DISCOURS : 1546
LE FRÈRE AÎNÉ DU PRODIGUE

Luc 15:28 . Et il était en colère, et ne voulait pas entrer : c'est pourquoi son père sortit et le supplia .

C'est un fait indéniable que beaucoup de ceux qui ont vécu une vie de débauche sont reçus ensuite en faveur de Dieu ; et que beaucoup de ceux qui ont été extérieurement moraux en sont exclus. Mais cela ne doit pas être pour nous une pierre d'achoppement, puisqu'il se trouvera toujours une différence de caractère correspondante dans les personnes rejetées ou reçues. Le Prodigue avait été abandonné ; mais était renouvelé dans l'esprit de son esprit : le frère aîné avait été moral ; mais était fier, envieux, mécontent, querelleur. Le caractère de ce dernier mérite bien une considération particulière. On remarquera,

I. La disposition du frère aîné—

Certains pensent qu'il était destiné à représenter un personnage pieux ; et sans doute il y a eu de bons hommes qui lui ressemblaient trop [Note : Jean 3:10 ; Jean 4:1 ; Jean 4:9 ; Actes 11:2 .

] : et, dans cette supposition, l'adresse de son père à lui n'aura aucune difficulté [Note : v. 31.]. Mais la parabole dans ce cas n'aurait pas été appropriée à l'occasion [Note : v. 1–3.] : oui, cela aurait plutôt eu tendance à tromper les pharisiens et à favoriser la vanité qu'ils avaient de leur propre piété. Son caractère représente plutôt celui des pharisiens murmurants, comme celui du prodigue des publicains repentants.

Il pourrait en effet avoir une autre référence aux Juifs et aux Gentils [Note : Actes 13:42 ; Actes 13:44 ; Actes 22:21 .] : mais il dépeint admirablement le caractère des pharisiens de tous les temps. Les deux choses remarquées dans le texte retiennent particulièrement notre attention :

1. Son mécontentement à la réception du Prodigue—

[Après avoir été informé de l'accueil de son frère, « il était en colère ». Lorsque son père le supplia de se joindre à la fête, il commença à se vanter de sa propre conduite irréprochable et méritoire. Il s'est plaint qu'un respect suffisant n'avait pas été accordé à ses services ; il répéta avec un triomphe envieux et une exagération malveillante l'inconduite du Prodigue ; et dédaignait de le reconnaître comme un frère, que son père avait reçu et reçu comme un fils.

Avec quelle force cela montre-t-il la disposition et la conduite des Pharisiens modernes ! Cela leur procure plus de douleur que de plaisir d'entendre parler de la conversion de pécheurs notoires. Lorsqu'ils sont poussés à embrasser le salut offert dans l'Evangile, ils nient qu'ils sont en danger de périr, ou qu'ils ont jamais mérité la colère de Dieu : quand on leur dit que leur propre justice ne peut jamais les justifier devant Dieu, ils se plaignent que leurs œuvres sont sous-évaluées et que toute incitation à les exécuter est supprimée.

Le récit de la joie d'un pénitent les remplit d'une rage envieuse et d'une jalousie maligne : ils profitent de son ancienne inconduite pour représenter son changement comme une simple hypocrisie ; et, au lieu de le considérer avec une affection fraternelle, ils le méprisent comme un faible enthousiaste trompé [Note : Avec quel mépris amer et avec quelle virulence sarcastique s'écrieront-ils parfois : C'est l'un de vos saints !]]

2. Son refus de participer au bonheur qui lui est offert—

[Les invitations que lui avait faites son père furent rejetées avec dédain. Comme la fête n'a pas été fait en l' honneur de lui , il ne pouvait trouver aucun plaisir à cela prenant part. Il en est ainsi des pharisiens de tout âge. Quand nous les invitons à venir à la fête prévue dans l'Évangile, ils nous rebutent avec des excuses. Quelque riche que soit la fête, ou sublime la joie, ils n'en ont aucun appétit, aucun désir après cela. Si nous devions leur dire que leurs propres bonnes œuvres doivent être l'objet d'admiration et d'applaudissements, ils seraient ravis de l'idée, et embrasseraient avec empressement l'honneur qui leur est offert : mais quand ils découvrent que tous les éloges doivent être donnés Dieu et à l'Agneau », ils n'ont aucune oreille pour une telle musique, aucun goût pour un tel emploi.]

Ayant vu la disposition du frère aîné, remarquons,

II.

La conduite du père en contraste avec elle :

Rien de plus odieux que le caractère que nous avons vu ; ou plus aimable que celle que nous allons contempler. Voir,

1. Sa patience—

[Quelle justice le père aurait-il pu clore la conférence sur le premier refus, et ordonner l'exclusion définitive de cette insolente plaignante ! Mais, comme il avait supporté avec le Prodigue dans son départ, ainsi maintenant il supporte avec l'orgueil et l'obstination de son frère envieux. Et depuis combien de temps a-t-il exercé sa patience envers nous ! Des fois sans nombre, il nous a suppliés d'accepter la miséricorde ; pourtant, ses invitations n'ont, dans de nombreux cas, suscité que du dégoût : néanmoins, avec beaucoup de patience, il continue de lutter avec nous par sa parole et son Esprit.]

2. Sa condescendance—

[Il n'envoya pas de serviteur, mais sortit lui-même pour prier son fils; et, au lieu de contester, comme il aurait très bien pu le faire, la déclaration de son fils, il a discuté avec lui sur ses propres principes [Note : Cela donne l'écoute appropriée aux difficultés du v. 31. Les Pharisiens avaient accès à Dieu à tout moment ; et tous les privilèges qu'ils pouvaient désirer leur étaient accordés (voir Romains 9:4 .

) afin que, quelle que soit la faveur qu'on puisse faire aux autres, ils ne puissent rien perdre, ni avoir aucune raison de se plaindre.]. Il lui rappela affectueusement que si aucun festin de ce genre n'avait été fait pour lui , rien ne lui avait été refusé qu'il aurait désiré : que la faveur témoignée au prodigue ne provenait pas d'une partialité indue, mais des circonstances particulières. de son retour ; et que rien ne lui serait plus gratifiant que d'avoir ses deux fils participants du même bonheur.

Il lui montra plus loin qu'il y avait de la politesse et de la bienséance dans la joie manifestée à cette occasion ; et que lui , en tant que « frère », devait s'y joindre de tout son cœur. Telle est la condescendance que nous avons aussi éprouvée de la part de Dieu. Comment a-t-il discuté avec nous pour surmonter nos réticences et travaillé à nous convaincre, alors qu'il aurait pu à juste titre nous laisser à nos propres résolutions obstinées !]

3. Son amour—

[L'amour manifesté par lui au retour du Prodigue excite notre admiration ; mais ce n'était pas moins ce qui se manifestait à son frère disgracieux : la sollicitude exprimée n'était nullement inférieure à la joie. Et ne nous montre-t-il pas aussi la même tendresse parentale ? N'est-il pas aussi peu disposé à nous abandonner à nos propres illusions ? Oui, son langage pour nous est précisément celui qu'il utilisait avec Israël d'autrefois [Note : Osée 11:8 .]—]

Alors sûrement, ce sujet peut nous apprendre,
1.

Le mal et le danger de l'autosatisfaction—

[L'autosatisfaction est un mal plus compliqué qu'on ne l'imagine généralement. Il n'est pas rare qu'il s'accompagne d'orgueil, d'envie, de mécontentement et de mille autres mauvaises humeurs régnant dans le sein ; et cela implique toujours une haute vanité de nous-mêmes, un mépris dédaigneux des autres, et une aversion enracinée pour la méthode évangélique de salut [Note : Luc 18:11 .

] : de plus, si persévéré, il nous laissera infailliblement exclus du royaume des cieux. Arrêtons-nous donc, et examinons solennellement si nous ne sommes pas sous sa domination ? Demandons-nous si nous ressemblons plus à ce frère aîné ou au Prodigue repentant ? et, au lieu de nous justifier devant Dieu, acceptons avec reconnaissance sa miséricorde offerte.]

2. La béatitude des vrais pénitents—

[Alors que le frère aîné était agité de mauvais tempéraments, le prodigue était rempli de paix : et tandis que le frère aîné était lui-même exclu des scènes de félicité, le prodigue avait « de la viande à manger que le monde ne connaît pas », et » joie dont l'étranger ne se mêle pas. Telle est la moisson que récolteront tous ceux qui sèmeront dans les larmes. Qui qui compare l'état des deux frères ne préférerait pas celui du pénitent, même dans cette vie ? Et combien plus apparaîtra sa supériorité, quand le bonheur de l'admission dans la maison du Père, et la misère de l'exclusion, seront consommés ! Allons donc, si nous décidons (comme nous devons le faire) en faveur du Prodigue, allons à l'instant, et prosternons-nous devant notre Dieu offensé.]

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