Matthieu 5:7

I. "Heureux les miséricordieux." L'objet des Béatitudes est de faire ressortir une qualité particulière, sans faire l'éloge des autres qualités qui peuvent exister dans le même caractère. On voit beaucoup d'hommes d'une moralité très imparfaite, et pourtant chez qui cette qualité de miséricorde est telle qu'on sent que, si elle était universelle parmi les hommes, le monde entier en serait plus heureux, et que chez ceux en qui elle se trouve c'est une vertu rédemptrice au sens propre du mot, une vertu qui rachète de la condamnation et de la détestation tout le caractère dans lequel elle se trouve enfoncée.

Nous ne pouvons croire que les actes généreux et miséricordieux de tels hommes puissent jamais être perdus aux yeux de Dieu à cause des autres fautes dont ils sont entourés. C'est la qualité même sur laquelle la bénédiction de notre Sauveur a été le plus distinctement prononcée. « Pardonnez », dit-il, « et vous serez pardonnés ». Et le sentiment de la postérité, et le sentiment des contemporains, n'est, après tout, qu'un léger indice de ce qu'on peut appeler à cet égard le jugement final de Dieu.

II. "Heureux les cœurs purs." Les mots peuvent avoir un double sens : amour pur et désintéressé de la vérité et aversion pure et nette pour tout ce qui souille. (1) L'amour pur de la vérité. Comme c'est très rare, mais comme c'est très bienfaisant ! Regardez Sir Isaac Newton, le nom le plus célèbre de l'abbaye de Westminster. Ceux qui le connaissaient disaient qu'il avait l'âme la plus blanche qu'ils aient jamais connue, la plus blanche surtout dans ce domaine, qu'aucune considération ne vint jamais à l'esprit de son désir de proposer et de vérifier la vérité exacte sur quelque sujet qu'il soit engagé.

(2) Pureté de tout ce qui souille et souille l'âme. Pensées sales, actions sales, mots sales, nous savons ce qu'ils sont sans essayer de les décrire. De tous les obstacles qui peuvent s'interposer entre nous et un aperçu de la vertu qui est la nature de l'Invisible et du Divin, rien ne présente un voile aussi grossier et aussi épais que, d'une part, une manière fausse, artificielle, tortueuse de regarder la vérité, et, d'autre part, l'indulgence des passions brutales et impures, qui abaissent notre vue ; et rien ne peut plus éclairer nos meilleures pensées, rien ne laisse notre esprit si ouvert pour recevoir l'impression de ce qui est bon et noble, que l'œil unique et la conscience pure.

AP Stanley, Christian World Pulpit, vol. xx., p. 24.

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