Marc 7:32

I. Les amis ont amené leur ami souffrant pour lui demander la main guérissante du Seigneur. Il n'a pas refusé leur prière. Il leur a donné ce qu'ils ont demandé. Mais Il a soupiré comme Il l'a donné, sans aucun doute, avec un sentiment de lourdeur et de douleur, même s'Il a encouragé leurs esprits en accordant la faveur qu'ils ont demandée. Ils n'avaient aucun doute en demandant. Ils pensaient qu'ils savaient très bien que ce serait une grande bénédiction pour leur ami d'être restauré.

Le Seigneur en savait plus qu'eux et il soupira en exauçant leur prière. Ne pouvons-nous pas appliquer cette pensée à nous-mêmes ? Nous souhaitons souvent des choses et prions pour des choses pour nous-mêmes et nos amis, sans aucun doute que ceci ou cela que nous demandons sera une grande aubaine et une bénédiction pour nous ou pour eux. Parfois, la demande est refusée et nous sommes susceptibles d'être déçus et peut-être de nous plaindre. Parfois, la prière est exaucée.

Ne pouvons-nous pas penser que parfois le Seigneur miséricordieux soupire en l'accordant, sachant ce que nous savons peu, qu'il s'avérera peut-être non pour notre bien mais pour notre mal que nous devrions avoir ce que nous avons demandé ? prévoyant qu'elle nous entraînera peut-être dans des tentations et des dangers, auxquels nous pourrions échapper autrement.

II. Mais la prière particulière offerte dans le cas qui nous occupe semble suggérer des réflexions encore plus particulières. La victime dans ce cas était sourde et presque sans voix. Le Seigneur lui rendit son ouïe et sa voix, et soupira pour leur rendre. Un homme était-il sûr d'être meilleur et de plaire à Dieu mieux et de mourir plus heureux parce que sa capacité d'entendre restaurée a amené toute cette multitude de choses nouvelles à ses pensées et à sa connaissance ? Et, encore, sa langue déliée, était-il si sûr que le don de voix si longtemps retenu ne lui apporterait que du bien ? Était-il certain que la langue déliée serait toujours employée à prononcer de bonnes et saines paroles, et qu'une montre sacrée serait placée sur la porte de ses lèvres, maintenant enfin rendu vocal avec des sons articulés ? C'était sans doute dans l'anticipation d'un avenir que l'homme ne pouvait prévoir que le Seigneur soupira même au milieu de son acte de miséricorde et accorda la faveur désirée, mais avec crainte, lourdeur et détresse d'esprit.

Le récit peut bien nous amener à penser à ce qu'il peut en être de nous-mêmes si, en pensant à notre propre façon de vivre et d'agir, notre possession de tous ces sens et pouvoirs précieux a vraiment été et est une bénédiction pour nous, afin que le Seigneur puisse croire qu'il nous les a donnés par amour et miséricorde, ou si nous devrions plutôt penser qu'il a soupiré en les donnant.

G. Moberly, Plain Sermons at Brightstone, p. 134.

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