Horae Homileticae de Charles Simeon
Luc 15:3-7
DISCOURS : 1542
LA MOUTON PERDUE
Luc 15:3 . Et il leur raconta cette parabole, disant : Quel homme d'entre vous ayant cent brebis, s'il en perd une, ne laisse pas les quatre-vingt-dix-neuf dans le désert, et ne va pas après ce qui est perdu, jusqu'à ce qu'il le trouve ? Et quand il l'a trouvé, il le met sur ses épaules, se réjouissant. Et quand il rentre chez lui, il convoque ses amis et ses voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi ; car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue. Je vous dis que de même la joie sera dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de se repentir .
IL n'y a rien de plus nuisible à nous-mêmes ou aux autres que les préjugés. S'il agit comme un obstacle à notre propre perfectionnement, il nous amène à mettre une construction perverse sur tout ce que nous voyons ou entendons : il extraira matière à censure même des actions les plus innocentes ou les plus louables. On n'en voit pas la malignité sous des couleurs plus éclatantes que dans la conduite des pharisiens envers notre Seigneur : il s'entretenait familièrement avec les pécheurs les plus abandonnés pour leur bien ; une telle condescendance aurait dû être regardée avec la plus haute approbation, mais elle ne provoqua que le spleen et la méchanceté des pharisiens hautains. Notre Seigneur a cependant pris la meilleure méthode pour faire taire leurs murmures. En faisant appel à leur propre conscience, il les força à se condamner.
Nous considérerons,
I. La parabole—
La portée de la parabole n'est pas tant de marquer la ressemblance entre un pécheur et une brebis perdue, qu'entre notre Seigneur et un berger fidèle.
Le parallèle entre eux apparaîtra, si nous considérons,
1. Le souci d'un berger pour ses brebis perdues—
[Bien qu'un homme en ait quatre-vingt-dix-neuf autres, il ne serait pas indifférent à en perdre un. S'il en manquait un, il commencerait immédiatement à s'enquérir à son sujet : il ne s'attendrait pas à ce qu'il remonte jamais ses pas jusqu'au bercail. S'il obtenait de l'intelligence à son sujet, il irait à sa recherche : laissant le reste dans le pâturage [Note : Les Juifs appelaient toute terre qui n'était pas arable, Le désert.
], il chercherait assidûment jusqu'à ce qu'il le trouve : et plus il risquait d'être dévoré par les loups, plus il s'efforcerait assidûment de le récupérer. Telle est la conduite de Notre-Seigneur envers notre race ruinée. Nous sommes tous dignement comparés à des brebis errant hors du bercail [Note : Ésaïe 53:6 .]. Jamais nous ne pensons à « retourner au grand Berger de nos âmes », bien qu'à chaque instant exposés aux assauts d'un lion dévorant [Note : 1 Pierre 5:8 .
]. Notre berger compatissant est venu du ciel même pour nous chercher. Sa sollicitude pour nous est bien cernée par un prophète inspiré [Note : Ézéchiel 34:11 .]—. Il envoie en outre ses serviteurs dans toutes les parties du monde. Par sa parole et son Esprit, il s'efforce de nous appréhender : il ne considère pas non plus un travail trop grand, s'il peut enfin réussir. Bien qu'il en ait des myriades dans sa bergerie au-dessus, il ne peut pas supporter d'en perdre une ; ni, tant qu'une de ses brebis s'éloigne de lui, il ne relâchera pas ses efforts pour la ramener.]
2. Sa joie quand il a récupéré—
[Quand un berger a retrouvé sa brebis perdue, il la saisit avec sa houlette : plus elle lutte pour la liberté, plus il s'efforce de la récupérer : plutôt que de la perdre à nouveau, il la ramène sur ses épaules : exultant de son succès , il l'annonce à tous ceux qu'il rencontre, et reçoit avec plaisir les félicitations de ses amis. Ne voyons-nous pas ici aussi la bienveillance de notre bienheureux Seigneur ? Nous ayant saisis par sa grâce, il surmonte notre résistance : ayant prospéré dans son travail, il ne regrette pas les peines qu'il a données : il se satisfait de tout le travail de son âme quand il nous voit sain et sauf.
Avec joie, il nous amène à la société de son peuple particulier, et les invite également à se réjouir avec lui. Ceci est magnifiquement décrit par la plume d'inspiration [Note : Sophonie 3:17 .]—, et glorieusement réalisé dans tous les coins du globe.]
Notre Seigneur lui-même éclaire la parabole en suggérant,
II.
L'amélioration de celui-ci—
Rien ne pourrait être plus pertinent que cette parabole à l'occasion à laquelle il a été livré -
"La repentance" est correctement représentée comme le retour de l'âme à Dieu -
[Tant que nous restons impénitents, nous sommes loin de Dieu : nous errons de plus en plus loin de le chemin de la vie. Mais dans la repentance, nous sommes amenés à voir notre culpabilité et notre danger : nous embrassons avec joie la miséricorde qui nous est offerte dans l'Évangile, et nous nous abandonnons à Dieu pour être gouvernés par sa volonté et être sauvés par sa grâce.
]
Par conséquent, le repentir des pécheurs devient une question de joie pour tous les saints anges -
[Nous ne savons pas si les saints glorifiés s'intéressent à notre bien-être ; mais nous sommes sûrs que les anges ne sont pas des spectateurs indifférents de nous [Note : Hébreux 1:14 .] : ils se réjouissent beaucoup à la fois de la gloire de Dieu, et de notre bien. La persévérance des saints établis est pour eux une source permanente de bonheur : mais la conversion d'un pécheur les remplit d'une joie plus abondante changement complet d'avis, mais seulement pour être confirmé dans leurs vues actuelles, et pour être rendus conformes à eux.
]. Plus son état leur paraissait désespéré, plus la joie qu'ils ressentent dans son rétablissement est exquise [Note : Ainsi Jacob à cause de son fils Joseph, Genèse 45:26 ; Genèse 46:30 .]. Même « en présence de Dieu » lui-même, ils sont attirés par ce spectacle : toute la gloire de la divinité ne peut en détourner l'attention ; ni toute la félicité du ciel ne les indispose à s'en réjouir.
Aussi étrange que puisse paraître cette idée, elle est véritablement scripturaire. Rien ne peut être plus clair que l'affirmation dans le texte [Note : Voir aussi v. dix.]; nous ne pouvons pas non plus en douter sans déshonorer grandement le caractère de Christ [Note : « Le témoin fidèle ». Apocalypse 1:5 .]
De ce point de vue, le repentir des hommes devrait exciter aussi la joie en nous-
[Ceci, bien que non exprimé, est évidemment impliqué dans les mots de notre texte. Le but principal de la parabole était de réprouver l'esprit envieux des pharisiens. Et qu'est-ce qui pourrait le condamner avec autant de force que le contraste présenté ici ? Le Christ se réjouit-il du retour d'un pécheur, et devons- nous nous plaindre ? Est-ce que tous les anges du ciel se réjouissent d'un tel spectacle, et en ferons- nous une occasion d'offense ? Sommes- nousalors en effet meilleurs juges de ce qui est bon qu'eux ? ou bien faut-il s'opposer à ce qu'ils désirent tant voir s'accomplir ? Prenons garde qu'on ne nous trouve enfin avoir « combattu contre Dieu » : encourageons plutôt les autres par le précepte et l'exemple : adorons notre Sauveur pour sa condescendance et sa grâce envers l'homme pécheur ; et que ce qui a été avancé comme une objection contre lui, soit la plus grande louange de lui à nos âmes [Note : v. 2.]
Adresse-
[Pendant que certains se tournent vers Dieu, d'autres s'efforcent de les faire reculer. Mais que ceux qui se sont moqués de la religion avouent leur folie ; et ceux qui ont découragé la repentance chez les autres , se repentent de leur iniquité. D'autre part, que les humbles pénitents aillent à Dieu avec confiance. Qui peut lire cette parabole et douter de la volonté de Christ de le sauver ? S'il n'y avait qu'un seul pénitent parmi nous tous, les anges se réjouiraient de lui.
Comment alors crieraient-ils de joie si nous commencions tous à implorer miséricorde ! Nos iniquités passées préféreraient augmenter plutôt que diminuer leur gloire à cause de nous [Note : Non pas parce qu'ils prennent plaisir au péché, mais parce qu'ils nous considèrent comme des tisons arrachés du feu.]. Que ceux donc, dont les cas semblent les plus désespérés, ne se découragent pas : qu'ils s'abstiennent de piétiner plus longtemps l'amour du Sauveur : que ce soit leur ambition de donner de la joie à ceux qu'ils ont si souvent affligés.
Ainsi aussi se joindront-ils au chœur général au dernier jour, et attribueront la « gloire à celui qui les a aimés et s'est livré pour eux [Note : Apocalypse 1:5 .] ».]