Commentaire de la Bible du sermon
1 Rois 22:6-8
Par rapport à Benhadad, Achab avait raison lorsqu'il cherchait à capturer Ramoth en Galaad. Mais il devait aussi compter avec Dieu. Face à Dieu, la vraie position d'Achab à cette période de sa vie était celle d'un criminel condamné, et il n'était donc pas en position morale de représenter et d'agir au nom des droits d'Israël.
Les quatre cents prophètes consultés par Achab semblent avoir été des prophètes de Jéhovah, adorés illégalement sous le symbole d'un veau, un ordre d'hommes apparus sous le règne de Jéroboam, qui pratiquaient la prophétie comme un métier sans aucun véritable appel de Dieu , et qui à l'heure actuelle étaient à la solde, ou du moins sous l'influence, de la cour de Samarie. Le destin tragique d'Achab fut la conséquence immédiate de sa préférence pour sa propre volonté, appuyée par les conseils des quatre cents, aux révélations de Michée.
Son esprit à cette dernière crise de sa vie triste et mouvementée se voit à deux égards : dans sa volonté de consulter les prophètes des veaux ; dans ses préjugés contre Michée. Ce sont les deux faces d'une disposition envers la religion qui, dans son principe, est une seule et même. Ce n'est pas une opposition franche, méprisante et amère; encore moins la fidélité de la foi et de l'amour. C'est une volonté d'accueillir la religion si la religion ne sanctionne que les opinions, les projets et les passions de ses protecteurs.
Achab a accueilli les quatre cents parce qu'il savait exactement ce que diraient les quatre cents. Il désobéit à une voix qu'il ne pouvait faire taire, qu'il n'aurait volontiers pas entendu. Il a suivi sa propre voie, et sa fin tragique en a été la conséquence.
Tirons deux leçons de cette histoire.
I. Le premier est un principe de la politique de l'Église : l'importance de rendre les enseignants religieux, si vous le pouvez, indépendants de ceux qu'ils doivent enseigner. L'ecclésiastique qui, avec nombre d'enfants dépendant de lui, doit penser dès le premier jour de l'année à la collecte qui sera faite pour lui à la fin de celle-ci, doit être héroïque s'il ne cède jamais à l'adoucissement de une vérité qui sera importune à ses payeurs ou l'atténuation d'une faute qui est notoirement populaire parmi eux. Ce sont les laïcs qui souffrent beaucoup plus d'un clergé dépendant que le clergé lui-même.
II. Remarquez ici une leçon de pratique religieuse. Ceux qui ne recherchent pas de faux docteurs peuvent ne prendre en compte le vrai enseignement que dans la mesure où ils correspondent à leurs propres inclinations. Si Dieu veut seulement dire ce que sa créature approuve, sa créature sera bien contente ; mais si l'Evangile ou le Symbole, comme autrefois Michée, a ses clauses d'avertissement, tant pis pour le Symbole ou l'Evangile quand Achab aura pris sa décision, advienne que pourra, pour aller à Ramoth en Galaad. Dans le dernier combat avec la mort, qui est devant chacun de nous, nous saurons que celui qui a parlé par Michée avait certainement raison.
HP Liddon, Penny Pulpit, n° 598 (voir aussi Church Sermons, vol. ii., p. 401).
Références : 1 Rois 22:8 . JM Neale, Sermons in Sackville College, vol. ii., p. 132 ; Homiletic Magazine, vol. vi., p. 78 ; C. Girdlestone, Cours de Sermons pour l'Année, vol. ii., p. 237 ; Plain Sermons par des contributeurs à "Tracts for the Times ", vol. je., p. 196 ; J. Keble, Sermons for the Christian Year: Sundays after Trinity, Part I., p. 428 ; JE Vaux, Notes de Sermon, 2e série, p. 24.