Commentaire de la Bible du sermon
Ésaïe 64:1,2
I. Ce n'est rien de moins qu'une prière pour que Dieu se manifeste comme un Juge oui, et comme un Destructeur. Isaïe aspirait à un homme qui devrait délivrer les hommes des oppressions de la tyrannie du monde, des tempêtes soulevées par les passions des peuples et des dirigeants, de la lassitude et de l'épuisement qui suivent lorsqu'ils ont accompli leurs projets avec un grand labeur, et rien sort d'eux.
Toute la misère qu'ils causent vient, pense le prophète, du fait qu'ils se prennent pour des dieux eux-mêmes, et de l'incrédulité qu'ils chérissent, et qu'ils génèrent en un Dieu qui leur est totalement différent, dont les voies ne sont pas les leurs, dont les les buts ne sont pas leurs buts. Et ce qu'il désirait, c'était que le vrai homme apparaisse, qui manifesterait complètement les voies et les desseins du vrai Dieu, qui enlèverait le voile épais qui avait empêché sa lumière d'atteindre ses créatures, qui leur ferait savoir qu'il était présent avec eux, qu'il les gouvernait et les jugeait.
Désirer alors un homme qui devait être une cachette contre la tempête et un abri contre l'orage ou la chaleur, c'était exactement la même chose que désirer que Dieu déchire les cieux et descende, que les montagnes coulent à Sa présence.
II. Il y a un cœur naturel en chacun de nous qui est opposé à cette prière, qui préférerait prononcer n'importe quelle prière que celle-ci. Et il y a une religion naturelle qui s'adapte à nos envies et leur fournit un langage. Tenir Dieu à distance des hommes, c'est le but qu'il se propose ; convertir toutes les personnes qui accomplissent ses offices, toutes les prières et tous les dogmes, en barrières plus ou moins sûres contre son apparition et sa vengeance, est son art.
Cette religion exprime tous les différents sentiments des hommes, dans différentes conditions de maladie. Il n'exprime pas le sentiment commun des hommes d'être ressuscités de leurs maladies, d'être guéris. Il n'a pas de langage pour le désir infini de Dieu, le désir intense d'être mis face à face avec Lui pour rencontrer toute Sa vengeance plutôt que d'être séparé de Celui qui habite en chaque homme. La prière universelle la prière qui monte de tout le cœur de l'humanité est celle d'Isaïe.
III. Le prophète avait été discipliné pour comprendre que l'homme n'a pas besoin d'être protégé contre Dieu, mais que Dieu doit le protéger contre lui-même et le relever de l'esclavage qu'il s'invente. Ainsi apprit-il à se réjouir, même en tremblant, des convulsions du monde extérieur ou de la société humaine. Ainsi comprit-il que par tous ces signes, Dieu vengeait la cause des pauvres, de ceux qui n'avaient pas de secours, ébranlait les rois sur leurs trônes, étonnait les hypocrites.
Ainsi Isaïe fut-il fait en prophète évangélique, le témoin qu'un enfant nous est né, qu'un Fils nous est donné, qui peut être à l'abri de la tempête, parce qu'il est à la fois le Fils de l'homme et le Fils de Dieu ; car Dieu apparaissant en Lui déchire effectivement les cieux et descend.
FD Maurice, Sermons, vol. vi., p. 179.
Références : Ésaïe 64:3 . Spurgeon, Sermons, vol. xxvi. n° 1538 ; Ésaïe 64:4 . H. Melvill, Penny Pulpit, n° 2466. ; J. Keble, Sermons for Sundays after Trinity, Part I., p. 212.