et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; fais de moi l'un de tes mercenaires.

Le jeune homme, à la manière de son espèce, avait sans aucun doute des amis en masse tant qu'il avait de l'argent et il était prêt à le dépenser sans réfléchir. Son indulgence a peut-être d'abord aiguisé l'appétit, mais l'excès d'indulgence épuise le pouvoir de la jouissance. Quand son argent a disparu, ses soi-disant amis, selon la manière immémoriale de leur espèce, se sont évaporés dans les airs, le laissant sévèrement seul.

Et le pauvre garçon, qui n'était plus un bon garçon, ayant littéralement détruit tout ce qu'il avait, se trouva face à face avec la plus extrême extrémité et la plus affligeante pauvreté, depuis qu'une grande famine s'était abattue sur ce même pays. Le résultat du gaspillage et du manque de nourriture combinés est un besoin désespéré. Il était au bord de la famine. Aussi s'attacha-t-il à un citoyen de ce pays qu'il avait pensé bénir de sa présence.

L'homme ne voulait pas de lui, ne pouvait pas l'utiliser, en fait ; nourrir une autre bouche au temps de la disette n'est pas chose facile. Il avait maintenant un travail, celui de porcher, méprisé par-dessus toutes les autres occupations par les Juifs, et il pouvait dormir dehors dans l'écurie ; mais la quantité de nourriture qu'il recevait de son maître était insuffisante pour garder le corps et l'âme ensemble. Il fut bientôt réduit à une telle impasse qu'il aurait été heureux de remplir son estomac gâté d'enveloppes, les cosses d'un fruit sauvage, celui du caroubier.

C'était la nourriture des cochons qui lui était confiée ; mais on lui refusa même le fourrage des bêtes. C'est le résultat du péché. Ce n'est pas seulement un reproche au pécheur, mais cela conduit à la destruction du corps et de l'âme. Le pécheur doit découvrir quelle misère et quelle angoisse il s'attire s'il quitte le Seigneur, son Dieu. Dans son malheur il est abandonné de Dieu et des hommes, il n'a ni réconfort ni soutien, l'abîme du désespoir s'ouvre devant lui.

Ou si la fortune semble lui sourire et que les bons jours lui tombent, il lui manque encore la tranquillité d'esprit et la conscience satisfaite : il n'y a pas de paix dans son âme. Le bonheur n'est possible qu'en communion avec Dieu ; quitter cela signifie renoncer au vrai bonheur.

Enfin l'entassement des misères et des chagrins eut quelque effet sur le jeune homme. Il a réalisé la situation ; il est venu à son vrai moi sain d'esprit; il s'éveilla comme d'un rêve profond et désagréable ; il se voyait lui-même et toute sa vie sous le vrai jour ; il se remit à juger les choses selon les critères d'une conscience bien instruite. Il se souvint des ouvriers de son père qui étaient maintenant, en comparaison de sa propre situation misérable, vivant dans l'abondance, ayant plus de pain qu'ils n'en avaient besoin, alors qu'en réalité il mourait de faim peu à peu.

Son orgueil était brisé, son indiscipline appartenait au passé. Il a décidé d'aller immédiatement vers son père et de faire une confession complète et sans équivoque de son péché, qu'il avait transgressé contre Dieu dans le ciel, que tout péché frappe, en premier lieu, et contre son père. Il se sent totalement indigne d'être appelé plus longtemps fils d'un tel père, il a renoncé à toutes les prétentions filiales ; le mieux qu'il puisse espérer, si son père était si miséricordieux, c'est d'obtenir un poste d'ouvrier salarié à la ferme.

C'est la vraie contrition et la vraie repentance, lorsque le pécheur sonde son propre cœur et son être, reconnaît pleinement ses transgressions, admet la justice du châtiment divin sans restriction, et est pleinement persuadé de sa propre indignité. Il ne doit y avoir aucune palliation, aucune équivoque. Celui qui couvre ses péchés ne prospérera pas ; mais quiconque les confesse et les abandonne aura pitié, Proverbes 28:13 .

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