1 Corinthiens 13:5

I. L'amour ne se provoque pas facilement. Cette caractéristique fait suite à « ne cherche pas la sienne », et très naturellement l'amour-propre est le grand secret de la provocation facile. Il peut s'agir d'un amour-propre caché, tapi dans les détours du personnage ; l'homme généreux et renonçant à lui-même est souvent facilement provoqué, mais c'est justement parce que l'amour-propre a été chassé, peut-être, de la citadelle, mais est toujours en possession des ouvrages avancés.

Nous sommes, dans cette épave de notre nature, des composés si étranges et inconsistants, que le moi peut être soumis dans une province de notre être, tandis qu'il règne avec pleine emprise dans une autre, voire, peut sembler déposé et lié, tout en temps et lieu, il dicte ses lois et tout sauf suprême. La nature même du cas nous oblige à dire que partout où il y a l'habitude de la provocation soudaine, le moi est encore insoumis, et l'amour qui était celui du Christ n'est pas encore complètement établi dans le caractère.

II. L'amour ne pense pas au mal, ou mieux, n'impute pas le mal, c'est-à-dire le mal visé dans l'offense ou l'insulte contre laquelle il refuse d'être provoqué. Cette lenteur à la provocation, comme les autres qualités dont nous avons traité, n'est pas un simple accident de disposition, pas une simple excellence isolée ; elle naît et est l'enchaînement naturel de toute une chaîne de causes, toutes issues du fait le plus élevé, l'existence et régnant au cœur de cet amour pur qui renonce à soi, dont il est l'un des signes.

III. L'amour ne se réjouit pas de l'iniquité, mais se réjouit de la vérité. Ses sympathies vont à la vérité, et par la vérité on entend toute cette classe de paroles et d'actes qui s'oppose à la première chose dont elle ne se réjouit pas, c'est-à-dire l'iniquité : en d'autres termes, toutes ces choses mentionnées ailleurs par l'Apôtre, comme étant vrai, honnête et charmant, et de bon rapport.

IV. Les clauses conclusives de cette description des attributs de l'amour chrétien dépassent, en généralisant, les autres. "L'amour endure toutes choses." Ceci surpasse tout le reste, et conclut dignement le beau catalogue des excellences de l'Amour.

H. Alford, Sermons de la Chapelle de Québec, vol. vii., p. 179.

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