Commentaire Catholique de George Haydock
Jean 6:64
La chair ne profite à rien. La chair morte, séparée de l'esprit, de la manière grossière qu'ils croyaient devoir manger sa chair, ne servirait à rien. La chair de l'homme, c'est-à-dire l'appréhension naturelle et charnelle de l'homme (qui refuse de se soumettre à l'esprit et aux paroles du Christ) ne profite à rien non plus. Mais ce serait le comble du blasphème, de dire que la chair vivante du Christ (que nous recevons dans le saint sacrement, avec son esprit, c'est-à-dire avec son âme et sa divinité) ne profite à rien.
Car si la chair du Christ ne nous avait servi à rien, il n'aurait jamais pris chair pour nous, ni mort dans la chair pour nous. --- Sont esprit et vie. En vous proposant un sacrement céleste, dans lequel vous recevrez, d'une manière merveilleuse, l'esprit, la grâce et la vie. Ces paroles corrigent suffisamment l'imagination grossière et charnelle de ces Capharnaites, qu'il leur signifiait son corps et son sang à manger d'une manière visible et sanglante, comme de la chair, dit St.
Augustin, est vendu au marché, et dans la pagaille ; [3] mais ils n'impliquent pas seulement une présence figurative ou métaphorique. Le mode de présence du Christ est spirituel et sous les apparences extérieures du pain et du vin ; mais pourtant il y est vraiment et vraiment présent, par un changement de la substance du pain et du vin en la substance de son corps et de son sang, qui deviennent vraiment et vraiment notre nourriture spirituelle, et sont vraiment et vraiment reçus dans le saint sacrement.
--- La chair [4] d'elle - même ne profite à rien, pas même la chair de notre Sauveur Christ, si elle n'était unie à la personne divine du Christ. Mais il faut prendre soin de comprendre ces paroles prononcées par notre Sauveur : car il est certain, dit saint Augustin, que la parole faite chair, est la cause de tout notre bonheur. (Witham) --- Quand je vous promets la vie si vous mangez ma chair, je ne veux pas que vous compreniez cela de cette manière grossière et charnelle, de couper mes membres en morceaux : de telles idées sont loin de mon esprit : la chair profite rien.
Dans les Écritures, le mot chair est souvent mis pour la manière charnelle de comprendre toute chose. Si vous voulez entrer dans l'esprit de mes paroles, élevez vos cœurs vers une manière plus élevée et spirituelle de les comprendre. (Calmet) --- Le lecteur pourra consulter Des Mahis, p. 165, un converti du protestantisme, et qui a prouvé la doctrine catholique sur l'Eucharistie de la manière la plus satisfaisante, à partir de la parole écrite.
Où il montre que Jésus-Christ, parlant de son propre corps, ne dit jamais la chair, mais ma chair : le premier mode d'expression sert à signifier, comme nous l'avons observé plus haut, une manière charnelle de comprendre toute chose.
[BIBLIOGRAPHIE]
Saint Augustin, 27. p. 503, carnem quippe intellexerunt, quomodo in cadavere dilaniatur, aut in macello venditur.
[BIBLIOGRAPHIE]
Saint Augustin, 27. p. 503, caro non prodest quicquam, sed caro sola... nam si caro nihil prodesset, verbum caro non fieret.