Matthieu 27:3

Le texte nous conduit à la contemplation de la conduite et du sort de Judas sous les remords occasionnés par sa trahison de son Seigneur. Nous ne pouvons pas penser mieux à Judas pour avoir ressenti ce remords, et nous ne l'admettrons pas un instant comme une atténuation de sa culpabilité. Pierre pleura amèrement après avoir renié Christ ; mais il y avait plus de vraie pénitence dans ses larmes que dans le désespoir frénétique d'Iscariote lorsqu'il avait livré son maître à l'accusateur. Le remords de Judas n'était que le début de son châtiment, la première rayure du fouet de l'ange vengeur, non le saignement d'un cœur contrit ou apathique.

I. Remarquez que ce remords a été causé en regardant les conséquences de son péché plutôt que le péché lui-même. C'est « lorsqu'il vit que Jésus était condamné » qu'il jeta l'argent devant les anciens et donna libre cours à son désespoir.

II. L'aiguillon du remords de Judas venait de la pensée de l'innocence de Celui qu'il avait trahi. (1) "J'ai péché en livrant le sang innocent." Bien que ce fut la lamentation de son âme, il ne réalisa pas toute la grandeur de sa culpabilité, parce qu'il ne connaissait pas la pleine innocence du trahi. Aurait-il pu penser à cela, que ses remords auraient été ineffables ! Cela l'a conduit au suicide comme c'était le cas; mais s'il avait pu se tuer dix mille fois, cela n'aurait pas pu attester tout le malheur qu'il aurait ressenti s'il avait tout su.

(2) Le sentiment de mal faire devient finalement intolérable pour le malfaiteur. Il ne le sent pas sur le moment, mais le rétrospective apportera le châtiment. Il y a dans l'âme humaine une capacité d'auto-examen, et une tendance dans cette direction également. Les pensées barbelées ne seront pas étouffées, les visiteurs indésirables ne seront pas exclus.

III. La prochaine idée frappante présentée par le texte est l'inutilité des gains mondains. Le prix du sang innocent était dans la poussière, méprisé comme une chose répugnante par celui qui l'avait reçu ; évitée comme une malédiction méritée par ceux qui l'avaient offerte et payée ; pas de juif avide assez hardi pour le ramasser ; une preuve sévère et parlante de l'inutilité des gains coupables.

IV. La confédération dans le péché ne diminue pas la culpabilité individuelle.

V. Remarquez enfin les remords intolérables que le péché entraîne ou, du moins, entraîne après lui. Quoi que l'on puisse dire de la dépravation naturelle de l'homme, il y a dans l'âme une capacité de souffrir par le péché, ce qui rend parfois presque exaspérante la pensée d'un mal passé. La vie de Judas est devenue insupportable, et il est sorti et s'est pendu.

A. Mursell, Appels à la Croix, p. 106.

I. Nous voyons par le repentir de Judas combien est grande la différence entre un péché en perspective et un péché rétrospectivement. Avant, rien n'est en vue que le plaisir, ou l'honneur, ou la récompense. Ensuite, la piqûre seule reste. Judas avait son désir, mais avec lui une famine entra dans son âme. Ces regards et ces paroles de bienveillance et de profonde compassion, ce souci incessant d'abnégation pour son bonheur et son bien, dont il avait alors méprisé, se précipitaient maintenant dans son esprit avec une puissance à laquelle il ne pouvait résister ; et lorsqu'il vit cet ami divin livré par son instrument à la souffrance et à la mort, ce cœur dur fut momentanément subjugué par un frisson de tendresse inusitée, et celui qui avait trahi son Seigneur, voyant qu'il était condamné, se repentit. lui-même.

II. Judas s'est repenti, mais sans tristesse selon Dieu. Sa douleur n'était ni de Dieu ni envers Dieu. Aucun cri pour le pardon, aucune prière pour un cœur nouveau, n'a précédé ou suivi ce sentiment écrasant de péché. C'était le remords du désespoir, le dernier signe d'animation persistante dans le cœur naturel, avant que la lumière qui s'y trouvait ne soit devenue ténèbres à jamais.

III. Pour nous-mêmes, apprenons donc à ne pas nous reposer sur des signes et des circonstances de repentance, mais à rechercher ce vrai renouvellement du cœur qui vient de Dieu seul. La nature du repentir de Judas n'est prouvée que trop clairement par sa fin. Il avait si longtemps méprisé la miséricorde qu'il en désespérait enfin. Comment celui qui, depuis trois ans et demi, avait accompagné le Seigneur, avait vu ses œuvres et entendu ses paroles, non seulement sans l'aimer, sans être attiré par son caractère divin, mais en réalité comme un espion et un traître, et qui avait enfin réussi à le livrer à ses ennemis, et à le livrer à ses dernières souffrances, comment pouvait-il même espérer, même demander pardon de la part de Dieu ? Et sinon, pourquoi devrait-il s'attarder dans le vide et le désespoir total les quelques courtes années qui pourraient encore lui être restées sur la terre ? Si une éternité de misère doit être endurée, pourquoi chercher à la raccourcir de quelques jours ou de quelques mois, ce qui, en comparaison de sa durée sans fin, ne pourrait être que comme une goutte dans l'océan ?

CJ Vaughan, Harrow Sermons, 2e série, p. 81

Références : Matthieu 27:3 . EB Pusey, Sermons paroissiaux, vol. ii., p. 197 ; EM Goulburn, Sermons occasionnels, p. 139 ; CA Fowler, Sermons paroissiaux, p. 101.

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