Horae Homileticae de Charles Simeon
2 Rois 10:30-31
DISCOURS : 373
LE CARACTÈRE DE JÉHU
2 Rois 10:30 . Et le Seigneur dit à Jéhu : Parce que tu as bien fait d'exécuter ce qui est droit à mes yeux, et que tu as fait à la maison d'Achab selon tout ce qui était dans mon cœur, tes enfants de la quatrième génération s'assiéront sur le trône. d'Israël. Mais Jéhu ne se soucia pas de marcher de tout son cœur dans la loi du Seigneur Dieu d'Israël, car il ne se détourna pas des péchés de Jéroboam, qui ont fait pécher Israël.
NOUS pouvons à peine concevoir une preuve plus forte de la volonté de Dieu de récompenser son peuple, que celle qu'il nous a donnée en récompensant des personnes, dont les services étaient simplement extérieurs, sans aucun véritable amour pour lui dans leurs cœurs. Si nous devions juger de l'honneur mis sur Jéhu, nous serions prêts à supposer qu'il était, sinon un irréprochable, mais, dans l'ensemble, un caractère pieux : mais sur un examen de son histoire, notre admiration doit être fixée, non pas sur lui, mais sur cet Être infiniment gracieux et condescendant, qui se plaisait à rémunérer des services comme les siens. Considérons,
I. Le caractère de Jéhu—
Voici un mélange, pas rare dans le monde. Remarquons,
1. Ce qu'il a fait pour Dieu—
[Étant nommé par Dieu à l'office de venger sur Achab le sang de Naboth et des prophètes, il s'adressa à l'œuvre sans délai. En l'espace de quelques heures, il détruisit Joram, avec sa mère Jézabel, puis se mit aussitôt à achever l'œuvre qu'il avait commencée avec tant de succès. Et il est digne d'observation, qu'en extirpant la famille d'Achab, il réussit par les mêmes moyens que Jézabel avait utilisés pour la destruction de Naboth.
Il envoya des lettres aux grands hommes de Samarie, à la garde desquels les soixante-dix fils d'Achab furent confiés, et leur demanda de leur couper la tête en une seule nuit, et de les lui envoyer à Jizréel ; et ces anciens, dont beaucoup avait sans aucun doute concouru à l'effusion du sang de Naboth sur l'ordre de Jézabel, maintenant, sur l'ordre de Jéhu, il devint traître à son roi et meurtrier de toute sa famille.
Mais, en plus de couper la postérité d'Achab, il procéda également à l'exécution du jugement sur tous les adorateurs de Baal. Par un stratagème profondément élaboré, mais peu conforme à la vérité ou à la piété, il réussit contre eux aussi en un jour ; et entièrement banni, pour ainsi dire, le culte de Baal du pays, brûlant toutes ses images avec le feu, et faisant de son temple même un puisard, ou un évier de toute souillure.
Dans cette conduite, il obtint l'approbation de Jehonadab, dont le caractère pieux et la coopération zélée le renforcèrent et l'encouragèrent dans cette entreprise ardue. De Dieu lui-même il obtint aussi un témoignage d'approbation décidé, accompagné d'une riche récompense : car lui seul de tous les rois d'Israël avait fait perdurer le royaume jusqu'à sa postérité de la quatrième génération, ou pendant une si longue période d'années.
Ainsi, il faut l'avouer, il semble avoir été un serviteur distingué du Seigneur ; pourtant, hélas ! il n'était que partial dans cette obéissance qu'il rendait.]
2. Ce qu'il a omis de faire—
[Contre Achab, qu'il avait intérêt à détruire, et Baal, qu'il n'avait aucun désir de conserver, il s'exécuta avec zèle pour se venger ; mais contre les veaux de Dan et de Béthel, que la politique l'obligeait à conserver — — —, il ne leva pas la main. Il n'a pas non plus fait de la loi de Dieu la règle de sa conduite : « il ne s'est pas soucié de marcher selon cela » ; encore moins la visait-il « de tout son cœur » : « non ; il se livrait à la fois à lui-même et tolérait aux autres, ce qui était contraire à la volonté divine ; et ainsi il montra que, malgré toute son obéissance extérieure, son cœur n'était pas droit aux yeux de Dieu.]
Tel était son caractère, extérieurement bon, mais intérieurement dépravé. Passons à l'avis,
II.
Les leçons à en tirer—
De tels personnages sont très instructifs : ils nous enseignent,
1. Afin que nous puissions accomplir de nombreux devoirs extérieurs, et pourtant n'avoir aucun principe vital de religion en nous—
[Les actions de Jéhu, quant à la question d'entre eux, étaient bons; et c'est pourquoi ils ont été récompensés ; mais dans leur motif et leur principe, ils étaient mauvais ; et c'est pourquoi Dieu les a ensuite visités avec un châtiment sévère [Note : Osée 1:4 .]. Cela montre que, malgré tout ce qu'il fit pour le Seigneur, il n'avait en lui aucun principe de vraie piété.
Et c'est ainsi avec des multitudes parmi nous : ils sont zélés contre le vice ouvert et le blasphème, oui aussi actifs dans de nombreuses œuvres de bienveillance, et pourtant semblent manifestement dépourvus de piété vitale : ils n'ont jamais été vraiment humiliés devant Dieu, n'ont jamais fui vers Christ pour refuge, ne se sont jamais livrés à Dieu comme son peuple racheté — — — Combien est-il regrettable que de telles personnes, qui par leurs vertus ont gagné l'admiration et l'amour des caractères les plus pieux, et ont même reçu une récompense de le Seigneur aussi, devrait encore, faute d'une racine de grâce en eux, ne jamais porter de fruit à la perfection, et ne jamais obtenir le bonheur dans le monde éternel ! Comme les jeunes de l'Évangile, ou Nicodème, ou Paul dans son état inconverti, ils sont zélés envers Dieu dans une certaine mesure,
O que tous ceux qui ont du zèle pour Dieu dans l'accomplissement de leurs devoirs extérieurs, examinent soigneusement les principes par lesquels ils sont animés, et ne se satisfont jamais d'une action qui n'a pas le sens de l'amour rédempteur pour sa cause motrice !]
2. Afin que nous puissions professer beaucoup de zèle pour Dieu, et pourtant avoir un cœur radicalement aliéné de lui—
[Jéhu professait certainement être animé par le respect de l'honneur de Dieu : « Venez, voyez mon zèle pour le Seigneur », dit-il : et quand les différents événements eurent eu lieu, il fit des réflexions sur eux comme accomplissant les prédictions divines. Pourtant, sa négligence flagrante d'autres devoirs l'a marqué comme un hypocrite aux yeux de Dieu. Et n'en est-il pas ainsi de beaucoup de ceux qui font aujourd'hui profession de religion ? Ils se croient zélés pour Dieu, et souhaitent l'être des autres : mais ils sont manifestement sous la domination de quelques convoitises régnantes, de quelques mauvais tempéraments, de quelques abominations cachées.
Ils sacrifieront les ordures au Seigneur, et les choses dont ils se soucient peu ; mais le meilleur des troupeaux, et les péchés qui sont plus intimement liés à leurs plaisirs ou à leurs intérêts, ils les retiendront. Que les professeurs de religion qui sont si ardents à parler de leurs sujets favoris, ou à assister aux ordonnances de la religion, se demandent si la loi de Dieu est vraiment dans leur cœur ; s'ils aspirent à une entière conformité à ses commandements ; et s'ils aspirent à « rester parfaits et complets dans toute la volonté de Dieu ? » Triste sera-t-il d'être compté parmi ceux dont S.
Jacques parle, qui semblent être religieux, et pourtant, par leurs langues débridées et leur tempérament incontrôlé, ils montrent qu'ils " se trompent eux-mêmes et que leur religion est vaine [Note : Jaques 1:26 .] "]
3. Que si jamais nous devions être acceptés de Dieu dans l'avenir, nous devons avoir notre cœur droit avec lui maintenant—
[Ceci est exigé de chaque être humain [Note : Deutéronome 10:12 ; Deutéronome 18:13 .]. La perfection absolue n'est en effet pas à attendre ; mais la perfection chrétienne doit être atteinte ; ni sans cela aucune conformité aux droits extérieurs, ou aucune profession de principes chrétiens, ne nous servira devant Dieu [Note : Actes 8:21 .
] — — — — Mais comment atteindre cet état d'esprit ? Elle doit être recherchée par la prière à Dieu, qui a promis de nous donner son Esprit Saint, et par l'action puissante de cet Esprit pour nous amener à une entière conformité à sa volonté [Note : Ézéchiel 36:26 .]. Implorez donc Dieu cette promesse bénie : oui, ne lui donnez pas de repos jusqu'à ce qu'il l'accomplisse pour vos âmes.
Alors votre cœur sera apaisé avec Dieu, comme celui de Dieu l'est avec vous ; et avec une condescendance infinie il « vous fera monter pour vous asseoir avec lui dans le char » de son amour, et sur le trône de sa gloire [Note : v. 15.]