Commentaire de la Bible du sermon
Ésaïe 11:4
Comme il peut être démontré à bien des égards que l'Église du Christ, bien qu'une Église avec les Juifs, en diffère en tant que royaume, permettez-moi maintenant d'insister sur ce point : que bien qu'un royaume comme les empires de la terre, il diffère d'eux en étant une Église, c'est -à- dire un royaume de vérité et de justice. Que l'Écriture parle du royaume de Christ comme n'étant pas un royaume terrestre, non soutenu par la force des bras ou la force de l'esprit, ou toute autre faculté ou don de l'homme naturel, est clair. Mais considérons quelques objections auxquelles les circonstances de son histoire et de sa condition réelles donnent lieu.
I. On peut dire que l'événement n'a pas accompli les prophéties ; que le royaume a bien été grand et puissant, mais qu'il n'a pas gouverné selon la justice et la vérité ; que parfois elle a eu des hommes très méchants parmi ses dirigeants, et que de grandes corruptions, religieuses et morales, ont été trouvées en elle ; et que, comme on l'a dit quelquefois, des crimes pires ont été perpétrés sous la couleur de la religion que de toute autre manière.
Mais cela peut être accordé dans l'argumentation ; pourtant, le récit biblique de l'Église reste sans compromis. C'est un royaume de justice, parce que c'est un royaume fondé, fondé sur la justice.
II. Dans l'Évangile, les disciples du Christ sont représentés comme pauvres, méprisés, faibles et impuissants, tels étaient les apôtres par excellence. Mais dans les prophètes, en particulier dans Isaïe, le royaume est représenté comme riche et florissant et honoré, et puissant et heureux. Si l'Église du Christ cherchait le pouvoir, la richesse et l'honneur, cela tomberait en disgrâce ; mais il n'en est pas moins vrai qu'elle les aura, quoiqu'elle ne les cherche pas ou plutôt, si elle ne les cherche pas.
Telle est la loi du royaume du Christ, tel est le paradoxe qui se voit dans son histoire. Elle appartient aux pauvres en esprit ; il appartient aux persécutés ; il est possédé par les doux ; il est soutenu par le patient. Il conquiert par la souffrance ; il avance en se retirant ; il est rendu sage par la folie.
III. Le pouvoir et la richesse temporels, bien que non essentiels à l'Église, en sont les auxiliaires presque nécessaires. Ils ne peuvent en être longtemps absents ; ce n'est qu'une question de temps, au moment où nous parlons, quand ils seront ajoutés.
JH Newman, Sermons sur les sujets du jour, p. 237.