Ésaïe 30:10

Quelle était l'utilité du prophète hébreu, et quelles étaient les erreurs auxquelles il était plus particulièrement exposé ?

I. C'était le devoir et le privilège d'Israël de maintenir vivant le monothéisme dans le monde. Il n'était pas moins du devoir de l'école prophétique de conserver dans la nation élue elle-même la spiritualité de la religion. Les deux agents étaient dans la même position relative une minorité désespérée. Et tous deux n'eurent qu'un succès imparfait. Pourtant, la nation et l'institution servaient chacune un objectif important. Le monothéisme languissait, mais ne mourrait pas.

Et bien que les prophètes n'aient pas très bien réussi à imprégner la nation en général de leur propre spiritualité, ils ont néanmoins maintenu la flamme vivante. Ils ont servi à montrer au peuple le véritable idéal du judaïsme spirituel et non ritualiste, et ont ainsi apporté un correctif au judaïsme enseigné par les prêtres.

II. Quelle était la grande source d'erreur dans les déclarations du prophète ? Quelle était la grande pression qui l'a poussé, ou a eu tendance à le pousser, à s'écarter du chemin du devoir ? Le texte nous a dit : « Ne nous prophétise pas des choses justes, parle-nous de choses douces. Le désir de l'homme roi ou paysan d'entendre du prophète, ou du courtisan, ou du démagogue, non pas la vérité, mais la flatterie, c'était ce désir fatal qui les conduisait à exercer une pression sur le prophète qui écrasait souvent la vérité en lui.

III. Les prophètes n'existent plus. Mais la flatterie existe toujours, et l'appétit pour elle peut être aussi fort chez un peuple que jamais il l'était chez un roi. Si les nations n'ont pas de prophètes pour les flatter, elles ont tout autant ceux en qui elles ont confiance. Loin de chercher à corriger leurs fautes, les guides en qui ils ont confiance s'efforcent constamment de leur faire comprendre qu'ils sont la nation la plus méritante et la plus mal utilisée du monde.

Yeux aveuglés pour présenter des défauts ; les yeux aiguisés sur les torts passés, il n'est pas de traitement qui démoralise plus complètement et plus rapidement la nation qui y est soumise. Il n'y aura pas d'amélioration là où il n'y a pas conscience de faute ; et pas de pardon là où l'esprit est invité, presque contraint, à méditer constamment sur le mal. Avec la croissance de tels sentiments, aucune nation ne peut prospérer ; et celui qui les encourage n'est pas le sauveur mais le destructeur de son pays.

JH Jellett, Le fils aîné et autres sermons, p. 114.

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