Le Père est plus grand que moi. [3] Selon l'exposition commune, Christ parle ici de lui-même, comme fait homme, interprétation tirée des circonstances du texte, Christ étant à ce moment-là, allant souffrir et mourir, et peu de temps après pour ressusciter et monter au ciel, tout ce qui est d'accord avec lui, en tant qu'homme, et selon sa nature humaine. Mais les ariens ne peuvent tirer aucun avantage de ces paroles, (bien qu'avec divers des anciens Pères, nous devrions permettre qu'on leur parle de Christ, comme le Fils de Dieu :) le Père peut être dit d'une certaine manière comme étant plus grand que le Fils, si l'on considère l'ordre des processions divines, c'est-à-dire que le Père est la première personne, et ne procède d'aucune autre ; tandis que le Fils procède du Père.

Si quelqu'un, dit saint Jean Chrysostome, prétend que le Père est plus grand, en tant qu'il est la cause dont procède le Fils, nous supporterons avec lui, et cette façon de parler : pourvu qu'il accorde que le Fils n'est pas d'une substance ou d'une nature différente. Saint Athanase permet la même chose, et prend note que bien que le Père soit dit plus grand, pourtant il n'est pas dit meilleur, ni plus excellent que le Fils ; parce qu'elles sont une seule et même en substance, nature et autres perfections.

(Witham) --- Les ennemis de la divinité du Christ triomphent ici, et pensent qu'ils ont la confession du Christ lui-même, qu'il est inférieur au Père. Mais s'ils distinguaient les deux natures du Christ, leurs arguments tomberaient tous par terre. Jésus-Christ, en tant qu'homme et créature, est inférieur à son Père, le Créateur ; mais, en tant que Dieu, il lui est à tous égards égal. (Saint-Basile, St.

Augustin, &c.) --- D'autres, de même, y répondent ainsi : A la suite de l'opinion confuse du monde, et même des apôtres eux-mêmes, qui ne considéraient encore le Christ que comme un prophète, et comme un homme éminent en vertu et sainteté, il était moins que le Père. (Saint Jean Chrysostome ; Léont. ; Théophylacte ; Euthyme) --- Et de même le titre de Père, (comme nous utilisons généralement le mot) est plus grand, et beaucoup plus honorable, que celui de Fils ; et à cet égard, le Christ est inférieur à son Père.

(Saint Athanase ; Saint Hilaire ; Saint Épiphane ; Saint Grégoire de Nazianze ; et Saint Cyrille) ---Mais cette appellation, bien que vraiment vraie, ne détruit pas l'égalité des personnes, parce que le Christ a déclaré, dans de nombreux autres lieux, qu'il est égal au Père ; qu'il est dans le Père ; et que lui et le Père sont un. Les apôtres auraient dû se réjouir que le Christ allait vers le Père, qui lui était supérieur, le considérant dans sa nature humaine ; parce que, alors, le Fils montrerait son honneur et sa gloire pour être égaux à ceux du Père, dans les cieux.

C'eût été la marque d'un amour pur, solide et désintéressé, qui aurait dû inspirer les apôtres, s'ils aimaient vraiment leur divin Maître. (Calmet) --- Les protestants s'assument la liberté de faire de la Bible seule, la règle exclusive de la foi, mais refusent ce privilège aux autres. Ainsi Luther insista pour que son catéchisme soit enseigné et suivi. Calvin a brûlé Servet pour avoir expliqué sa foi, par sa propre interprétation de la Bible, en particulier de ces mots, le Père est plus grand que moi.

L'Église d'Angleterre oblige chaque ecclésiastique à prêter serment aux trente-neuf articles, et a infligé les peines les plus sévères à ceux qui ont interprété la Bible selon les principes de Socin ; et sur les catholiques, qui comprennent les paroles de Jésus-Christ, Ceci est mon corps : ceci est mon sang, au sens littéral et évident des mots. Tant que chaque individu est libre d'exposer l'Écriture par l'esprit privé, c'est une grande injustice d'obliger quelqu'un, par des lois pénales, à céder son jugement à une autorité qui n'est pas moins faillible que la sienne.

[BIBLIOGRAPHIE]

Pater major me est, grec : o pater meizon mou estin. Saint Jean Chrysostome, hom. Grec : oe. p. 443. Éd. nov. Si quis vero dixerit majorem esse Patrem, ut filii principium, non huic contradicemus, grec : kath o aitios tou uiou, oude touto anteroumen. Voir Saint Athanase, Orat. 1. Suite Arianos, p. 362. Éd. Ben. non dixit, Pater præstantior est me, grec : kreiton mon esti, ne quis eum alium a Patris natura, esse suspicaretur, sed major dixit, non quidem magnitudine quadam, aut tempore, sed quia ex ipso Patre gignitur, &c. Voir Saint Augustin, tract. 78. p. 699. propter forman servi, dicit, Pater major me est, &c.

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