Commentaire de la Bible du sermon
Éphésiens 6:12,13
Les pouvoirs invisibles.
I. Ce qui se trouve à la surface même du langage de saint Paul est cette vérité impérieuse : que les forces spirituelles sont bien plus grandes que les forces matérielles. Il faut du temps et de la peine à beaucoup d'entre nous pour être vraiment certains de cette vérité, parce que de temps en temps dans le monde les événements semblent la contredire, ou du moins l'obscurcir ; et pourtant à la longue la vérité s'affirme, infailliblement. Une forte volonté est une chose plus redoutable que le muscle le plus développé.
Ceux, a-t-on dit, qui aspirent à régner en permanence, doivent fonder leur trône, non sur des baïonnettes, mais sur des convictions et des sympathies, sur des ententes et sur des cœurs. Cela est vrai dans le domaine de la nature humaine, et saint Paul savait que l'Église avait à lutter avec la pensée et la raison du paganisme bien plus véritablement qu'avec ses proconsuls et ses légions.
II. Derrière tout ce qui tombait sous les yeux dans la vie quotidienne, saint Paul découvrit un autre monde qui ne tombait pas sous les yeux, mais qui était, pour lui du moins, tout aussi réel. Derrière toute la tranquillité sociale, tout l'ordre, toute la jouissance de la vie, tout l'élargissement des relations entre les races et les classes, tout le maintien de la loi avec une juste dose de liberté municipale et personnelle, qui distinguaient sans doute le régime impérial considéré comme un tout, derrière tout ce qui parlait et agissait dans ce système vaste et le plus imposant, derrière toute sa stabilité apparente et tout son progrès, St.
Paul discerna d'autres formes planant, guidant, rassemblant, arrangeant, inspirant, ce qui tombait sous le nez. « Ne nous y trompons pas, s'écria-t-il, car nous ne luttons pas contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les puissances, contre les dirigeants des ténèbres de ce monde, contre la méchanceté spirituelle dans les hauts lieux.
III. Le concours dont parle saint Paul n'est pas seulement à mener sur la grande scène de l'histoire. Saint Paul parle de luttes plus humbles, moins publiques, mais certainement pas moins tragiques, des luttes qui se livrent tôt ou tard, avec plus ou moins d'intensité, avec les résultats les plus divergents, autour, à l'intérieur de chaque âme humaine. C'est en nous-mêmes que nous rencontrons maintenant, comme les premiers chrétiens, le début des principautés et des puissances ; c'est en leur résistant que nous apportons vraiment notre petite part à l'issue de la grande bataille qui fait encore rage comme alors, et qui fera rage, entre le bien et le mal jusqu'à ce que la fin vienne, et que les combattants reçoivent leurs récompenses.
HP Liddon, Christian World Pulpit, vol. je., p. 17.