'Mais Paul a dit : "Je me tiens devant le siège du jugement de César, où je dois être jugé. Aux Juifs, je n'ai rien fait de mal, comme vous le savez aussi très bien. Si donc je suis un malfaiteur et que j'ai commis quelque chose qui mérite la mort, je ne refuse pas de mourir, mais si aucune de ces choses n'est vraie dont ils m'accusent, personne ne peut me livrer à eux. J'en appelle à César. '

Paul, d'un autre côté, était très conscient de ce qui pourrait lui arriver une fois qu'il serait entre les mains de ses anciens collègues. Il ne se faisait aucune illusion. Il pouvait se rappeler ce qu'il avait fait et être lui-même. Il ne considérait pas non plus un tribunal de Jérusalem, même s'il en était arrivé jusque-là, comme autre chose qu'une mise en place pour empêcher la justice en ce qui le concernait. Chaque ruse, chaque effort serait mis en œuvre pour prouver ce qui était sans aucun doute faux.

Seul Festus se dresserait entre lui et toute une nation qui entreprendrait de le prouver coupable par quelque moyen que ce soit, juste ou grossier. Et il n'était pas convaincu que Festus serait capable de supporter la pression. Il avait Pilate devant lui comme exemple de justice romaine à Jérusalem sous pression.

En effet, ayant présenté son cas à Festus, ce qui aurait dû aboutir à sa libération, il savait que Festus tergiversait également. Il était manifestement trop désireux de plaire à ceux dont il avait la responsabilité et dont il aurait besoin de la coopération, et il mettait cela avant la justice pure et simple. Ce n'était pas surprenant qu'il soit comme ça. Il avait une province à diriger, ce qui était un cauchemar politique. Mais ce n'était pas encourageant pour Paul ni utile à sa confiance.

Il fit remarquer à Festus qu'il devait déjà lui être apparent que les Juifs n'avaient rien de tangible contre lui. Ils n'avaient produit aucun témoin ni aucune preuve. Il n'y avait manifestement aucun cas pour répondre « comme vous le savez également très bien ». Son dernier commentaire a démontré ce qu'il pensait vraiment de la situation. Il ne voulait pas être jugé sur la base de l'opportunité. Il ne voulait pas être « abandonné à eux », ce que faisait Festus. Ce qu'il voulait, c'était la justice. Et il semblait que Festus ne voulait pas lui rendre justice.

Il n'avait rien fait de mal contre les Juifs, comme le prouve l'absence de toute preuve tangible. Il avait déjà été jugé deux fois devant les Juifs sans que rien n'ait été décidé contre lui. Alors pourquoi devrait-il être à nouveau jugé par un tribunal juif ? S'il avait mal agi, il était tout à fait disposé à être puni pour cela, mais ce qu'il voulait, c'était un procès juste et impartial. Pourquoi alors ne pourrait-il pas être jugé là où il devrait être jugé, ici à Césarée devant un tribunal romain correctement constitué ? Il était cependant évident que cela ne lui était pas permis.

Il n'avait donc pas d'autre choix que de faire appel à César, où il s'attendait à recevoir le traitement équitable qui lui était refusé ici. C'était l'implication de ses paroles. Du point de vue de Luc, ils avaient l'avantage de souligner clairement et sans équivoque la confiance de Paul dans la vraie justice romaine et dans l'empereur. Ils ont clairement indiqué que les chrétiens n'étaient pas contre l'autorité de Rome.

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