Commentaire Catholique de George Haydock
Jean 1:14
Et la parole s'est faite chair. Ce Verbe, ou Fils de Dieu, qui était au commencement, de toute éternité, au temps fixé par les décrets divins, s'est fait chair, c'est-à-dire est devenu homme, par une union véritable et physique de sa personne divine, (d'où le la nature divine était inséparable) à notre nature humaine, à une âme humaine, et à un corps humain, dans le sein, et de la substance, de sa vierge Mère.
A partir du moment de l'incarnation du Christ, comme tous les chrétiens sont enseignés à le croire, celui qui était Dieu de toute éternité, est devenu aussi un véritable homme. En Jésus-Christ, notre bienheureux Rédempteur, nous croyons une Personne divine avec deux natures et deux volontés ; l'une divine, l'autre humaine : par laquelle union substantielle, une seule et même Personne devenait vraiment Dieu et homme ; pas deux personnes, ni deux fils, comme Nestorius, l'hérétique, le prétendait.
Par cette union et une mutuelle communication des propriétés de chaque nature, il est vrai de dire que le Fils de Dieu, demeurant immuablement Dieu, s'est fait homme ; et donc que Dieu a été vraiment conçu et est né de la vierge Marie, qui, à ce titre, était vraiment la Mère de Dieu : que Dieu est né, a souffert et est mort sur la croix, pour nous racheter et nous sauver. La parole, ainsi faite homme, habitait en nous, ou parmi nous, par cette union substantielle avec notre nature humaine, non seulement moralement, ni d'une manière telle qu'on dit que Dieu habite dans un temple ; ni comme il l'est dans ses fidèles serviteurs, par une union spirituelle, que la même personne est vraiment à la fois Dieu et homme.
--- Et nous avons vu sa gloire, manifestée au monde par de nombreux signes et miracles; nous en particulier, qui avons assisté à sa transfiguration. (Matthieu XVII.) --- Plein de grâce et de vérité. Ces mots, dans la construction, doivent être joints de cette manière : le mot a habité en nous, plein de grâce et de vérité ; et nous avons vu sa gloire, &c. Cette plénitude de grâce en Jésus-Christ dépassait infiniment la plénitude limitée que l'Écriture attribue à S.
Etienne, (Actes vi. 8.) ou à la bienheureuse Vierge Mère : (Luc i. 28.) on dit qu'ils sont pleins de grâce, uniquement à cause d'une communication extraordinaire et d'une plus grande part de grâces qu'il n'en a été donné aux autres saints. Mais le Christ, même en tant qu'homme, sa grâce et sa sainteté étaient infinies, tout comme sa personne. --- Comme fils unique du Père. [3] Si l'on considère le Christ en lui-même, et pas seulement tel qu'il a été fait connaître aux hommes par des signes extérieurs et des miracles, S.
Jean Chrysostome et d'autres remarquent que le mot en tant que, en aucune façon diminue la signification ; et que le sens est, nous avons vu la gloire de celui qui est vraiment de toute éternité le Fils unique du Père : qui, comme nous l'assurent les Ecritures, est son vrai, son propre Fils, son unique engendré, qui fut envoyé dans le monde, qui est descendu du ciel, et est venu du Père, et quittant le monde, est revenu où il était auparavant, est retourné à son Père.
Nous rencontrerons beaucoup de ces textes de l'Écriture, pour montrer qu'il est le Fils éternel de son Père éternel ; ou pour montrer que le Père était toujours son Père, et le Fils toujours son Fils : comme c'était la doctrine constante de l'Église catholique, et comme tel déclaré dans le concile général de Nice, que ce, son Fils unique, est né ou engendré du Père avant tous les âges... Dieu de Dieu, le vrai Dieu du vrai Dieu.
C'était en niant cette vérité, « que le Fils était le Fils toujours, et le Père toujours, et de toute éternité, le Père » ; que le blasphémateur Arius a commencé son hérésie dans sa lettre à Eusèbe de Nicomédie, contre son évêque d'Alexandrie, saint Alexandre. Voir la lettre copiée par saint Épiphane, Hær. 69. p. 731. Éd. Petavii. (Witham) --- Résidait parmi nous. Dans un corps matériel, comme le nôtre, revêtu de notre nature.
Il est devenu mortel et semblable à nous en tout, sauf le péché et la concupiscence. Le grec traduit littéralement, c'est qu'il a planté sa tente parmi nous, comme un étranger et un passager, qui ne fait pas de long séjour au même endroit. Le corps dans l'Écriture, est parfois appelé une tente ou un tabernacle, dans lequel l'âme habite, comme 2 Pierre i. 14. (Calme)
[BIBLIOGRAPHIE]
Gloriam quasi Unigeniti, grec : os monogène. Saint Jean Chrysostome dit, le mot quasi, grec : os, ne diminue en rien ici, soit même en confirme et en augmente la signification ; comme quand on dit d'un roi, qu'il se porte comme un roi. Grec : To de os entauthen ouch omoioseos estin, alla bebaioseos.