Genèse 13:8-11
8 Abram dit à Lot: Qu'il n'y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers; car nous sommes frères.
9 Tout le pays n'est-il pas devant toi? Sépare-toi donc de moi: si tu vas à gauche, j'irai à droite; si tu vas à droite, j'irai à gauche.
10 Lot leva les yeux, et vit toute la plaine du Jourdain, qui était entièrement arrosée. Avant que l'Éternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, c'était, jusqu'à Tsoar, comme un jardin de l'Éternel, comme le pays d'Égypte.
11 Lot choisit pour lui toute la plaine du Jourdain, et il s'avança vers l'orient. C'est ainsi qu'ils se séparèrent l'un de l'autre.
DISCOURS : 21
SÉPARATION D'ABRAM ET DU LOT
Genèse 13:8 . Et Abram dit à Lot : Qu'il n'y ait aucune querelle, je te prie, entre moi et toi, et entre mes bergers et tes bergers ; car nous sommes frères. Tout le pays n'est-il pas devant toi ? Sépare-toi, je te prie, de moi : si tu veux prendre la main gauche, alors j'irai à droite ; ou si tu pars à droite, alors j'irai à gauche.
Et Lot leva les yeux et vit toute la plaine du Jourdain, qu'elle était bien arrosée partout, avant que l'Éternel ne détruise Sodome et Gomorrhe, comme le jardin de l'Éternel, comme le pays d'Égypte comme tu viens à Tsoar. Alors Lot le choisit dans toute la plaine du Jourdain.
La RICHESSE est presque universellement considérée comme une source de bonheur et, de ce point de vue, elle est très désirée. Qu'il puisse contribuer à notre bonheur à certains égards, surtout lorsqu'il est amélioré pour le soulagement de nos semblables, nous l'admettons : mais c'est beaucoup plus souvent une source de trouble et de vexation que de satisfaction et de confort. « Si les biens augmentent, (dit Salomon,) ils augmentent ceux qui les mangent [Note : Ecclésiaste 5:11 .
]. " Une multitude de serviteurs augmente nos soins. Leurs désaccords entre eux, ou leurs disputes avec les serviteurs d'autrui, deviennent fréquemment pour nous-mêmes une occasion d'inquiétude. L'envie aussi et la jalousie qui s'excitent dans le sein des autres, opèrent encore davantage à la perturbation de notre paix. Dans combien de familles ont surgi des querelles de cette source ! Combien de ceux qui ont passé des années ensemble dans l'amour et l'harmonie, ont été distraits par les querelles et les animosités dès qu'ils ont été appelés à partager la propriété qui leur a été léguée ! Même la piété elle-même ne peut pas toujours empêcher cette discorde, que l'orgueil ou la convoitise des autres est prêt à exciter.
Abram et Lot avaient vécu ensemble dans une parfaite amitié, alors que leurs circonstances étaient telles qu'elles empêchaient toute discorde d'intérêts ; mais quand leur opulence augmentait, des occasions de jalousie survenaient ; leurs serviteurs, épousant trop vivement leurs intérêts respectifs, se disputaient entre eux ; et il devint enfin opportun, à cause de la difficulté de trouver des pâturages pour des troupeaux si nombreux et pour éviter des disputes plus sérieuses, qu'une séparation s'opérait entre eux. La manière dont cette séparation a été effectuée nous fournira beaucoup d'instructions, tandis que nous considérons,
I. La proposition d'Abram—
Sa conduite à cette occasion était en effet telle que devint son caractère exalté. C'était,
1. Conciliation—
[Abram connaissait bien la valeur et la bénédiction de la paix. Il savait que « le début des conflits est comme lorsqu'on laisse couler de l'eau » ; la brèche, si petite au début, étant rapidement élargie par le ruisseau qui la traverse, et défiant rapidement tous les efforts de l'homme pour empêcher une inondation. Il avait appris cette précieuse leçon : « Abandonner les querelles avant de s'en mêler [Note :Proverbes 17:14 : Proverbes 17:14 .
] ; » sachant qu'une fois commencé, nul ne peut dire quand ni comment il se terminera. C'est pourquoi il désirait promouvoir la paix entre les bergers, et plus particulièrement entre lui et Lot. La considération de la relation qui subsistait entre lui et Lot, rendait l'idée de discorde encore plus odieuse à ses yeux ; « Qu'il n'y ait aucune querelle, je te prie, entre moi et toi, et entre mes bergers et tes bergers ; car nous sommes frères.
« Que cet esprit était aimable, que cette adresse était attachante ! et combien le monde serait-il heureux, si tous étaient ainsi studieux pour empêcher les querelles et pour « garder l'unité de l'Esprit dans le lien de la paix ! »]
2. Condescendant—
[Abram, en tant que parent supérieur d'un oncle, et en tant que personne particulièrement appelée de Dieu, alors que Lot n'était qu'un neveu et un serviteur, aurait bien pu réclamer la déférence et la soumission qui lui étaient dues. Mais, au lieu de s'arroger quelque autorité ou de faire valoir ses droits, il était prêt à jouer le rôle d'inférieur ;
Jugeant à juste titre , que la condescendance est le plus vrai honneur, et qu'être le serviteur de tous c'est imiter le plus fidèlement le caractère de notre bienheureux Seigneur [Note : Matthieu 20:26 .
]. Aussi vint-il de lui la proposition que, puisque les circonstances exigeaient impérieusement une séparation, ils devaient se séparer d'une manière qui devenait leur sainte profession. Combien de disputes furieuses, d'âpres querelles et de guerres sanglantes pourraient être évitées, si les parties en conflit, au lieu d'exiger fièrement les premières avances les unes des autres, s'efforçaient de savoir qui devrait être le premier à faire des propositions de paix !]
3. Généreux—
[La justice commune exigeait que le partage des terres soit tel qu'il garantisse à Abram des avantages égaux à ceux de Lot. Mais Abram agita ses droits et céda joyeusement à son neveu la part qu'il choisirait de prendre. Bien qu'il ne pouvait que savoir qu'il y avait une grande différence entre les terres de chaque côté de lui, l'une étant beaucoup plus fertile et mieux arrosée que l'autre, il a demandé à Lot d'occuper ce qu'il préférait et de lui laisser l'autre. .
Quel esprit noble, désintéressé, généreux cela manifesta-t-il ! Plût à Dieu qu'une telle indifférence à l'égard des intérêts charnels fût plus répandue dans le monde, et surtout parmi les professeurs de religion ! Cela montrerait au monde une mort en devenir : cela prouverait que nos cœurs sont fixés sur les choses d'en haut, et non sur les choses d'en bas : cela illustrerait, plus fortement et de manière plus convaincante que dix mille mots, l'efficacité de la foi, et l'excellence de la vraie religion.]
Admirable comme fut l'exemple d'Abram, nous observons un contraste parfait avec lui dans,
II.
Le choix du Lot—
Si Lot était à cette époque un homme converti, nous ne pouvons pas dire : il est certain que vingt ans après cela, il était un homme vraiment juste, et un favori le plus distingué du Ciel [Note : 2 Pierre 2:7 .] : et il n'est pas improbable que le revirement qu'il éprouve soit dû aux troubles que son choix actuel lui entraîne. Mais sans déterminer son caractère général , il est très clair que sa conduite dans la présente instance a soutenu,
1. Trop d'inquiétude pour ses intérêts temporels—
[Pour autant que l'histoire nous informe, nous n'avons aucune raison de penser que Lot a ressenti une réticence à se séparer d'Abram. Il avait maintenant l'occasion de satisfaire ses convoitises ; et il semble l'avoir embrassé avec avidité et joie. S'il n'avait pas été aveuglé par l'égoïsme, il aurait retourné le compliment à Abram, et lui aurait donné son choix : ou, s'il avait accepté l'offre d'Abram, il aurait au moins essayé de faire une division équitable des terres, de sorte que chacun pouvait avoir sa part du pays le plus fertile.
Mais au lieu de cela, il arpenta avec plaisir les plaines bien arrosées du Jourdain, qui étaient belles et fertiles comme l'Éden d'autrefois, et les prit toutes pour lui ; quelles que soient les difficultés que son oncle pourrait éprouver ; et soucieux uniquement de ses propres intérêts. Qui ne voit la mesquinerie et l'illibéralité de cette conduite ? Qui ne voit que la mondanité et la convoitise étaient les principes directeurs de son cœur ? Si l'homme qui a demandé à notre Seigneur d'intervenir afin d'obtenir pour lui sa juste part de l'héritage de son père, avait besoin de cette prudence : intérêts temporels et un égoïsme profondément répréhensible.]
2. Trop peu de considération pour les intérêts de son âme—
[Lot ne pouvait que connaître le caractère du peuple de Sodome; car ils déclaraient leur péché avant tout et sans la moindre réserve : et il aurait dû considérer quelle tendance il y a dans les « mauvaises communications à corrompre les bonnes manières ». Mais comme il quittait Abram sans regret, il alla habiter Sodome sans crainte. À quels avantages il perdait et à quels dangers il allait se précipiter, il ne songeait guère : sa prospérité terrestre était tout ce qui l'occupait ; et que le bien-être de son âme fût avancé ou entravé, il s'en fichait.
Tout le monde doit blâmer cette conduite : pourtant combien y en a-t-il qui poursuivent le même cours insouciant et pernicieux ! Combien, par souci d'avantage temporel, quitteront les lieux où leur âme est nourrie du pain de vie, et s'installeront là où règne une incessante « famine de la parole ! Combien formeront leurs relations même pour la vie sur aucun meilleur principe que celui-ci ! Ce sera bien pour eux, si les troubles qu'ils s'attirent, opèrent, comme ils l'ont fait sur Lot, pour les amener à la repentance.]
Apprenons d'où,
1.
Pour se prémunir contre l'amour de ce monde—
[Ce n'est pas sans raison que saint Jean dit : « N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui [Note : 1 Jean 2:15 .]. Nous voyons dans l'exemple qui nous occupe quelles dispositions malheureuses l'amour de ce monde engendra, et quelle conduite indigne il produisit.
En effet, la folie ainsi que le péché de cette disposition sont fortement illustrés dans le cas présent : car Lot avait joui de sa part mais peu de temps avant qu'il ne soit pillé de tout ce qu'il possédait, et lui-même et sa famille furent emmenés en captivité [Note : Genèse 14:12 .]: et, après sa restauration à la liberté et à l'opulence, il fut finalement forcé de fuir pour sa vie, et de laisser tous ses biens, et une partie aussi de sa famille, pour être détruits par le feu du ciel [Note : Genèse 19:14 ; Genèse 19:17 ; Genèse 19:25 .
]. Ainsi l'amour de ce monde sera récompensé pour tous. Si Dieu a des desseins de miséricorde envers eux, soit il leur enlèvera les objets de leur regard idolâtre, soit il leur rendra amer les biens dans lesquels ils ont cherché des délices. Soyons donc en garde contre cet « amour de l'argent qui est la racine de tous les maux ; alors que certains ont convoité, ils se sont égarés de la foi et se sont percés de beaucoup de douleurs : car ceux qui voudraient être riches, tombent dans la tentation et un piège, et dans de nombreuses convoitises folles et blessantes, qui noient les hommes dans la destruction et perdition [Note : 1 Timothée 6:9 .].”]
2. Cultiver un esprit affectueux et d'abnégation—
[Si nous ne cherchons pas plus loin que cette vie présente, l'exercice de l'amour et de l'abnégation a grandement l'avantage de l'égoïsme, même lorsqu'il est le plus réussi. Comparons les sentiments d'Abram et de Lot à cette occasion : combien raffinés, combien enviables étaient ceux d'Abram en comparaison de ceux de Lot ! Donnez à Lot toute la joie d'une convoitise réussie, et concevez-le_être rempli d'exultation pour la part qu'il a gagnée et pour ses perspectives d'opulence croissante : supposons, d'un autre côté, qu'Abram soit impressionné par la gratitude envers Dieu de lui avoir permis de sacrifier ses propres intérêts plutôt que de s'en disputer, et d'avoir disposé son esprit à la générosité et à l'amour : lequel de ces deux avait le bonheur le plus solide ? Aucun homme qui a des notions justes du bonheur, ne peut entretenir un doute.
Ce que nous admirons donc chez un autre, cultivons-le en nous-mêmes ; et ce que nous ne pouvons que reconnaître comme hautement vertueux et louable, travaillons à l'atteindre, efforçons-nous de le conserver dans un exercice constant. « Soyons bienveillants les uns envers les autres dans l'amour fraternel, dans l'honneur en nous préférant les uns les autres [Note : Romains 12:10 : Romains 12:10 .
]. " « Ne regardons pas seulement sur nos propres choses, mais plutôt et principalement sur les choses des autres [Note : Philippiens 2:4 .] ». Ainsi, « marchant sur les traces de notre père Abraham », nous nous approuverons nous-mêmes ses enfants ; oui, nous ressemblerons au plus grand de tous les modèles, le Seigneur Jésus-Christ, qui « n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs [Note : Matthieu 20:26 .
]. " Et comme Abram a été immédiatement visité par Dieu, et rafraîchi avec des perspectives plus assurées de la terre promise [Note : 4-17.], ainsi quiconque se renie pour Dieu, sera récompensé par des consolations présentes et des joies éternelles [Note : Luc 14:14 .]