« Et Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Aucun n'est bon, sauf un, même Dieu. '

Jésus conteste ainsi son utilisation du « bien », lui demandant de réfléchir à ce qu'il entend par là. Il ne nie pas que ce soit vrai, mais souligne que son usage habituel à cette époque était comme quelque chose de réservé à Dieu. La question est donc de savoir si l'homme l'a utilisé avec négligence, ou s'il entend par là un sens plus profond. Quelle que soit la manière dont nous l'interprétons, Jésus avait clairement l'intention de faire réfléchir le jeune homme, sans rejeter l'idée d'emblée.

Il ne nie en aucune façon son application à Lui-même. S'il n'avait pas reconnu sa justice, il l'aurait rejetée d'emblée, ouvertement et clairement, en réagissant avec horreur. Mais la question qu'il posait était : l'homme lui-même réalise-t-il ce qu'il dit ? Il aura certainement besoin de reconnaître quelque chose de spécial à propos de Jésus en vue du défi qui va lui être présenté. Mais Jésus ne revendiquera pas pour lui-même.

Il est tout le contraire du pharisien que nous avons laissé plus tôt. Il laisse les autres prendre cette décision. Il ne se vantera pas de lui-même. (Bien qu'ailleurs il puisse dire : « Lequel d'entre vous me convainc de péché ? » ( Jean 8:46 ) pas par des revendications).

Note sur « Pourquoi m'appelles-tu bon ? »

Diverses alternatives ont été suggérées pour ce que Jésus voulait dire par cette question. Ils sont de qualité variable.

1) Jésus voulait dire : « Vous ne devez pas m'appeler bon à moins que vous ne me reconnaissiez comme Dieu. Si vous pouvez voir ma bonté, tirez-en une leçon sur qui et ce que je suis.'

2) Jésus indique que sa bonté dépend de la bonté du Père, (voir Jean 5:19 ) de sorte que le titre de bonté absolue n'appartient qu'au Père.

3) Jésus n'était pas prêt à accepter le titre de bien jusqu'à ce que sa probation soit passée. Jusqu'à ce que sa vie soit complète, il n'aurait pas mérité cet honneur.

4) Jésus prend l'attitude d'un homme envers Dieu, comme il l'a toujours fait. Il était ici comme un homme parmi les hommes, les dirigeant vers Dieu. Ils ne devaient pas chercher à l'honorer, aussi bon qu'il fût, mais à honorer son Père.

5) Il énonce une vérité reconnue et réprimande l'homme pour son attitude désinvolte envers la bonté, révélée par l'utilisation du terme « bon » sans y réfléchir.

6) Il reconnaît que l'homme le voit comme particulièrement bon et cherche à l'imiter afin de recevoir la vie éternelle (comparez dans Matthieu, 'quelle bonne chose dois-je faire'). Il se rend compte que l'homme vise donc à être comme Lui, et pense vraiment qu'il peut l'être. Mais il ne veut pas qu'il essaie de l'imiter de cette manière. Il veut qu'il considère Dieu comme son standard. Il cherche donc à détourner ses pensées de lui-même en tant que norme de bonté envers Dieu.

Certaines conclusions doivent être tirées. Premièrement, que seul Dieu lui-même peut être considéré comme vraiment « bon ». Deuxièmement, Jésus ne nie pas bruyamment l'appellation, ce qu'il aurait fait s'il l'avait considérée comme totalement inappropriée, mais veut que l'homme réfléchisse à ce qu'il a dit. Lorsqu'un rabbin posait des questions à ses auditeurs, c'était pour développer l'idée en discussion. Troisièmement, il est mécontent de la façon dont l'homme utilise l'idée de bonté, et veut qu'il soit plus prudent dans son utilisation du terme.

Une autre chose qu'il faut toujours garder à l'esprit est que Jésus, tout en attirant constamment l'attention sur le péché des autres, ne montre jamais lui-même la conscience du péché. Chez quelqu'un de Sa sensibilité morale, cela indique clairement qu'Il se considérait comme sans péché. La solution à laquelle nous arrivons doit donc en tenir compte.

Fin de remarque.

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