Commentaire Catholique de George Haydock
1 Corinthiens 15:35-50
Comment les morts ressuscitent-ils ? Il répond maintenant aux objections de ces nouveaux enseignants contre la résurrection. Saint Jean Chrysostome les réduit à ces deux questions : comment leur est-il possible de s'élever ? et de quelle manière, ou avec quelles qualités, s'élèveront-ils ? Pour montrer la possibilité, il apporte l'exemple d'un grain de blé, ou de toute graine, qui doit être corrompu, et mourir pour ainsi dire dans la terre, puis est tout à fait changé, arrive avec une lame, une tige, et un épi tout différent de ce qu'il était lorsqu'il était semé, et pourtant redevient du blé, ou un arbre qui produit le même genre de fruit : ainsi Dieu peut élever nos corps à sa guise.
Il leur dit aussi qu'il existe des corps très différents, terrestres et célestes, certains plus, d'autres moins glorieux, différant par la beauté et d'autres qualités, selon la volonté de Dieu. Comme le soleil est plus brillant que la lune, et comme une étoile est plus brillante qu'une autre, il en sera de même à la résurrection générale. Mais tous les corps des élus seront heureusement changés en un état d'incorruptibilité.
(v. 42.) Ici, même les corps des justes sont sujets à la corruption, à la pourriture, passibles de mort, mais ils s'élèveront alors à un état d'incorruptibilité et d'immortalité. le corps est un corps faible, sensuel, animal, encombré de nombreuses imperfections, comme celui d'Adam après qu'il eut péché ; mais à la résurrection, les corps des saints seront des corps spirituels, bénis de toutes les perfections et qualités d'un corps glorifié, semblable à celui du Christ après sa résurrection.
--- Saint Paul aussi, comparant le premier homme ( Adam) avec le Christ, qu'il appelle le second ou le dernier Adam, (v. 45) dit que le premier Adam a été fait une âme vivante, (c'est-à-dire un animal vivant, ou une créature vivante, avec une vie et un corps qui devaient être soutenus par une nourriture corporelle) mais que le Christ a été fait Esprit vivifiant : il veut dire que, bien qu'il ait eu un vrai corps mortel par sa nativité de sa Vierge Mère, pourtant que par sa résurrection, il avait un corps glorifié, immortel, qui n'avait besoin d'aucune nourriture corporelle, et qu'il donnerait aussi de tels corps spirituels et immortels à ceux qu'il ferait participants de sa gloire.
--- Mais pas d'abord ce qui est spirituel, etc. (v. 46) c'est-à-dire en Adam et en nous, et même en Christ, le corps était d'abord mortel, qui devait ensuite être rendu spirituel et immortel par une heureuse résurrection. --- Le premier Adam (v. 47) était de la terre, terrestre, fait d'argile, et avec un corps tel qu'il pouvait mourir, mais le second homme (Christ) était du ciel, céleste : non pas qu'il ait pris un corps du ciel, comme le prétendaient certains anciens hérétiques, mais il était céleste non seulement parce qu'il était le Fils de Dieu, mais en ce lieu il semble être appelé céleste même quant à son corps, après sa résurrection, son corps étant alors devenu spirituel et immortel.
--- Tel est l'homme terrestre, &c. (v. 48) c'est-à-dire, comme le premier homme, Adam, était terrestre par son corps terrestre et mortel, ainsi nous et toute sa postérité étions terrestres; mais tel que l'homme céleste, Christ, était céleste, et ressuscita avec un corps céleste et immortel ; ainsi seront tous ceux qui seront célestes, à qui il donnera un corps spirituel, céleste et immortel lors de leur heureuse résurrection.
--- Par conséquent, (v. 49) comme nous avons porté l'image de l'homme terrestre, (c'est-à-dire que nous avons été rendus mortels, et aussi par le péché soumis aux inclinations corrompues de ce corps mortel) ainsi portons aussi le image du céleste, par une vie nouvelle à l'imitation du Christ, par laquelle nous serons glorifiés avec lui, tant pour l'âme que pour le corps. --- Maintenant, je dis ceci, et je vous avertis, frères, (v.
50) que la chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu ; c'est-à-dire ceux qui mènent une vie sensuelle et charnelle, ni la corruption du péché, méritent l'état d'incorruption dans la gloire. (Avec H)