Commentaire Catholique de George Haydock
Matthieu 9:2
Tes péchés te sont pardonnés. Nous ne trouvons pas que le malade ait demandé cela ; mais c'était le bien plus grand, et que chacun devait préférer à la santé du corps. (Witham) --- Il dit cela, parce qu'il voulait déclarer la cause de la maladie, et la supprimer, avant de supprimer la maladie elle-même. Il pourrait aussi désirer montrer au paralytique ce pour quoi il aurait dû prier en premier lieu.
(Ménochius) --- Le malade implore la santé corporelle, mais le Christ lui rend d'abord la santé de son âme, pour deux raisons : 1°. Cela pourrait insinuer aux spectateurs que l'intention principale de sa venue au monde était de guérir les maux de l'âme, et de leur faire savoir que la guérison spirituelle doit être la plus désirée et la plus demandée. Les infirmités corporelles, comme nous l'apprenons dans de nombreux endroits du texte sacré, ne sont que les conséquences des péchés du patient.
Dans Saint Jean (chap. III.), Christ ordonne à l'homme qu'il avait guéri de ne plus pécher, de peur que quelque chose de pire ne lui arrive ; et saint Paul dit que beaucoup de Corinthiens furent affligés de diverses maladies et de la mort, à cause de leur indignation recevant le corps du Seigneur. Une deuxième raison pour laquelle le Christ a pardonné ses péchés au malade était qu'il pouvait profiter des murmures des pharisiens pour parler plus clairement de sa puissance et de sa divinité, ce qu'il prouva non seulement en rétablissant instantanément la santé de l'homme, mais par un autre miracle également grand et concluant, qui consistait à voir les pensées qu'ils n'avaient jamais exprimées ; car l'évangéliste remarque qu'ils murmuraient dans leur cœur.
Il guérit ensuite l'homme coulé pour montrer, dit-il, que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés. (Jansenius) --- Nous pouvons observer ici de même, que lorsque le Christ a ensuite donné à ses apôtres leur mission, et leur a donné le pouvoir de prêcher au monde entier, il leur communique ce même pouvoir, et semble se référer aux miracles qu'il a eus. forgé, pour prouver qu'il avait lui-même le pouvoir qu'il leur a donné.
Tout pouvoir, dit-il, m'est donné dans le ciel et sur la terre. Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie... A qui vous pardonnerez les péchés, ils sont pardonnés. (Haydock) --- Voir leur foi. Il ne s'ensuit pas, comme le voulait Calvin, que la foi seule nous sauvera. Car saint Jean Chrysostome dit : « La foi est vraiment une chose grande et salutaire, et sans elle il n'y a pas de salut à gagner ». Mais cela ne suffira pas sans les bonnes œuvres ; pour St.
Paul nous avertit, nous qui nous sommes rendus dignes d'une participation aux mystères du Christ, ainsi (Hébreux chap. iv.) « Hâtons-nous donc d'entrer dans ce repos. Il nous dit de nous hâter, c'est-à-dire que la foi seule ne suffira pas, mais nous devons aussi nous efforcer toute notre vie par de bonnes œuvres pour nous rendre dignes d'entrer dans le royaume des cieux : car si ces Israélites, qui ont murmuré et n'ont pas supporté les calamités du désert, n'étaient pas, pour cette raison, autorisés à entrer dans la terre promise, comment pouvons-nous nous croire dignes du royaume des cieux, (figuré par la terre promise) si nous ne subirons pas dans ce monde les travaux de bon travail.
(Saint Jean Chrysostome) --- De là, saint Ambroise conclut que notre Sauveur est poussé à accorder nos requêtes par l'invocation des saints, comme il a même pardonné à cet homme ses péchés par la foi de ceux qui l'ont amené. De combien plus grande efficacité alors les prières des saints ne seront-elles pas ? Barardius. --- Le Christ n'exige pas toujours la foi dans les malades qui désirent être guéris, mais semble s'en être dispensé à plusieurs reprises; par exemple, dans le cas de ceux qu'il a guéris possédés par le diable.
(Saint-Jean Chrysostome) --- Fils, &c. la merveilleuse humilité du Dieu-homme ! Jésus regarde avec complaisance ce misérable que les prêtres juifs dédaignent de regarder, et au milieu de toutes ses misères l'appelle son fils. (Saint Thomas d'Aquin) --- Ils avaient lu ce qu'Isaïe avait dit : Je suis, je suis celui qui détruit tes péchés : ego sum, ego sum ipse, qui deleo iniquitates tuas, xliii. 25.
: mais ils n'avaient pas lu, ou, du moins ils n'avaient pas compris ce que dit le même prophète, liii. 6. Le Seigneur a accumulé sur lui notre iniquité à tous : posuit Dominus in eo iniquitatem omnium nostrum. Ils ne se souvenaient pas non plus du témoignage du Baptiste : voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde. (Jean I. 29.) (Maldonatus)