Commentaire de Peter Pett sur la Bible
Jérémie 49:1-6
Jugement contre Ammon ( Jérémie 49:1 ).
Ammon était une nation féroce et à moitié civilisée au-delà des frontières orientales d'Israël et de Moab, avec leurs frontières supplémentaires se connectant aux déserts d'Arabie avec leurs tribus errantes féroces et leurs « villes » oasis. Ils étaient les principaux adorateurs de Molech (Melech, Malcom), leur dieu tribal féroce, exigeant un sacrifice d'enfants (bien que son culte se soit répandu beaucoup plus largement et était bien connu à Canaan) et constituaient une société très tribale.
Ils se joignaient régulièrement à leurs voisins plus sophistiqués Moab dans une alliance conjointe (par exemple Juges 3:11 ), bénéficiant de manière éponyme d'une descendance d'une source similaire à travers Lot ( Genèse 19:37 ).
Dans le cas d'Ammon, une accusation est portée contre eux pour avoir enfreint à tort Juda/Israël en ce qu'ils avaient profité des malheurs d'Israël en s'emparant de terres à Gad (sud de Galaad), à l'est du Jourdain, peut-être après que Gad a été partiellement dépeuplé par le transfert de beaucoup de ses habitants ailleurs par Tiglath Pileser III et les Assyriens ( 2 Rois 15:29 ).
Ils ont ensuite également joint à Nebucadnetsar pour aider à réprimer la rébellion de Juda en 600-597 BC ( 2 Rois 24:2 ), mais ils ont probablement alors eu peu de choix. Ils étaient une nation soumise. Le fait qu'il n'y ait aucune mention du rôle joué par leur roi dans l'assassinat de Gedaliah ( Jérémie 40:13 à Jérémie 41:15 ) sert à confirmer que la prophétie est antérieure à cet événement. Ils étaient donc une épine constante dans le côté d'Israël/Juda. Mais leur principal défaut était d'exalter Molech aux dépens de YHWH.
— Des enfants d'Ammon. Ainsi dit YHWH,
« Israël n'a-t-il pas de fils ?
N'a-t-il pas d'héritier ?
Pourquoi alors Malcam (Molech) possède-t-il Gad,
Et son peuple habite dans ses villes ?
Ammon ne pouvait pas nier sa belligérance contre Juda/Israël car il était fermement campé sur leur territoire. C'était sur une terre qui n'aurait pas été totalement dénudée de ses habitants par l'exil de ses principaux citoyens, et elle n'avait donc pas été totalement inhabitée. Ainsi, l'acte d'Ammon était un acte de saisie. Mais le pire était le fait qu'ils la traitaient comme si c'était la terre de Molech, la possession de leur dieu maléfique, et se vantaient sans aucun doute que c'était la leur parce que Molech était plus puissant que YHWH.
Ainsi YHWH demande quel droit ils ont d'être installés là, agissant comme s'il s'agissait de leur possession, demeurant dans ses villes, et niant le droit de YHWH de décider de la propriété, alors qu'il y avait actuellement des Israélites disponibles pour le posséder. Par la force des armes, ils avaient remplacé YHWH par Molech, puis donné le crédit à Molech. Il fallait donc maintenant révéler l'insuffisance de Molech.
« C'est pourquoi voici, les jours viennent,
La parole de YHWH,
Que je ferai entendre une alarme de guerre,
Contre Rabbah des fils d'Ammon,
Et il deviendra un tas désolé,
Et ses filles seront brûlées par le feu,
Alors Israël les possédera,
Ceux qui l'ont possédé,
La parole de YHWH.
En conséquence, l'avenir n'était pas brillant pour Ammon. Le jour viendrait, comme révélé dans la parole prophétique de YHWH (neum YHWH), où l'alarme serait sonnée contre la capitale d'Ammon. Et, à mesure que les envahisseurs destructeurs avançaient, cela deviendrait un tas désolé, avec ses villes filles, qui seraient brûlées par le feu. Et après cela, Israël posséderait ceux qui les avaient autrefois possédés, conformément à la parole prophétique de YHWH. Ce qu'ils avaient fait à Israël, Israël le leur ferait. Gad serait à nouveau celui d'Israël. Rabbah était situé sur le Jabbok, à quatorze milles au nord-est de Heshbon, et était la capitale d'Ammon.
Nous avons là un rappel que Dieu est si miséricordieux qu'il veille même sur son peuple égaré. Il peut les châtier quelque temps, même sévèrement, mais c'est pour qu'ils soient restaurés et ramenés dans les promesses. D'un autre côté, ceux qui abusent du peuple de Dieu seront eux-mêmes abusés.
« Gémis, ô Hesbon, car Aï est dévasté,
Criez, filles de Rabbah,
Ceignez-vous d'un sac,
Lamentez-vous et courez entre les clôtures,
Car Malcam ira en captivité,
Ses prêtres et ses princes ensemble.
Heshbon était une ville forteresse qui avait été la capitale de l'empire de Sihon ( Nombres 21:26 ; Nombres 21:34 ; Josué 13:10 ) et avait été reprise par Israël ( Josué 13:10 ; Juges 11:26 ).
Elle était probablement devenue une ville moabite, prise aux Israélites ( Jérémie 48:34 ; Jérémie 48:45 ). Mais à ce stade, il était apparemment entre les mains des Ammonites (comparez Jérémie 48:2 ). Il semblerait donc que ce n'était pas seulement sur Israël qu'Ammon s'en prenait. Ammon était devenu fort et profitait de ses voisins.
L'idée ici peut être celle du point de vue des habitants de Heshbon alors qu'ils courront dans la panique à l'intérieur de leurs murs forts à ce qu'ils apprendront sur ce qui se passe autour d'eux, en particulier dans la ville d'Ai. Ai voisin (qui signifie 'une ruine' et n'est pas l'Ai de Josué 7 ) a été dévasté. Mais le mot pour « clôtures » n'est généralement pas utilisé pour les murs de la ville.
Il indique plutôt les clôtures et les murs autour des bergeries et des vignes. Il peut donc y avoir là un indice à la fois de leur prospérité (nombreuses bergeries et vignobles) et de leur vulnérabilité (quelle protection offraient les clôtures à moutons et les murs de vigne contre le grand envahisseur venu du Nord ?). C'est un rappel que notre richesse ne peut pas nous aider au jour de la calamité.
Les « filles de Rabbah » (Rabbah étant la capitale d'Ammon) sont soit les femmes de Rabbah, soit les villes et villages environnants considérés comme des descendants (comparer l'utilisation dans Josué 15:45 : Josué 15:45 ; Josué 15:47 : Josué 15:47 ; Juges 11:26 ).
Quoi qu'il en soit, les Ammonites sont appelées à se lamenter sur ce qui les attend, et en particulier sur leur dieu Molech (Malcam). Le puissant Molech serait humilié en étant entraîné en captivité (comparez l'image vivante dans Ésaïe 46:1 de l' Ésaïe 46:1 des dieux babyloniens par les Assyriens), avec ses prêtres et ses princes. Son impuissance et l'impuissance de ceux qui lui avaient fait confiance seraient évidentes pour tous.
« Pourquoi te glorifies-tu dans les vallées,
Ta vallée qui coule, ô fille rétrograde ?
Qui s'est confiée à ses trésors,
En disant : « Qui viendra à moi ?
Comme Moab, Ammon avait également déclaré sa propre invulnérabilité. Telle avait été sa confiance en elle et sa certitude de sa propre force (une force basée en partie sur son éloignement), qu'elle avait déclaré : « Qui viendra à moi ? », confiante que personne ne pourrait ou ne voudrait la toucher. Mais maintenant, elle est avertie de ne pas se fier à sa prospérité et à sa richesse, à ses vallées fertiles et à ses trésors (en grande partie gagnés en pillant ses voisins), car une ombre noire se profile à l'horizon.
On rappelle ici les paroles de Jésus-Christ concernant la nécessité de chercher les trésors du Ciel plutôt que de se fier aux trésors terrestres ( Matthieu 6:19 sqq).
Sur la base d'un mot ougaritique parallèle, il a été suggéré que le mot pour « vallée » devrait être traduit par « force ». Mais l'idée est la même quelle que soit notre acception, car sa prospérité était sa force.
« Voici, je vais vous faire peur,
La parole du Seigneur, YHWH des armées,
De tous ceux qui t'entourent,
Et tu seras chassé tout homme de suite,
Et il n'y aura personne pour rassembler les fugitifs,
Mais après je ramènerai la captivité des fils d'Ammon,
La parole de YHWH.
Car conformément à la parole prophétique de YHWH (répétée deux fois, une fois avec un accent particulier sur sa souveraineté) ceux qui avaient été si arrogants auraient peur de tous leurs voisins et seraient chassés, chacun d'eux, juste devant eux. La précipitation avec laquelle ils partiraient, et l'intégralité de la désertion, est rendue évidente par le fait qu'aucun d'entre eux ne sera disponible pour aider d'autres fugitifs face aux envahisseurs.
Face aux envahisseurs du nord, personne ne pourra tenir bon. C'est un rappel de la dévastation d'une telle guerre. L'ennemi cruel a violé et tué tous ceux qu'ils rencontraient. Il n'y avait pas d'autre alternative que de fuir, certains vers les montagnes, d'autres vers les pays voisins qui offriraient un refuge.
Mais comme pour l'Égypte et Moab, une fois leur châtiment terminé, ils seront rétablis. Dieu n'en finira pas complètement. Sa miséricorde se manifeste. Après les exilés reviendraient, et dans Néhémie 2:10 ; Néhémie 2:19 ; Néhémie 4:7 nous apprenons leur existence sous la domination perse sous leur gouverneur local Tobiah.