Commentaire de la Bible du sermon
1 Corinthiens 9:24-27
La course et le prix.
I. Le prix, dans le concours dont parle saint Paul, est un prix différent de celui que ces Corinthiens cherchaient dans leurs jeux. Ce n'était pas une chose légère, comme les hommes appellent la légèreté, que ces coureurs recherchaient. L'homme qui cherche à être étonné parce qu'il est si riche, ou parce qu'il est si savant, ou même parce qu'il est si gentil et charitable, cet homme recherche exactement le même genre de récompense que les coureurs et les lutteurs et les sauteurs et les lanceurs parmi les Corinthiens convoitaient.
Saint Paul était un homme qui a eu un combat aussi dur que vous dans ce monde. Les rêves ne l'auraient pas plus satisfait que vous ; il voulait des réalités, il se plaignait des choses que les hommes en général recherchent, non parce qu'elles sont trop substantielles, mais parce qu'elles ne sont pas assez substantielles, parce qu'il n'y a pas de nourriture en elles pour contenter les appétits des hommes affamés. Il désirait connaître Dieu, et le désirant, il ne désirait pas une chose vaine ; il a désiré la plus réelle de toutes les choses, il a désiré ce que l'esprit de vous et de moi et de chaque homme sur cette terre désire, et que nous devons avoir, ou périr mécontents et misérables.
II. Je vous ai montré en quoi cette race différait de la race à laquelle saint Paul la comparait. Maintenant, je vais vous montrer en quoi ils se ressemblent tous les deux. (1) Ils se ressemblent en ceci, que le prix est fixé avant tout. (2) Tous courent, mais certains ne reçoivent que le prix. (3) Les courses se ressemblent dans la conduite de ceux qui gagnent la course et obtiennent le prix. Ils gardent sous leur corps et les soumettent.
Saint Paul ne se fait aucun mérite de retenir le corps de ses indulgences et de ses convoitises : ce n'est qu'un point de sagesse que celui qui est vraiment sérieux, entend vraiment chercher Dieu et sa gloire, ne peut négliger. On le néglige, hélas ! mais nous le faisons à nos risques et périls ; nous la négligeons, parce que nous négligeons en même temps la pensée du prix glorieux que Dieu nous offre, ce prix d'être trouvé en Christ, ce prix de s'éveiller à sa ressemblance, et d'en être satisfait.
FD Maurice, Noël et autres sermons, p. 89.