Horae Homileticae de Charles Simeon
Matthieu 26:53-54
DISCOURS : 1402 L'
APPRÉHENSION DU CHRIST
Matthieu 26:53 . Penses-tu que je ne peux pas maintenant prier mon Père, et il me donnera bientôt plus de douze légions d'anges ? Mais comment alors les Écritures s'accompliront-elles, qu'il en soit ainsi ?
LE Chrétien est soldat de profession : il doit livrer un bon combat, et faire la guerre un bon combat : il ne doit pas un instant déposer son armure, ni conclure une trêve avec ses ennemis : il ne doit pas non plus être satisfait. avec des opérations défensives; il doit porter la guerre au cœur du pays ennemi et attaquer ses places fortes : chaque fois qu'il remporte une victoire, il ne doit exercer aucune indulgence ; il ne doit pas épargner un seul ennemi ; il doit extirper tout sans exception et sans pitié : il doit « mettre en pièces Agag devant le Seigneur.
» Mais « les armes de son combat ne sont pas charnelles : » son armure, qu'elle soit de défense ou d'assaut, est toute d'humeur céleste ; c'est « l'armure de Dieu », dont il est vêtu ; et « l'épée de l'Esprit », avec laquelle il attaque ses ennemis. S'il combat un monde persécuteur, il doit surtout être armé d'amour et de patience. Ce ne sont en effet pas des armes adaptées à notre nature pécheresse : les tempéraments féroces et vindicatifs des hommes les conduiraient plutôt à repousser la force par la force, comme Pierre tenta de le faire pour défendre son Maître.
Mais le christianisme rejette une telle aide : elle ne doit ni être propagée ni maintenue par de tels moyens. Notre Seigneur a déclaré que « ceux qui prendront l'épée périront par l'épée » ; et nous a montré, par son propre exemple, que nous devons plutôt « posséder nos âmes avec patience » ; et vaincre, non en versant le sang des autres, mais en laissant le nôtre se répandre avec douceur et résignation.
Ces observations découlent naturellement de la réprimande que Notre-Seigneur fit à Pierre, quand, avec un zèle bien intentionné, mais impie, il avait tenté de résister à ses ennemis par l'épée. Notre Seigneur lui dit que de tels efforts étaient à la fois illégaux et inutiles : ils étaient illégaux, parce qu'ils étaient tout à fait contraires à l'esprit de sa religion ; et inutile, car, s'il le jugeait à propos, il pourrait en un instant faire envoyer des légions d'anges pour le délivrer de leurs mains.
Mais comme, pour illustrer sa religion, il défendit à ses disciples de se battre ; ainsi, pour l'accomplissement des Écritures, il s'abstient de se livrer, quoiqu'il eût pu le faire d'une manière à la fois facile et légitime.
Nous vous proposons de vous montrer,
I. Avec quelle facilité notre Seigneur aurait-il pu se sauver de leurs mains—
Dieu s'est plu à maintes reprises à réaliser ses desseins par le ministère des
anges — [Les anges ont été employés par lui tantôt pour la destruction des hommes, et tantôt pour leur conservation : et dans les deux cas, ils se sont toujours révélés puissants et irrésistibles.
Par l'épée d'un ange, Dieu a détruit le premier-né égyptien de l'homme et de la bête [Note : Nombres 20:16 .
avec Exode 12:23 . Où le Seigneur qui protégeait Israël se distingue du « destructeur » qui frappa les Égyptiens.]. Par un ange, il frappa soixante-dix mille des sujets de David, à cause de l'orgueil et de la confiance en la créature qu'il manifesta en dénombrant le peuple [Note : 2 Samuel 24:16 .
]. Par un ange il tua cent quatre-vingt-cinq mille hommes de l'armée de Sennachérib en une seule nuit [Note : Ésaïe 37:36 .].
Les anges ne se sont pas non plus montrés moins puissants pour sauver que pour détruire. Les jeunes hébreux ont été gardés indemnes dans la fournaise ardente [Note : Daniel 3:28 .] : Daniel a été préservé dans une fosse aux lions affamés [Note : Daniel 6:22 .] : les douze apôtres ont été amenés d'une prison à laquelle ils avaient été commis [Note : Actes 5:19 .
] : et Pierre, lorsqu'il était enchaîné et gardé dans une prison intérieure avec tous les soins et toute la sécurité imaginables, fut, la nuit même avant son exécution prévue, libéré de son cachot et remis dans les bras de ses amis en prière [Note : Actes 12:8 .]. Ces choses sont effectuées par le ministère des anges « qui excellent en force ».]
Parmi ceux-ci, notre Seigneur béni aurait pu en avoir un certain nombre pour le délivrer -
[Il avait donné d'abondantes preuves qu'il pouvait, s'il le voulait, se délivrer lui-même : lui en leur pouvoir [Note : Luc 4:29 ; Jean 8:59 .
] ; et, mais quelques minutes auparavant, il les avait tous battus à terre d'un mot [Note: Jean 18:6 .], montrant ainsi qu'il aurait pu aussi facilement les frapper à mort, de la manière dont les bandes armées étaient frappés lorsqu'ils ont été envoyés pour appréhender Elie [Note : 2 Rois 1:10 ; 2 Rois 1:12 .
]. Mais, s'il avait eu besoin d'aide, il aurait pu avoir des légions d'anges pour son soutien. Il n'avait qu'à demander à son Père, et ce serait fait : au-dessus de soixante-dix mille de ces êtres puissants [Note : en calculant une légion à six mille, « douze légions » ferait soixante-douze mille.] seraient avec lui dans un instant : et si un seul ange suffisait à détruire cent quatre-vingt-cinq mille guerriers en une seule nuit, qu'est-ce qu'une telle multitude d'entre eux ne pourrait pas effectuer, s'il choisissait de les employer à son service ?]
Si donc se délivrer lui-même eût été si facile, il conviendra de s'enquérir,
II.
Pourquoi il s'est abstenu de le faire—
Les Écritures avaient beaucoup parlé du Messie —
[Elles contenaient non seulement de nombreuses prédictions relatives à sa mort en général, mais certaines se rapportaient aux circonstances mêmes dans lesquelles il était maintenant placé. Il avait été prédit qu'il serait agressé par une foule tumultueuse, composée de Juifs et de Gentils [Note : Psaume 2:1 .
], riches et pauvres [Note : Psaume 22:12 ; Psaume 22:16 .] : qu'il soit livré entre leurs mains par l'un de ses propres Disciples [Note : Psaume 41:9 ; Psaume 55:12 .
avec Jean 13:18 .] : qu'il se livre à eux, quand il a le pouvoir de s'en délivrer [Note : Ésaïe 50:5 .] : qu'au lieu de leur résister en quoi que ce soit, il aller comme un agneau à l'abattoir [Note : Ésaïe 53:7 .
] : et que ses Disciples, offensés par son apparente faiblesse, l'abandonnent [Note : Zacharie 13:7 . avec Matthieu 26:31 .].
Or, si ces Écritures ne s'accomplissaient pas, une circonstance essentielle serait de vouloir prouver sa mission divine — — — De plus, s'il persistait à résister à la malice de ses ennemis, les desseins éternels de son Père seraient frustrés ; les fins mêmes pour lesquelles il s'était incarné seraient vaincues ; et le monde entier serait laissé à périr, malgré tout ce qu'il avait fait et souffert pour leur salut — — — Mais c'étaient là des maux plus grands, aux yeux de notre Seigneur, que dix mille morts ; et c'est pourquoi il ne retarderait pas un seul instant l'accomplissement de ces Écritures, une fois arrivé le moment approprié pour cela.]
A ce sujet, nous pouvons fonder quelques observations utiles :
1.
Nous ne pouvons avoir aucun problème, d'où la voix de la prière ne peut pas nous tirer—
[La prière, si elle est conforme à la volonté et au dessein de Jéhovah, prévaudra pour nous autant qu'elle l'a toujours prévalu pour l'un des saints d'autrefois. Aussi imminent que soit notre danger, ou aussi désespérée que soit notre condition, l'ennemi poursuivant sera détourné de son but [Note : 1 Pierre 2:19 .], ou la baleine vorace sera forcée de dégorger sa proie sur la terre ferme [Note : : Jean 2:10 .
]. La prière doit, si nécessaire, amener tous les anges du ciel à notre soutien. La prière est, en un sens, toute-puissante ; car cela intéresse le Dieu Tout-Puissant en notre faveur. ayons de dignes pensées de la puissance et de l'efficacité de la prière ! Et si Satan nous tente à un moment donné d'abandonner le combat, reprenons-le avec les paroles de notre Seigneur : « Pensez-vous que je ne peux pas maintenant prier mon Père, et il m'enverra plus de douze légions d'anges » pour vaincre ta malice ?]
2. Nous devrions nous contenter d'aller au ciel de la manière que Dieu nous a tracée—
[Notre nature frêle aime la facilité. Mais les soldats sont appelés à endurer des épreuves : et c'est le chemin qui nous est tracé ; c'est « à travers de nombreuses tribulations que nous devons entrer dans le royaume des cieux ». C'est ainsi que notre Seigneur lui-même marchait : « bien qu'il fût un Fils, il apprit pourtant l'obéissance par les choses qu'il souffrait », et fut enfin « rendu parfait par les souffrances ». Dans ces choses, il était notre exemple, dont nous devons suivre les étapes [Note : 1 Pierre 2:21 .
]. Qui sommes-nous donc pour être exemptés des épreuves ? Si nous devions les considérer comme des châtiments, ils sont infiniment plus légers que ce que nous méritons ; mais si nous les considérons comme une fournaise pour nous purifier de nos scories, et comme un honneur qui nous est conféré pour nous rendre conformes à l'image de notre Sauveur, je pense nous ne devons pas nous en retirer, même si nous l'avons en notre pouvoir ; mais être incomparablement plus désireux d'acquérir des bienfaits pour nos âmes que de jouir d'une quelconque aisance présente dans nos corps.]
3. La sollicitude de Notre-Seigneur pour l'accomplissement des Écritures dans les choses relatives à ses souffrances, est un gage pour nous, qu'il ne sera pas moins soucieux de leur accomplissement en ce qui concerne le salut de son peuple.
[Il y a « des promesses immenses et précieuses » données au peuple de Dieu. Notre Seigneur lui-même nous a assuré que « personne ne nous ravira jamais de sa main » ; qu'"aucune arme formée contre nous ne prospérera jamais" ; et que « Satan lui-même sera bientôt meurtri sous nos pieds ». Maintenant, ces « Ecritures ne peuvent pas être brisées » ; « et aucun d'entre eux ne peut échouer ». Nous avons une sécurité pour leur accomplissement, non seulement dans la véracité de Dieu, mais aussi dans le gouvernement que le Christ exerce sur le monde en général, et son Église en particulier.
« Tout lui est confié dans les cieux et sur la terre ; » et toutes les armées du ciel sont à sa disposition. Ne sera-t-il pas alors jaloux de son propre honneur ? Celui qui frémit ainsi à l'idée que les Écritures ne parviennent pas à s'accomplir dans son propre cas, ne sera-t-il pas également soucieux de leur accomplissement dans le nôtre ? Engageons-nous donc humblement envers lui, assurés que, si nos ennemis paraissent triompher quelque temps, ils seront tous vaincus enfin ; et que, « ayant souffert avec Christ, nous serons aussi glorifiés ensemble. »]