1 Corinthiens 3:12

C'est un passage horrible ; un homme dont aucun homme à qui a été confié le soin des âmes ne peut se rendre compte sans trembler. Mais il a une leçon pour tous les laïcs ainsi que le clergé sur qui Dieu a imposé la responsabilité de quelque nature que ce soit. Saint Paul fut très troublé par un récit qui lui était parvenu de l'état des choses à Corinthe. Il y avait posé les fondations d'une église florissante, et Dieu avait grandement fait prospérer son œuvre ; mais des dissensions s'étaient produites.

L'autorité de l'apôtre a été décriée. Des professeurs rivaux ont été mis en place ; des partis rivaux se sont formés. Déjà, sur une petite échelle, se manifestait l'esprit de désunion et de division par lequel l'Église de ces derniers jours a malheureusement été distraite. Saint Paul leur fait des remontrances sur cet état de choses. C'est une preuve, leur dit-il, de l'imperfection de leurs réalisations chrétiennes.

I. Nous avons ici, d'abord, les constructeurs. Ce sont principalement des enseignants religieux, des prédicateurs de la Parole, des ministres. Cela semble seulement avoir été dans l'esprit de l'Apôtre. Mais dans un sens secondaire, le passage a aussi une leçon pour les chrétiens privés ; d'autant plus que chaque chrétien a un édifice à bâtir pour Dieu dans sa propre âme, sur le fondement posé pour la première fois lors de son baptême. Cela peut être aussi dans l'âme des autres ; et malheur à lui si, par sa négligence, l'un ou l'autre des bâtiments est consumé au jour de l'épreuve.

II. Ensuite, nous avons la fondation. C'est ce que l'Apôtre décrit en un mot Jésus-Christ. Sur la vérité cardinale de la crucifixion du Christ reposent les espérances de l'Église, les espérances de chaque chrétien. Gardons en nous-mêmes de ne pas en perdre la main.

III. La superstructure que saint Paul suppose construite sur cette fondation. Ceci, en général, est le résultat complexe du ministère de chaque homme de sa doctrine et de son travail son résultat, tel qu'il se manifeste dans la vie et les conversations des convertis qu'il a gagnés, ou des personnes qui ont été confiées à sa charge. L'Apôtre place devant nous deux superstructures distinctes, le fondement étant le même dans les deux.

Certains bâtisseurs qu'il représente comme dressant un tissu solide et substantiel, de l'or, de l'argent, des pierres précieuses. Leur doctrine et le résultat de celle-ci étaient conformes à la grande vérité que lui-même avait posée comme fondement ; la doctrine ne corrompt pas le résultat, la sainteté de vie et de conversation de la part de ceux qui l'ont reçue, et ce qu'on peut penser qu'il avait spécialement en vue un esprit de charité et d'amour fraternel, par opposition à l'esprit de discorde et de division, qui était si malheureusement répandue à Corinthe, et qui était sans doute en partie ce qu'il entendait par ce « bois, foin, chaume », que d'autres construisaient.

Je dis, en partie, pas le tout ; car, comme il ressort de l'épître, il y avait d'autres maux, à la fois doctrinaux et pratiques, dont il avait à se plaindre, ou plutôt dont il avait à pleurer ; certains d'entre eux, en effet, aussi incongrus avec la fondation d'origine qu'un temple païen ou une mosquée mahométane construite sur l'emplacement d'une église chrétienne.

IV. Remarquez ensuite le jour dont parle l'Apôtre, le jour qui déclarera, rendra manifeste, devant les hommes et les anges, le caractère de l'œuvre de chacun. Dans bien des cas, sans doute, ce caractère n'est que trop apparent à l'instant. La débilité et l'inutilité de l'édifice sont ouvertes d'avance, avant le jugement. Mais dans d'autres, ils suivent. Après un spectacle spécieux, la conformité avec le goût populaire et autres leur gagne une large acceptation, tandis que le travail vrai et honnête est déprécié et condamné. Le jour où le Seigneur viendra mettra en lumière les choses cachées des ténèbres et rendra manifestes les conseils des cœurs.

V. Que signifie le feu, dont il est dit : « Le jour sera révélé, et par lequel l'œuvre de chacun sera prouvée » ? Certains l'ont compris de la persécution, et sans aucun doute la persécution a souvent servi de test, tamisant l'Église et séparant le bon grain de l'ivraie. Mais c'est un test qui n'a été que partiellement appliqué. Beaucoup d'ouvriers n'y ont jamais soumis leur travail, et même là où il a été appliqué, il n'a pas toujours été une épreuve infaillible ; il y a eu des confesseurs et des martyrs de l'hérésie comme de la vérité.

Mais saint Paul parle d'une épreuve à laquelle le travail de chaque homme sera soumis, et d'une épreuve à laquelle aucun manque de solidité ou de malhonnêteté dans le travail n'échappera à l'examen minutieux. Le feu dont parle l'Apôtre est sans aucun doute cet examen minutieux, mentionné à maintes reprises ailleurs dans les Écritures, auquel, au jour grand et redoutable du jugement, l'œuvre de chaque homme sera soumise, lorsque le grand trône blanc sera dressé, et les morts, petits et grands se tiendront devant Dieu, et les livres seront ouverts, et les morts seront jugés d'après les choses qui sont écrites dans les livres selon leurs œuvres ; et parmi ces œuvres, l'œuvre du ministère de chacun, dans le cas des ministres de Dieu, tiendra, nous pouvons en être sûr, la toute première place.

VI. L'Apôtre, lorsqu'il parle du salut du constructeur maladroit, doit bien sûr être compris comme le faisant sur la présomption que l'homme lui-même a personnellement conservé son emprise sur le Christ, et que pour l'amour du Christ l'échec de son œuvre, que ce soit par ignorance , l'infirmité ou toute autre cause moins pardonnable est miséricordieusement pardonnée. Un tel, dit l'Apôtre, perdra sa récompense. Il apparaîtra devant le Seigneur les mains vides, sans offrande d'âmes gagnées du royaume de Satan ou renforcées et confirmées dans la foi et la sainteté.

Il ne sera heureux que de ceci, que tandis qu'il prend avec honte la place la plus basse et s'émerveille, pendant qu'il la prend, qu'une telle grâce lui soit accordée, cette place est toujours dans la maison de son Père.

C. Heurtley, Oxford and Cambridge Journal, 4 novembre 1880.

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