Et quand Félix entendit ces choses, ayant une connaissance plus parfaite de cette voie, il les reporta et dit : Quand Lysias, le capitaine en chef, descendra, je saurai tout de votre affaire.

Après s'être débarrassé des accusations portées contre les Juifs et avoir montré leur intenabilité totale, Paul renverse maintenant les rôles contre ses accusateurs et mentionne quelques considérations qui les placent sous un jour très défavorable. Il précise le but du présent voyage. Après un certain nombre d'années, une affaire d'environ huit ou neuf ans, il était monté pour apporter l'aumône à sa nation, la collecte qui avait été faite dans les congrégations de Macédoine, d'Achaïe et d'Asie, et pour offrir des sacrifices, l'habituel sacrifices de la fête, ou il peut inclure les offrandes faites pour le bien des chrétiens juifs naziréens.

Dans l'accomplissement de ces devoirs religieux, après qu'il eut été purifié dans le Temple, certains Juifs d'Asie l'avaient trouvé, mais pas avec une foule qu'il aurait pu essayer d'inciter à la sédition, ni avec aucun tumulte qui aurait pu résulter de toutes ses intrigues. Ces Juifs étaient ceux qui l'avaient d'abord saisi (une correction délicate de l'énoncé du v. 5), et leur place aurait été justement d'assister à ce procès et de porter l'accusation si les paroles de Lysias avaient été obéies.

C'était un fait très significatif, comme l'indique Paul, que les seuls témoins personnels de ce qu'il a fait dans le Temple n'étaient pas présents pour témoigner contre lui. Et à ce plan révélateur, Paul ajoute une autre remarque semi-sarcastique. Il défie ces mêmes hommes ici présents de dire quelle faute ils ont trouvé en lui alors qu'il se tenait devant le Synedrion à l'audition de Lysias, à moins qu'il ne s'agisse de cette seule parole lorsqu'il s'est écrié alors qu'il se tenait là que c'était à cause de la résurrection des morts qu'il était jugé aujourd'hui devant eux.

C'était une raillerie des plus efficaces, car elle montrerait à Félix qu'ils étaient poussés contre lui par la jalousie du parti, que toute la controverse portait sur une question dans laquelle les Juifs eux-mêmes étaient en désaccord. Dans l'ensemble, la défense de Paul était une brillante justification de lui-même et de sa cause, renversant complètement le tissu de mensonges que Tertullus avait élevé. Et Félix ne pouvait que le ressentir. Mais il a agi d'une manière caractéristique.

Il repoussa les Juifs et renvoya Paul pour une autre audience, comme s'il n'était pas possible de prononcer immédiatement un jugement d'acquittement ou de condamnation avant une enquête plus approfondie sur la question. Félix avait une connaissance plus exacte et détaillée de la voie, de la religion chrétienne, puisqu'il n'avait pas été aveugle toutes ces années et qu'il y avait une congrégation chrétienne à Césarée. Il savait que les chrétiens étaient des personnes inoffensives et innocentes.

D'autre part, des raisons de politique lui interdisaient de prendre ouvertement le parti de Paul et de provoquer ainsi l'inimitié des Juifs. Il a donc déclaré comme raison de son action qu'il devait attendre jusqu'à ce que Lysias, le chiliarque, descende, quand il serait en mesure de rendre une décision en se référant au témoignage de tous les côtés. Remarque : Félix ici, comme Ponce Pilate, est un exemple de juge injuste, un juge qui empêchera en effet la violence grossière, mais en même temps courtise la faveur du peuple et restreint les droits des croyants.

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