Commentaire Catholique de George Haydock
Matthieu 20:23
De mon calice en effet tu boiras. Saint Jacques a été le premier apôtre qui a subi le martyre à Jérusalem. (Actes XII. 2.) Et saint Jean à Rome fut mis dans un chaudron d'huile bouillante, et banni à Patmos. --- Ce n'est pas à moi de vous donner. [1] Les ariens s'opposèrent à ces paroles contre la divinité du Christ. Saint Augustin répond que les paroles sont vraies si elles sont prises du Christ, tel qu'il était homme. La réponse la plus facile est que ce n'était pas à lui de leur donner , pendant qu'ils étaient dans ces dispositions d'orgueil et d'ambition.
De sorte que la distinction faite, n'est pas entre le Père et son Fils éternel, comme si le Père pouvait donner ce que le Fils ne pouvait pas, mais entre des personnes dignes, et non dignes d'une telle faveur. Il est vrai que le mot vous manque maintenant dans les manuscrits grecs et a dû manquer dans certains d'entre eux au IVe, ou au moins au Ve siècle, puisqu'on ne les trouve pas chez saint Jean Chrysostome. Saint Augustin l'omet aussi à un endroit, mais parfois y insiste beaucoup ; Le sens de Christ n'étant pas plus, que le ciel n'était pas à lui pour leur donner ; c'est- à-dire aux orgueilleux, etc.
Saint Ambroise le lit ; et ce qui a encore plus de poids, c'est que saint Jérôme l'a dans le texte du Nouveau Testament, qu'il a corrigé d'après les meilleurs manuscrits grecs. (Witham) --- Dans votre état actuel, il n'y a pas d'exception de personnes avec Dieu ; car quiconque est digne du ciel le recevra en récompense de ses mérites. C'est pourquoi le Christ leur répond qu'il ne m'appartient pas de vous conférer le royaume des cieux, parce que vous ne le méritez pas encore, à cause de votre orgueil de chercher à vous faire préférer à mes autres apôtres.
Mais soyez humbles, et le ciel est préparé pour vous, ainsi que pour tous les autres, qui sont bien disposés. (Nicholas de Lyra.) --- La grandeur dans la prochaine vie sera proportionnée à l'humilité dans celle-ci.
[BIBLIOGRAPHIE]
Non est meum dare vobis. Maintenant, nous ne lisons qu'en grec, ouk estin emon dounai. Il en est de même aussi dans saint Jean Chrysostome, dans saint Cyrille, (in Thesauro, Assertione xxvi, tom. vp 243) où il répond à cette objection des ariens. Le grec n'est pas non plus : umin, dans le texte grec de saint Épiphane (hær. lxix, p. 742) bien qu'il soit mis là dans la traduction latine. Saint Augustin n'a pas de vobis : (lib. i. de Trin.
type. xii, p. 765 G. tom. viii.) mais dans le Psaume ciii, (tom. iv, p. 1157), il dit : Quid est not est meum dare vobis ? non est meum dare superbis. Saint Ambroise (lib. v. de Fide, tom. iv. chap. iii, p. 147) Non dixit non est meum dare, sed non est meum dare vobis, hoc est, non sibi potestatem deesse asserens, sed me[] tum creaturis. D'ailleurs les Pères, qui n'ont pas lu de vobis dans le texte, montrent par leurs exposés, qu'ils ont pris le sens d'être le même, et nullement favorable aux ariens.
Voir Saint Augustin lib. je. de Trin. p. 766. A. non est meum dare, ac si diceretur, not est humanæ potestatis hoc dare, ut per illud intelligatur hoc dare, per quod Deus est æqualis Patri, &c. Voir St. Jean Chrysostome hom. lxvi. St. Cyril dans Thesauro affirment. xxvi. p. 243. Saint Épiphane hær. lxix, p. 742, etc.