Horae Homileticae de Charles Simeon
Matthieu 15:30,31
DISCOURS : 1372
GRANDES MULTITUDES GUÉRIES
Matthieu 15:30 . Et de grandes multitudes vinrent à lui, ayant avec elles des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés ; et beaucoup d'autres, et les jeta aux pieds de Jésus ; et il les guérit; de sorte que la multitude s'étonnait, voyant les muets parler, les estropiés guéris, les boiteux marcher et les aveugles voir, et ils glorifient le Dieu d'Israël .
CHAQUE miracle accompli par notre Seigneur nous suggère des sujets particuliers de méditation profitable. Mais nous ne nous attarderons pas sur un seul acte, aussi grand ou bienveillant soit-il ; notre attention en ce moment sera fixée sur un exercice plus qu'ordinaire de toute-puissance, l'accomplissement de miracles en masse , si l'on peut ainsi parler. Nous voyons Jésus guérir de grandes multitudes de personnes qui souffraient de divers troubles ; quelle circonstance peut très justement nous amener à nous renseigner,
I. Quelles sensations cet exercice du pouvoir divin a-t-il dû exciter ?
On ne peut concevoir un spectacle plus intéressant que celui qui fut exposé à cette occasion. Considérez l'impression qui a dû être faite,
1. Sur les personnes guéries—
[Il ne pouvait manquer que les personnes, qui avaient été guéries instantanément, et sans aucune opération douloureuse, devaient être profondément affectées par la miséricorde qui leur était accordée. Avec quelle fixité d'attention les aveugles , dont les yeux s'étaient ouverts, devaient-ils sonder leur bienfaiteur ! Ils n'éprouveraient aucune disposition à satisfaire leur curiosité en contemplant les merveilles de la création : ni le soleil méridien, ni le visage de la nature éclairé par lui, n'attireraient un instant leur attention.
Le restaurateur de leurs pouvoirs visuels occuperait tout leur esprit ; ils ne détourneraient pas un instant les yeux de lui, à moins d'essuyer les larmes de reconnaissance et de joie qui couleraient comme d'une fontaine débordante. Avec quel ravissement exquis les sourds écoutaient-ils la voix de celui qui leur avait ouvert les oreilles ! avec quelle avidité insatiable boiraient-ils dans le son, tandis que, avec la facilité d'enseignement des petits enfants, ils recevaient ses gracieuses instructions ! Quant aux muets , dont la langue se déliait, ils remplissaient, par un mouvement involontaire et irrésistible, l'air d'acclamations et d'hosannahs, à moins que la crainte d'interrompre les discours de leur Seigneur ne les effrayât dans le silence.
Les boiteux et les mutilés (dont beaucoup avaient peut-être non seulement leur force renouvelée, mais leurs membres, qui avaient subi une amputation [Note : Ceci peut être impliqué dans le mot κυλλούς. Voir Marc 9:43 .], parfaitement restaurés) comment feraient- ils exultez et sautez de joie, battant des mains d'extase, et glorifiant l'auteur de leurs miséricordes ! Nous pouvons être assurés de cela d'après ce qui est enregistré de l'infirme que Pierre a guéri [Note : Actes 3:8 .]. Je pense que l'assemblée serait comme un chœur de dix mille instruments, dont les notes étaient extrêmement diverses, mais toutes en parfaite harmonie.]
2. Sur la multitude environnante—
[Les spectateurs, dont beaucoup étaient des amis et des parents de ceux qui avaient été guéris, ont sans doute participé à la joie générale. Leurs sentiments étaient cependant probablement moins extatiques, parce que leur propre intérêt personnel n'était pas si concerné. Mais leur étonnement devant les merveilles accomplies, leur satisfaction dans le succès de leurs propres travaux, et leur sympathie pour ceux dont les maladies avaient été enlevées, ne pouvaient manquer d'exciter dans leur esprit les sensations les plus agréables.
Lorsque l'épouse ou le mari, le parent ou l'enfant, verraient l'objet de ses plus chaleureuses affections recouvrer la santé et exercer avec activité et vigueur les facultés renouvelées, il levait sûrement les yeux au ciel avec une profonde gratitude, ou se prosternait. lui-même sur le terrain dans la plus profonde adoration. Quand, en plus de la miséricorde que ses parents avaient reçue, il en vit d'autres dans des circonstances semblables à lui, et à chaque instant de nouveaux monuments de miséricorde s'élevant devant ses yeux, nous pouvons le concevoir accablé par la vue et perdu dans la stupéfaction.]
3. Sur Jésus lui-même—
[Jésus pourrait-il être un spectateur indifférent de la félicité qu'il diffusait ? Celui qui pleura sur la tombe de Lazare, pourrait-il refuser de sympathiser avec cette multitude adorante ? C'était l'une de ses paroles les plus courantes, qu'il est plus béni de donner que de recevoir [Note : Actes 20:35 .] ; et sans doute en éprouva-t-il la vérité à cette occasion.
Considérons donc la joie excitée dans le sein de chaque individu soulagé ; consolidons-la et comprimons-la, pour ainsi dire, en une seule masse ; et alors nous pouvons avoir une vague idée de ce que Jésus ressentait, alors qu'il communiquait un bonheur si abondant. Il ne manquerait pas d'adorer, avec une ardeur inexprimable, quoique peut-être cachée, son Père céleste, pour avoir fait de lui le canal de tant de bénédictions.
Mais le bonheur de Jésus serait bien différent de celui de ceux qu'il a soulagés. Les siens seraient tempérés de pitié pour leurs maladies spirituelles, dont, hélas ! ils n'avaient que peu de sens ; et ses louanges seraient mêlées de prières, afin qu'ils puissent se rassembler autour de lui pour obtenir ces bienfaits plus riches, dont leurs guérisons actuelles n'étaient que des emblèmes imparfaits.]
Pour ne pas se livrer à de simples spéculations inutiles sur cet exercice du pouvoir divin, interrogeons-nous,
II.
Quelles réflexions doit-elle suggérer à notre esprit ?
Si chaque miracle séparé est rempli d'instructions pour nous, bien plus cette accumulation de miracles peut nous fournir une matière utile.
Amélioration—
1.
Laissez - nous chercher la guérison des mains de Jésus-
[Il se peut que nos corps soient préservés dans l'usage intact de toutes leurs facultés. Mais nos âmes ne sont-elles pas malades ? N'avons-nous pas d'aveuglement intellectuel dont nous avons besoin de nous délivrer ? Nos langues n'ont-elles pas besoin d'être déliées, nos oreilles d'être ouvertes, ou nos membres d'être revigorés, pour l'accomplissement quotidien de nos devoirs spirituels ? Assurément, si nous examinons nos cœurs, nous découvrirons que les gens qui se pressaient vers notre Seigneur n'étaient pas dans un état plus pitoyable que nous ; oui, nous sommes incomparablement plus misérables qu'eux, parce que les conséquences de nos troubles sont tellement plus terribles, et notre désir de les éliminer est si faible et faible.
Cherchons une conviction profonde de cette vérité. Appliquons-nous, sous le sentiment de notre extrême misère, à Jésus, et intéressons en notre faveur nos amis et nos parents. Ainsi les prédictions qui ont été littéralement accomplies par les miracles devant nous, recevront leur véritable accomplissement, bien que mystique, dans la rénovation de nos âmes [Note : Ésaïe 35:5 .]
2. Ne limitons en aucun cas la puissance et la grâce de Christ—
[La main qui, si facilement et avec tant de compassion, a dispensé les bénédictions de la santé et de la force, peut sûrement avec la même facilité répondre à nos besoins. Nos convoitises sont si invétérées et nos habitudes si profondément enracinées, qu'elles anéantissent le plus lointain espoir de nous sauver jamais de leur domination. Mais la puissance et la compassion de Jésus sont les mêmes que jamais. L'intervalle de dix-sept cents ans n'a fait aucun changement en lui.
"Sa main n'est pas raccourcie pour qu'elle ne puisse pas sauver, ni son oreille lourde pour qu'elle ne puisse pas entendre." Gardons-nous donc de toute pensée indigne et incrédule. Soyons persuadés qu'il est « capable de nous sauver jusqu'au bout » ; et qu'« il ne chassera aucun de ceux qui viendront à lui ».]
3. Glorifions Dieu avec et pour toutes les facultés que nous possédons—
[Nos pouvoirs corporels et mentaux sont de riches miséricordes de la main de Dieu, et devraient être exercés continuellement pour promouvoir sa gloire. Mais, si nos yeux ont été ouverts pour contempler la lumière de sa vérité ; si nos oreilles se sont ouvertes, afin que nous puissions entendre la voix du bon berger ; si nos langues se sont déliées pour parler de son nom ; et si nos pieds ont été renforcés pour suivre le chemin de ses commandements ; il nous convient d'imiter les multitudes qui l'entouraient à cette occasion.
Il ne devrait pas y avoir un cœur froid, ou un membre inactif, tout au long de cette assemblée. Nous devons tous soit être remplis d'admiration pour sa bonté, soit, avec une ardeur extatique, lui rendre le tribut de louanges incessantes. Si nous étions ainsi occupés, nous jouirions d'un véritable paradis sur terre. Nous ne pouvons concevoir une meilleure idée du ciel que si nous avions devant nos yeux cette multitude adorante. Voyons-nous Jésus entouré d'eux, chaque œil fixé sur lui, chaque langue chantant des louanges, chaque âme attribuant tout son bonheur à sa puissance et à sa grâce ? Qu'est-ce que c'est que le paradis ? Ressemblons-leur donc, ou plutôt dépassons-les de loin, dans nos acclamations, d'autant que nos miséricordes dépassent infiniment celles dont ils ont joui. Ce sera une amélioration aussi bénéfique pour nous-mêmes qu'elle sera instructive pour les autres, et honorable pour « le Dieu d'Israël » —]