Juges 4:21
21 Jaël, femme de Héber, saisit un pieu de la tente, prit en main le marteau, s'approcha de lui doucement, et lui enfonça dans la tempe le pieu, qui pénétra en terre. Il était profondément endormi et accablé de fatigue; et il mourut.
Jaël nous apparaît comme une odieuse meurtrière ; notre sentiment envers elle est celui de l'horreur et de l'indignation. Pourtant, dans la Bible, elle est exaltée comme l'un des plus nobles des héros. La question est, quelle justification peut être offerte pour sa conduite ? Si Jaël a reçu Sisera dans sa tente avec l'intention de l'assassiner, elle doit être abandonnée aux exécrations de la postérité.
Mais il y a des raisons évidentes et directes pour déduire que Jaël n'avait pas l'intention de tuer Sisera ; qu'elle agissait donc avec une parfaite honnêteté, et non avec une atroce duplicité, lorsqu'elle lui offrit un abri. L'action était trop périlleuse ; il fallait trop de hardiesse plus que masculine, ou plutôt de férocité, même s'il y avait eu les incitations les plus fortes ; considérant qu'il ne semble y avoir eu aucune incitation du tout, mais plutôt l'inverse, et nous ajoutons à cela, que puisque vous n'avez que le silence de Jaël quand Sisera lui a demandé de mentir à sa cause, la probabilité est qu'elle avait un respect pour la vérité; et si c'est le cas, elle a dû penser ce qu'elle a dit lorsqu'elle a fait l'invitation et la promesse : « Venez, mon seigneur, rendez-vous à moi ; n'ayez crainte. »
II. Quels sont les motifs qui ont poussé Jaël à mettre à mort son hôte endormi ? Nous estimons que c'est une explication satisfaisante de sa conduite et qui enlève toute difficulté, qu'elle ait été conduite par une impulsion divine ou en obéissance à un ordre divin, à ôter la vie à Sisera. Il est vrai qu'on ne nous dit pas, comme dans le cas d'Abraham, que Dieu a commandé l'action, mais on nous dit que Dieu a approuvé l'action. Et puisque l'action en elle-même, indépendante de son commandement, aurait été une infraction flagrante, nous en déduisons nécessairement que ce qu'il a approuvé, il l'a également dirigé.
III. Il y a une troisième question qui s'impose ici. En admettant que Jaël ait agi sur ordre divin, comment pourrait-il être cohérent avec le caractère de Dieu d'émettre un tel ordre ? Puisque le meurtre est un crime expressément interdit, avec quelle convenance pourrait-il en ordonner la perpétration ? La réponse est que personne n'aurait été surpris si Sisera avait péri au combat. Il était l'oppresseur du peuple du Seigneur ; quelle merveille, alors, qu'il soit rattrapé par la vengeance ?
Jaël n'était que le bourreau dirigé par Dieu pour tuer un criminel condamné, et pouvons-nous l'accuser de culpabilité de sang parce qu'elle n'a pas refusé d'obéir à cette direction. Elle avait une tâche difficile à accomplir, exigeant la foi et la dépendance envers Dieu, mais elle l'a accomplie sans broncher, et elle mérite notre admiration en tant que puissante héroïne.
H. Melvill, Penny Pulpit, n° 1677.
Références : Juges 4:22 . Spurgeon, Sermons, vol. vi., n° 337. Juges 4:23 . Homiletic Magazine, vol. xv., p. 51. 4-5. Parker, vol. v., p. 348. 5 Expositor, 2e série, vol. vii., p. 133 ; Expositor, 3e série, vol. v., p. 38 ; M. Dods, L'âge du fer d'Israël, p. 173.