Ecclésiaste 8:17

L'une des choses les plus curieuses à penser au monde est le nombre inconcevable de secrets qui nous entourent dans la nature, dans l'humanité, dans la vie et les caractères de ceux que nous connaissons ou de ceux que nous aimons. Il est encore plus curieux de penser combien de l'intérêt de la vie humaine, de son travail, de ses pensées, de ses affections, réside dans le fait de ces secrets. L'aiguillon de notre ignorance est l'aiguillon de la vie ; et la conscience d'un secret à découvrir est la saveur du bonheur, bien que la saveur soit parfois trop amère.

I. Dans la nature, nous rencontrons un secret dont nous savons que nous n'avons pas la clé. Le sentiment de ce secret a été universel chez l'homme. Il est à l'origine de la moitié de la religion et de la mythologie du monde. C'est la solution de ce secret que nous cherchons à travers la vie, que tout art a cherché sans cesse. Mais nous n'obtenons aucune réponse, sauf une réponse moitié pitié, moitié moquerie. Il n'y a pas de visage aussi plein de la satire sauvage du secret que le visage de la nature.

II. Plus profond encore, plus moqueur encore, quoique jamais aussi délicieux, est le secret de l'humanité. Il y a là une tragédie qui n'est pas dans le secret de la nature, et qui rend notre intérêt pour elle plus passionné, plus affreux, plus amer, plus absorbant. L'existence du secret exclut le repos ennuyeux. Il allume une curiosité insatiable et noble ; et partout où sa poursuite est la plus intense, il y a l'homme le plus noble.

Lorsque son excitation diminue ou meurt presque, alors nous obtenons ce que nous appelons l'âge des ténèbres, et l'homme est vil. Mais cela ne peut jamais durer longtemps ; le secret de l'humanité surgit à nouveau pour nous attirer après lui : et la marque de tous les temps où l'homme s'est éveillé dans une nouvelle résurrection a été ceci, et cela plus que toute autre chose : intérêt profond et merveilleux pour l'humanité, poursuite des secrets de l'humanité.

III. A quoi sert le secret ? Comment pouvons-nous conserver son charme, obtenir son bien et nous purifier de la peur, de la colère, de la paresse et du désespoir que nous savons qu'il crée chez beaucoup ? (1) Son utilité peut résider en ceci : dans l'éducation que l'excitation qu'il crée donne à toute notre nature ; à la manière il éveille toutes nos passions, toute notre intelligence, tout notre esprit, et les conduit à travers une tempête où ils se purifient de leur mal, où, leur excès étant épuisé, leur calme et leur équilibre tempéré deviennent possibles.

(2) La réponse à la deuxième question est de faire comme le religieux grec qui s'est jeté sur la justice éternelle de Dieu : se jeter sur l'amour éternel d'un Père. Faire cela, c'est savoir qu'il doit y avoir une fin divine et bonne à tout ; de savoir que tout ce que nous voyons, si sombre soit-il, c'est l'éducation ; connaître la victoire de la bonté, de la justice et de la vérité, et la connaître, nous jeter de ce côté-là, et sentir qu'en agissant ainsi nous nous rapprochons de Dieu et remettons notre vie et notre volonté entre ses mains.

SA Brooke, Sermons, 2e série, p. 161.

Références : 8 C. Ponts, Une exposition de l'Ecclésiaste, p. 182 ; TC Finlayson, Une exposition pratique de l'Ecclésiaste, p. 187.

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