Maintenant, si quelqu'un construit, etc. C'est un endroit difficile, dit saint Augustin, lib. de fid. & Opéra. type. xvi. à M. 6. p. 180. Les interprètes sont divisés sur l'explication et l'application de cette comparaison métaphorique, contenue dans ces quatre versets. Saint Paul parle d' un édifice, où il est évident, dit saint Augustin, que le fondement est le Christ, ou la foi du Christ, et sa foi agissant par la charité.

Les difficultés sont 1. Qui sont les bâtisseurs. 2. Qu'entend-on par or, argent, pierres précieuses et par bois, foin, chaume. 3. Qu'entend-on par jour du Seigneur. 4. Que par le feu, comment le travail de chacun sera éprouvé, et comment certains seront sauvés par le feu. Quant au premier, par les bâtisseurs, comme saint Paul s'était appelé auparavant le premier architecte, qui avait posé le fondement de la foi du Christ parmi les Corinthiens, les interprètes comprennent communément ces docteurs et prédicateurs qui y succédèrent à saint Paul.

Paul : mais comme il est dit aussi que les oeuvres de chaque homme seront rendues manifestes, saint Augustin et les autres comprennent non seulement les prédicateurs, mais tous les fidèles. Quant à la seconde difficulté, si par les constructeurs nous entendons les prédicateurs de l'évangile, alors par l'or, l'argent, etc. doit être comprise, bonne, saine et profitable doctrine ; et par le bois, le foin, le chaume, un mélange de vaines connaissances, de vaines fioritures, de discours inutiles ; mais si tous les fidèles sont bâtisseurs, ceux dont les actions sont pures, déposent de l' or sur le fondement ; mais si leurs actions sont mêlées d'imperfections, de défauts véniels et de péchés mineurs, ceux-ci sont représentés par le bois, le foin, le chaume, etc.

3. Par jour du Seigneur, on entend communément soit le jour du jugement général, soit le jugement particulier, où chacun est jugé à sa mort, lequel jugement sera confirmé de nouveau au dernier jour. 4. Quant au feu, qui est mentionné trois fois, si l'on considère ce que saint Paul dit ici du feu, il semble l'employer dans des significations différentes, comme il fait plusieurs fois d'autres mots. Premièrement, nous dit-il, (v.

13.) que le jour du Seigneur... sera révélé; ou, comme c'est dans le grec, est révélé dans ou par le feu ; où, par feu, on entend communément les jugements justes et sévères de Dieu, représentés par la métaphore du feu. Deuxièmement, il nous dit dans le même verset, que le feu éprouvera le travail de chacun, de quel genre il s'agit. Ceci peut encore être pris pour le feu d'examen et d'épreuve des jugements de Dieu : et peut être appliqué aux bâtisseurs, qu'il s'agisse des prédicateurs seulement ou de tous les fidèles.

Troisièmement, il nous dit (v. 14. et 15.) que les œuvres de certains hommes supportent le feu des jugements de Dieu, elles ne méritent aucune punition, elles sont comme l'or pur, qui ne reçoit aucun préjudice du feu : mais les œuvres de certains hommes brûlent , la superstructure, qu'ils construisirent sur la foi du Christ, outre l' or, l'argent, les pierres précieuses, avait aussi un mélange de bois, de foin, de chaume, qui ne pouvait supporter l'épreuve du feu, qui rencontrait une matière combustible, qui méritait de être brûlé.

Chacun de ces hommes subira une perte lorsque ses œuvres seront brûlées, mais il sera lui-même sauvé, comme par le feu. Ici, l'apôtre parle du feu dans une signification plus ample : d'un feu qui non seulement essaiera et examinera, mais aussi brûlera et punira les constructeurs, qui malgré tout s'échapperont aussi, après un certain temps, du feu, et seront sauvés. par le feu, et au jour du Seigneur, c'est-à-dire après la vie (car le temps de cette vie est le jour des hommes).

Divers des anciens pères, ainsi que des interprètes ultérieurs, à partir de ces mots, prouvent la doctrine catholique d'un purgatoire, c'est-à-dire que beaucoup de chrétiens, qui meurent coupables, non de péchés odieux ou mortels, mais de péchés moindres, et ce qu'on appelle péchés véniels, ou à qui une punition temporelle des péchés qu'ils ont commis, reste due, avant qu'ils puissent être admis à une récompense dans le ciel, (dans laquelle rien de souillé ou d' impur ne peut entrer) doit subir quelques punitions pendant un certain temps, en quelque lieu, qui s'appelle le purgatoire, et qui est une manière qui est agréable à la justice divine, avant leur récompense dans le ciel.

Ces paroles de l'apôtre, les Pères latins au Concile de Florence[1], portées contre les Grecs pour prouver le purgatoire, auquel les Grecs (qui ne niaient ni un purgatoire, ni un troisième lieu, où les âmes coupables de péchés moindres devaient souffrir pendant un certain temps) a répondu que ces paroles de saint Paul ont été exposées par saint Jean Chrysostome et certains de leurs pères grecs (ce qui est vrai) des méchants en enfer, dont on dit qu'ils sont sauvés par le feu, dans la mesure où ils subsistent et continuent toujours dans ces flammes, et ne sont pas détruits par elles : mais cette interprétation, comme l'ont répondu les évêques latins, n'est pas agréable au style des saintes Écritures, dans lesquelles, pour être sauvé, à la fois en grec et en latin , s'exprime le salut et le bonheur des âmes au ciel.

Il n'est peut-être pas inutile de remarquer que les Grecs, avant de rencontrer les Latins à Ferrare, à Florence, ne niaient pas la doctrine catholique du purgatoire. Ils admettaient une troisième place, où les âmes coupables de péchés mineurs, souffraient pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'elles soient purifiées de tels péchés : purgatoire un lieu de ténèbres, ou de douleur, de châtiments et de douleurs, mais ils n'y permettaient pas un feu véritable et matériel, que le Concile n'a pas jugé nécessaire de décider et de définir contre eux, comme il apparaît dans la définition du Concile.

(Conc. Labb tom. XIII. p. 515.) (Witham) --- Le feu dont parle ici saint Paul, est le feu du purgatoire, selon les Pères, et tous les théologiens catholiques. (Calmet) --- Saint Augustin, exposant le Psaume xxxvii. ver. 1, donne la juste distinction entre ce feu du purgatoire et celui de l'enfer : tous deux sont des châtiments, l'un temporaire, l'autre éternel ; le second pour nous punir dans la justice de Dieu, le premier pour nous amender dans sa miséricorde.

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