Romains 6:4

La résurrection du Christ une image de notre nouvelle vie.

Notre nouvelle vie est comme celle de notre Sauveur ressuscité

I. À la manière de sa résurrection. Pour apparaître à ses disciples sous cette forme glorifiée, qui portait déjà en elle les indications de la gloire éternelle et immortelle, il fallait que le Sauveur passât par les douleurs de la mort. Ce n'était pas une transformation facile ; il lui fallait, sans voir la corruption, faire passer l'ombre de la mort sur lui ; et les amis et les ennemis rivalisaient pour essayer de le retenir dans le pouvoir de la tombe : les amis roulaient une pierre devant elle, pour garder le cadavre bien-aimé en sécurité, les ennemis veillant à ce qu'il ne soit pas emporté.

Mais quand vint l'heure que le Père avait réservée en sa propre puissance, l'ange du Seigneur apparut et roula la pierre du tombeau et la veille s'enfuit, et à l'appel de la toute-puissance la vie revint à la forme morte. Ainsi, nous savons quelle est la nouvelle vie qui doit être comme la vie de résurrection du Seigneur. Une vie antérieure doit mourir; l'Apôtre l'appelle le corps du péché, la loi du péché dans nos membres, et cela n'a pas besoin d'une longue discussion.

Nous savons et ressentons tous que cette vie, que l'Écriture appelle un être mort dans les péchés, aussi agréable et splendide que puisse être la forme qu'elle revêt souvent, n'est pourtant rien d'autre que ce qu'était aussi le corps mortel du Sauveur, une expression et une preuve de la pouvoir de mort, parce que même la présentation la plus belle et la plus forte de ce genre manque de l'élément d'être impérissable. Ainsi du corps mortel du Sauveur, et donc aussi de la vie naturelle de l'homme, qui n'est pas encore une vie de Dieu.

II. Et, deuxièmement, cette nouvelle vie ressemble à son type et à son idéal, la vie de résurrection du Christ, non seulement en étant ressuscité de la mort, mais aussi dans toute sa nature, sa manière et sa manière. (1) A cet égard, que bien qu'étant une vie nouvelle, il s'agit néanmoins de la vie du même homme, et en rapport le plus étroit avec sa vie antérieure. (2) Et comme le Sauveur était la même personne aux jours de sa résurrection, ainsi sa vie était aussi de nouveau bien sûr une vie vigoureuse et active ; on pourrait presque dire qu'elle portait les traces de l'humanité, sans lesquelles elle ne pouvait être l'image de notre vie nouvelle, même en ceci qu'elle s'est progressivement renforcée et a acquis de nouveaux pouvoirs.

(3) Mais avec toute cette activité et cette force, la vie du Sauveur ressuscité était encore, dans un autre sens, une vie retirée et cachée. Et il en est de même de la vie nouvelle dans laquelle nous marchons, même si elle est telle qu'elle doit être forte et vigoureuse, et toujours à l'œuvre pour le royaume de Dieu ; pourtant c'est à la fois une vie inconnue et cachée, méconnue et cachée du monde, dont les yeux sont retenus.

III. Nous ne pouvons pas ressentir toutes ces choses réconfortantes et glorieuses dans lesquelles notre vie nouvelle ressemble à la vie de résurrection de notre Seigneur, sans être en même temps, d'un autre côté, ému de douleur par cette ressemblance. Car si nous rassemblons tout ce que les évangélistes et les apôtres du Seigneur nous ont conservé de sa vie de résurrection, nous ne pouvons toujours pas, à partir de tout cela, former une histoire entièrement consécutive.

Non pas qu'en Lui-même il y ait eu quoi que ce soit d'une vie brisée ou incertaine, mais quant à notre point de vue, c'est et ne peut qu'être ainsi. Eh bien, et n'est-ce pas, à notre grand chagrin, la même chose avec la nouvelle vie qui est comme la vie de résurrection du Christ ? Nous ne sommes nullement conscients de cette nouvelle vie comme d'un état entièrement continu ; au contraire, chacun de nous ne la perd que trop souvent de vue, non seulement parmi les amis, parmi les troubles et les soucis, mais au milieu des occupations louables de ce monde. C'est pourquoi nous devons retourner à Celui qui est la seule source de cette vie spirituelle et la trouver en Lui.

F. Schleiermacher, Sermons choisis, p. 266.

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