Commentaire de la Bible du sermon
Luc 9:13
Ce récit suggère et illustre le principe important suivant : que les hommes sont souvent, et correctement, mis dans l'obligation de faire ce pour quoi ils n'ont, en eux-mêmes, aucune capacité actuelle.
I. Commencer par le point le plus bas du sujet : c'est la nature de la force humaine et de la force corporelle d'avoir une mesure élastique, et d'être développée ou étendue de manière à répondre aux exigences qui se présentent. Dans certaines limites, car l'homme est limité en tout, le corps obtient la force qu'il veut dans l'exercice pour lequel il est recherché. Dieu peut appeler à juste titre un homme donné à un cours de vie qui exige beaucoup de robustesse et une grande puissance d'endurance physique, au motif que lorsqu'il sera pleinement engagé dans son appel, la robustesse viendra, ou sera développée en lui et par des moyens de celui-ci, bien qu'auparavant il ne semblait pas exister.
II. La force intellectuelle, elle aussi, a la même qualité élastique, et se mesure de la même manière, par les exigences auxquelles nous sommes appelés à répondre. Tâchez-le, et pour cette raison même, il devient efficace. Plongez-le dans les ténèbres et il fait une sphère de lumière. Il découvre sa propre force par l'exercice de la force, mesure sa capacité par les difficultés qu'il a endurées, son appétit de travail par le travail qu'il a enduré. Tous les grands commandants, hommes d'État, législateurs, savants, prédicateurs, ont trouvé les pouvoirs déployés dans leur appel, et par lui, qui lui étaient nécessaires.
III. Il en est de même, tout aussi remarquablement, de ce que nous appelons parfois le pouvoir moral. Nous entendons par là le pouvoir d'une vie et d'un caractère, le pouvoir de bons et de grands desseins, ce pouvoir qui finit par résider chez un homme distingué par quelque voie de conduite estimable ou grande. Aucun autre pouvoir de l'homme ne se compare à cela, et il n'y a aucun individu qui ne puisse en être investi de manière mesurable.
L'intégrité, la pureté, la bonté, le succès de toute sorte, chez les personnes les plus humbles ou dans les plus basses fonctions, commencent à les investir enfin d'un caractère, et créent en eux un certain élan. D'autres hommes s'attendent à ce qu'ils s'entendent parce qu'ils s'entendent, et leur apportent une réputation qui les met en avant, leur donnent un salut qui signifie le succès. Ce genre de pouvoir n'est ni un don naturel ni, à proprement parler, une acquisition ; mais elle vient sur l'un et se pose sur lui comme une couronne de gloire, tout en s'acquittant avec fidélité de ses devoirs envers Dieu et l'homme.
Et là encore, aussi, il est à noter que le pouvoir en question, ce pouvoir moral, est souvent soudain agrandi par les occasions mêmes qui l'appellent. Il n'est pas rare que la difficulté et la grandeur mêmes d'un dessein, qu'une âme héroïque s'est chargée d'exécuter, l'élève à la fois à une telle prééminence de puissance morale que l'humanité est exaltée avec lui, et inspirée avec énergie et confiance par la contemplation de son esprit magnifique.
Combien de fois, en effet, un homme est-il capable de porter un projet simplement parce qu'il en a fait un si grand projet. Il frappe, inspire, appelle à son secours, en vertu de sa grande idée, de sa foi, de sa sublime confiance dans la vérité ou la justice ou le devoir. Tous les chrétiens les plus simples, les plus aimants et les plus authentiques de notre époque reposent leur âme, jour après jour, sur la confiance et la promesse d'une puissance croissante, et se rendent responsables non de ce qu'ils ont dans une certaine capacité inhérente, mais pour ce qu'ils peuvent avoir dans leurs moments de stress et de péril, et dans l'augmentation continuelle de leur propre quantité et puissance personnelles.
Ils se lancent dans des travaux totalement au-dessus de leurs capacités et obtiennent un pouvoir croissant dans leurs travaux pour d'autres de plus en plus grands. Et ainsi ils grandissent en courage, confiance, volume personnel, efficacité de toute sorte, et au lieu de se faufiler dans leurs tombes de vies impuissantes, ils se couchent dans les honneurs des héros.
H. Bushnell, La nouvelle vie, p. 239.
Références : Luc 9:18 . AB Bruce, La formation des douze, p. 164. Luc 9:20 . Chaire du monde chrétien, vol. v., p. 102. Luc 9:21 . J. Keble, Sermons du Carême à la Passion, p. 193 ; Homiliste, vol. vi., p. 104.