Commentaire de la Bible du sermon
Jean 15:4
I. S'il est une leçon que l'expérience force sur le cœur, qui s'empare plus profondément de l'âme, à mesure que l'âme se connaît mieux, qui s'enfonce en nous à mesure de nos efforts pour nous élever au-dessus de nous-mêmes, c'est que la source de toute vie et santé spirituelle est dans la pensée de Dieu, et que sans cette pensée nous ne pouvons pas vraiment vivre. Nous regardons enfin en arrière et sentons que ce progrès n'est vraiment rien, qu'il faut tout recommencer, que nous n'avons même pas encore commencé, que ce que nous pensions être de la générosité n'était que bonne humeur et bonne humeur, que ce que nous pensions être le désintéressement n'était que l'abandon de ce que nous n'appréciions pas beaucoup, que ce que nous pensions être notre douceur et notre gentillesse n'était qu'un amour de la popularité, que nous n'avons réussi que lorsque nous n'avons jamais vraiment été essayés.
Et nous revenons enfin à l'amour de Dieu comme la seule chose qui puisse garder l'âme en vie, la seule chose qui nous évite de retomber dans la dureté totale, la seule puissance qui nous renouvelle encore quand notre propre force fait défaut, cet amour de Dieu que nous lisons dans la Croix du Christ.
II. Si la patience de Dieu est infinie, son pardon l'est aussi. Il n'est pas question de grands ou de petits péchés lorsque nous étreignons la Croix. C'est cette plénitude de patience, cette plénitude de pardon, qui ramène enfin le chrétien à la Croix du Christ, comme source unique et source de toute vie chrétienne. Tout le reste s'avère être, bien qu'utile, mais encore insuffisant ; tout le reste, quel que soit le bien qu'il puisse faire, semble pourtant en quelque sorte en deçà de cette seule chose que l'âme ne peut épargner, le sourire sur le visage de Dieu.
D'une manière ou d'une autre, lorsque nous échouons ailleurs, nous semblons savoir qu'il était naturel que nous échouions. Nous ne sommes pas très surpris, quelque peine que nous soyons, de constater que notre propre force de volonté s'est révélée trop faible, ou de constater que des habitudes longtemps entretenues ont cédé la place à la présence d'une nouvelle tentation, ou de voir cette connaissance plus claire par aucun moyen n'implique une plus grande pureté ou plus de vie spirituelle. Mais quand nous arrivons à la Croix du Christ, à l'amour qui n'a d'égal que tout ce que nous connaissons, nous sentons qu'il ne peut pas échouer, car la fontaine est alimentée par les eaux inépuisables du ciel lui-même.
Bishop Temple, Rugby Sermons, 2e série, p. 146.
Union avec Dieu
La racine de toute vraie vie spirituelle doit être en Dieu Lui-même. La vie isolée et indépendante de chaque homme est concevable en pensée, mais la révélation et l'expérience concourent à nous enseigner qu'elle ne se trouve jamais et qu'en fait elle ne peut pas exister. Il n'y a qu'une seule vraie source de bien. Et s'il y a du bien en nous, il doit venir et doit continuer à venir de cette source. L'union à Dieu par le Christ consiste, selon la révélation du Nouveau Testament, la vraie vie de l'homme.
I. Si nous laissons de côté tout ce qui ne va pas en elles et ne pensons qu'à ce qui n'est pas réprouvé par notre conscience, nous voyons en premier lieu qu'une grande partie de tout ce que nous faisons est en un sens mécanique, et a aucun principe ou but conscient. Si cette partie de la vie d'un homme est dans l'ensemble bonne, et devient un vrai homme et un serviteur de Dieu, il serait absurde de dire que ce n'était pas une grande bénédiction pour lui-même et pour ceux avec qui il vit. Mais, d'un autre côté, cela pris en soi n'implique pas une vraie vie spirituelle. Cela peut probablement être le résultat d'une discipline rigoureuse et de rien de plus.
II. Si nous montons un échelon plus haut, nous trouvons une bonne partie de ce que nos consciences non seulement ne censureraient pas, mais approuveraient positivement, en raison de bonnes impulsions et de bons instincts. Bien que de bons dons en eux-mêmes, ceux-ci ne constituent pas le caractère chrétien. Ceci est prouvé par le fait que très souvent ces dons se trouvent chez des hommes qui ne vivent pas ou n'essaient pas de vivre une bonne vie. Nous ne pouvons pas appeler ces impulsions, si utiles, si attrayantes, si belles soient la vie spirituelle.
III. Nous montons un cran plus haut et nous arrivons à ce qu'il faut appeler la vie, non d'impulsion, mais de principe. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de doute que la vie consciencieuse, même si ce n'est rien de plus, est, dans la mesure où elle est consciencieuse, une vraie vie spirituelle. Mais pourtant ce n'est pas le plus élevé. Je ne dis pas que les hommes ne sont jamais des sarments de la Vraie Vigne sans en être eux-mêmes conscients. Mais de loin, bien plus bénis sont ceux qui non seulement tirent de Dieu la vraie force de leur vie, mais qui savent de qui vient cette force. Combien plus grande est sa bénédiction, combien plus grande est sa force, qui non seulement est soutenu par la main toute-puissante de Dieu, mais connaît la main qui le soutient et sait qu'elle ne peut jamais échouer.
Bishop Temple, Rugby Sermons, 3e série, p. 244.
Références : Jean 15:4 . Spurgeon, Matin par Matin, p. 318 ; Ibid., Soir par Soir, p. 69 ; A. Murray, Les Fruits de l'Esprit, p. 190. Jean 15:4 ; Jean 15:5 . Chaire contemporaine, vol. iv., p. 65 ; EM Goulburn, Réflexions sur la religion personnelle, p. 19 ; G. Salmon, Chaire de l'Église d'Angleterre, vol. xxi., p. 133.