Commentaire de la Bible du sermon
Ésaïe 53:2
"La religion est une lassitude." Tel est le jugement communément porté, souvent avoué, concernant la plus grande des bénédictions que Dieu Tout-Puissant nous a accordées. Et quand Dieu donna la bénédiction, il prédit en même temps que tel serait le jugement du monde sur elle, tel qu'il se manifesterait dans la personne gracieuse de celui qu'il envoya pour nous la donner. Ce n'est pas que cette prédiction excuse notre mort ; cette aversion pour la religion donnée par Dieu lui-même ce dégoût pour son nom même doit évidemment être une insulte au Donneur. Considérez la vie humaine dans certaines de ses étapes et conditions, afin de vous faire comprendre le fait de cette contrariété entre nous et notre Créateur.
I. « La religion est une lassitude. Alors ressentez même les enfants avant qu'ils ne puissent bien exprimer leur sens. Considérez leurs amusements, leurs plaisirs, ce qu'ils espèrent, ce qu'ils désirent, ce qu'ils projettent, et ce qu'ils rêvent d'eux-mêmes dans le futur, quand ils seront grands ; et dire quelle place tient la religion dans leurs cœurs. Observez la réticence avec laquelle ils se tournent vers les devoirs religieux, la prière ou la lecture de la Bible, puis jugez.
II. Prenons ensuite le cas des adolescents lorsqu'ils entrent dans la vie. La religion n'est-elle pas associée dans leur esprit à la tristesse, à la mélancolie et à la lassitude ? Quand les hommes trouvent leur plaisir et leur satisfaction dans une société qui proscrit la religion, et quand ils préfèrent délibérément et habituellement ces divertissements qui n'ont nécessairement rien à voir avec la religion, de telles personnes ne peuvent pas considérer la religion comme Dieu la considère.
III. Passant aux occupations les plus actives de la vie, nous trouvons qu'ici aussi la religion est reconnue comme lassante ; il n'est pas à sa place. Les transactions des affaires mondaines trouvent un chemin directement vers le cœur ; ils éveillent, ils influencent. Le nom de religion, par contre, est faible et sans importance ; il ne contient aucun sort pour allumer les sentiments de l'homme, faire battre le cœur d'anxiété et produire de l'activité et de la persévérance.
IV. La contrariété naturelle entre l'homme et son Créateur est encore plus frappante dans les confessions d'hommes du monde qui ont réfléchi à ce sujet et ont considéré la société avec un certain esprit philosophique. De tels hommes traitent les exigences de la religion avec manque de respect et négligence, au motif qu'elles ne sont pas naturelles.
V. Que la religion soit en elle-même une lassitude se voit même dans la conduite des meilleures personnes qui, en réalité, sont, dans l'ensemble, sous l'influence de son esprit. La religion calme et pratique est si ennuyeuse et peu engageante, que les personnes religieuses sont toujours exposées à la tentation de rechercher des excitations d'une sorte ou d'une autre, pour la rendre agréable.
VI. "Il n'a ni forme ni beauté, et quand nous le voyons, il n'y a aucune beauté que nous devrions désirer." Ce n'est pas sa perte que nous ne l'aimons pas ; c'est notre perte. Il est béni, quoi qu'il advienne de nous. Il n'est pas moins béni parce que nous sommes loin de Lui. Malheur à nous, si le jour où il vient du ciel, nous ne voyons rien de désirable ou de gracieux dans ses blessures ; mais au lieu de cela, nous nous sommes faits une béatitude idéale, différente de celle qui nous sera manifestée en Lui.
Plain Sermons par des contributeurs à "Tracts for the Times" vol. v., p. 9 (voir aussi JH Newman, Parochial and Plain Sermons, vol. vii., p. 13).
Références : Ésaïe 53:2 . Spurgeon, Sermons, vol. xviii., n° 1075 ; R. Milman, L'Amour de l'Expiation, pp. 34, 46, 59, 66, 83, 91, 102. Ésaïe 53:2 ; Ésaïe 53:3 . Clergyman's Magazine, vol. ii., p. 277.