Commentaire Populaire de Kretzmann
Actes 22:5
comme aussi le souverain sacrificateur m'en rend témoignage, et tous les biens des anciens, de qui j'ai aussi reçu des lettres aux frères, et je suis allé à Damas pour amener ceux qui y étaient liés à Jérusalem pour être punis.
Le commandant de la garnison accéda à la demande de Paul de parler au peuple d'autant plus facilement qu'il espérait tirer du discours les véritables charges retenues contre lui. Les soldats ayant donc déposé Paul et desserré au moins une de ses chaînes, il se plaça en haut de l'escalier et fit signe aux gens de son geste caractéristique qu'il allait s'adresser à eux.
"Quel spectacle plus noble que celui de Paul en ce moment. Là, il se tient lié de deux chaînes, prêt à prendre sa défense devant le peuple. Le commandant romain est assis pour faire respecter l'ordre par sa présence. Une population enragée le regarde d'en bas. Pourtant, au milieu de tant de dangers, comme il est maître de lui, comme il est tranquille ! » (Chrysostome) Quand alors il y eut beaucoup de silence, quand un calme relatif fut rétabli, le fait même que l'homme qu'ils venaient de préparer à assassiner cherchait à leur communiquer quelque chose, à les impressionner, Paul leur parla en le dialecte hébreu, c'est-à-dire dans la langue araméenne telle qu'elle était alors généralement parlée par les Juifs.
Il s'est adressé à eux comme à des frères et à des pères. Bien qu'ils aient presque réussi à lui ôter la vie et n'aient en aucun cas abandonné l'idée, Paul, ni dans son ton ni dans ses paroles, ne montrait de colère ou de ressentiment. Avec la mort qui le regardait en face, sa pensée n'était que pour le bien-être spirituel de ses frères selon la chair, s'il serait encore capable de sauver certains d'entre eux.
Il leur demande d'entendre de sa bouche la défense qu'il se propose de leur faire maintenant. Et le fait qu'il ait employé le dialecte araméen s'est avéré un autre facteur pour calmer la multitude ; ils observaient un silence d'autant plus grand. De nombreux membres de la foule, n'entendant que la moitié de l'accusation et ne la comprenant pas correctement, avaient sans aucun doute supposé que l'homme devant eux était lui-même un Gentil et ne connaissait ni la langue juive ni les coutumes juives.
Et maintenant, Paul, dans la tentative honnête de gagner son auditoire pour au moins une écoute attentive de ses excuses, expose devant eux quelques faits de sa vie. C'était un homme juif, né à Tarse de Cilicie, mais élevé dans cette même ville de Jérusalem, et aux pieds de Gamaliel, le célèbre professeur, en outre, instruit selon la pleine rigueur de la loi paternelle. Les Pharisiens, auxquels appartenait Gamalie, se targuaient de l'exactitude de leur interprétation de la Loi et de la littéralité qu'ils exigeaient dans son observation.
Tout cela, Paul l'avait appris, il s'y était entraîné. Et c'est pourquoi il avait été ardent, zélé pour Dieu et pour son honneur, tout comme ses auditeurs s'étaient montrés ce jour-là, Romains 10:2 . Les paroles de Paul ne contiennent aucune accusation d'obstination malveillante, mais sont simplement la déclaration d'un fait qui pourrait bien leur être utile.
De son propre zèle, il dit qu'il avait persécuté de cette manière, les personnes qui ont accepté la voie du salut par la foi dans la rédemption de Jésus, jusqu'à la mort, ceci étant son but et son intérêt en la matière. Et pour réaliser cet objectif, il avait lié et mis en prison des hommes et des femmes. Et de la véracité de cette affirmation, le souverain sacrificateur de cette année-là lui-même pouvait témoigner et tout le Syncdrion, car c'était d'eux qu'il avait reçu des lettres, des lettres de créance, aux frères, après quoi il s'était rendu à Damas, son but étant de lier et amener à Jérusalem aussi les disciples de cette ville, pour les ramener dans les fers, afin qu'un châtiment convenable leur soit infligé.
Paul fait une confession ouverte, ne refusant rien à ses auditeurs et n'offrant aucune excuse pour son action. Son récit est une description de l'état de l'esprit non converti. Dans sa condition non régénérée, une personne soit servira les convoitises charnelles et piétinera la Loi de Dieu, soit sera zélée pour une justice extérieure de la Loi et méprisera la puissance et la beauté de l'Évangile.