Commentaire de la Bible du sermon
Marc 10:16
L'esprit enfantin.
I. Le tempérament enfantin n'est en rien incompatible avec la vraie virilité, tant de l'intellect que de la volonté et des sentiments. Des personnes bien intentionnées tombent parfois dans l'erreur d'opposer le caractère héroïque au caractère chrétien, comme si le plus haut héroïsme n'était pas celui qui est distinctement chrétien. La différence entre la virilité purement païenne ou mondaine et la virilité du chrétien est que la première est entièrement auto-dépendante, tandis que l'autre dépend toujours de Dieu.
Le martyr chrétien, autant que le héros de ce monde, a surmonté la faiblesse naturelle qui nous ferait toujours chercher timidement l'appui de nos semblables ; il a appris, dans un sens, à se tenir seul ; mais alors, dans un autre sens, il sait qu'il n'est pas seul. L'humilité du caractère enfantin, donné par le Saint-Esprit de Dieu aux chrétiens, les rend plus, au lieu de moins, courageux dans tous les dangers.
II. Encore une fois, l'humeur enfantine du chrétien n'a rien de la folie de l'enfance. En général, tout le monde y consent. Personne ne soutient directement qu'un esprit humble et simple, forgé en nous par l'Esprit de Dieu, nous attachera à des choses insignifiantes, ou nous empêchera de ressentir un intérêt pour tous les événements d'un moment vraiment profond. Parfois, des hommes bien intentionnés se trompent dans cet enseignement selon lequel un chrétien humble et simple d'esprit ne s'intéresse pas aux affaires publiques. Ce qu'il faut dire, c'est que son intérêt pour ceux-ci sera purifié, et qu'il les évaluera à leur valeur réelle.
III. Encore une fois, c'est une erreur de supposer que l'esprit enfantin n'apprécie pas la grande valeur de l'apprentissage humain. L'apprentissage humain, il est vrai, n'est qu'une folie comparée à la sagesse du Dieu omniscient. Mais cultiver notre intelligence est un devoir qu'il nous a imposé. En effet, rien n'est plus caractéristique de la simplicité de l'enfant que son désir d'acquérir des connaissances ; l'enfant simple apprend toujours ; observez seulement qu'il apprend d'autant plus qu'il est pleinement conscient de sa propre ignorance. Et ainsi le tempérament enfantin chrétien des années mûres sera tout à fait opposé à cette vanité de la connaissance qui fait l'orgueil des genres.
IV. Notre religion ne doit pas être enfantine parce que les chrétiens doivent être enfantins. Le vrai chrétien ne cesse de croître dans la connaissance et l'amour de Dieu en Christ. Le test même auquel nous sommes tenus d'amener la réalité de notre christianisme est celui-ci : que nous grandissions, que nous devenions plus capables de nous contenir, plus pieux, plus capables de réaliser la présence du Christ et de communier avec lui, comme années d'avance.
AC Tait, Leçons pour la vie scolaire, p. 283.
Références : Marc 10:15 . B. Jowett, Sermons de l'Église, vol. ii., p. 193 ; Homiliste, vol. v., p. 198.