Horae Homileticae de Charles Simeon
Philémon 1:10-11
DISCOURS : 2267
L'EFFICACITÉ DE L'ÉVANGILE
Philémon 1:10 . Je t'implore pour mon fils Onésime, que j'ai engendré dans mes liens : qui autrefois t'était inutile, mais maintenant profitable à toi et à moi .
Le volume inspiré diffère certainement à bien des égards de ce à quoi on aurait pu s'attendre. Nous aurions supposé qu'il ne contiendrait que des choses qui ne pourraient être connues que par révélation. Mais voici, voici une lettre, écrite à un seul individu, sur un sujet qui pourrait survenir à n'importe quel moment ou lieu ; une lettre, ne contenant aucun point particulier de doctrine, mais demandant simplement à un maître de recevoir avec bonté un esclave offensant, mais repentant.
Il devrait sembler étrange, dis-je, qu'une telle épître soit dictée par l'inspiration, et soit conservée pour l'édification de l'Église jusqu'à la fin des temps. Mais il en est ainsi : et une considération attentive de son contenu nous convaincra bientôt qu'il est digne de son divin auteur. Nous ne devons jamais oublier que la Parole de Dieu est destinée à régler notre esprit et notre conduite dans chaque situation et relation de la vie : et, dans cette perspective, l'épître qui nous est présentée possède une excellence transcendante : car, bien qu'elle n'énonce pas particulièrement de des doctrines de l'Evangile, il nous montre d'une manière très impressionnante,
I. L'esprit qu'il respire , là où son influence est complète.
"Je t'implore pour mon fils Onésime, que j'ai engendré dans mes liens." Notons ici,
1. L'intérêt que l'Apôtre prenait au bien-être d'Onésime—
[Onésime était un esclave appartenant à Philémon, qui était une personne éminente, peut-être un ministre dans l'église de Colosse [Note : ver. 1, 2.]. Il avait fui son maître, l'ayant, semble-t-il, d'abord volé ; et était venu, à plusieurs centaines de kilomètres, à Rome ; là où il a conçu, il devrait être parfaitement hors de portée des enquêtes de son maître. Il arriva qu'à cette époque Paul était prisonnier à Rome ; pourtant, bien que prisonnier, il lui fut permis de voir et d'instruire tous ceux qui venaient à lui.
Onésime, probablement par curiosité, alla voir et entendre ce célèbre serviteur du Christ ; et, par la grâce spéciale de Dieu, se convertit sous son ministère. Il se fit bientôt connaître de Paul ; et, s'approuvant sincèrement converti à la foi du Christ, se complaisa dans la faveur de l'Apôtre, qui le reçut et l'aima comme un fils. En vérité, il était maintenant, dans un sens spirituel, son fils ; puisque, par le ministère de la Parole, l'Apôtre, comme il est dit, l'avait « engendré dans ses liens.
L'Apôtre voulait maintenant le rendre à la faveur et à la protection de ce maître qu'il avait tant blessé : et à cette fin il écrivit cette épître à Philémon, et l'envoya par les mains d'Onésime lui-même : car il jugea qu'aucun l'homme peut être un vrai pénitent sans restituer tous ceux à qui il a fait du tort, et demander pardon à tous ceux qu'il a gravement offensés. Il jugea cela nécessaire, aussi bien pour la paix et la consolation d'Onésime, que pour l'honneur de Dieu et de son Évangile : et donc, malgré la perte de ses aimables attentions serait durement ressentie par l'Apôtre, il ne voulait en aucun cas le retient à Rome, mais le renvoya à son maître, Philémon, à Colosse.]
2. L'exquise délicatesse avec laquelle il a plaidé sa cause—
[En matière de délicatesse de sentiment et de sentiment, cette épître n'a peut-être pas son égal dans le monde. Certaines de ses principales caractéristiques, nous allons procéder à l'avis.
Le but de l'Apôtre était de rompre l'affaire avec Philémon, afin de ne pas choquer ses sentiments ; et plaide la cause d'Onésime de manière à lui procurer un accueil favorable. De là la nécessité de toucher à chaque point avec tendresse et délicatesse ; ce que l'Apôtre procéda, non par les règles de l'art (bien que la sagesse la plus consommée n'ait pu concevoir un plan plus approprié que celui qui est poursuivi ici), mais par les simples commandements de l'amour.
Il commence par reconnaître l'éminence de Philémon à la fois dans la foi et dans l'amour ; et en déclarant, quelle joie exquise il ressentait, à la fois dans les récits qu'il avait entendus de lui, et en se souvenant de lui devant Dieu dans ses supplications quotidiennes [Note : v. 4-7.]. Cela avait tendance à désarmer Philémon, s'il éprouvait quelque ressentiment amer contre Onésime : car il ne pouvait bien se laisser aller à la haine, alors qu'il éprouvait lui-même tant d'amour.
L'Apôtre procède alors, dans le langage d'une douce prière, à demander le pardon de Philémon au nom de cet esclave de retour. Il rappelle à Philémon que, comme lui-même, non moins qu'Onésime, avait reçu la vérité au moyen de son ministère, il pourrait bien assumer l'autorité d'un père, et exiger , plutôt que demander , l'accomplissement d'un devoir si simple : mais il choisit plutôt de prier comme une faveur, comme une faveur envers celui qui était maintenant « vieilli » au service de son Seigneur, et était « aussi prisonnier pour la vérité », qu'il se réconcilierait avec Onésime, qui l'Apôtre lui-même considéré comme un fils [Note : v.
8-10.]. Comment une telle demande, une demande d'une telle personne, dans de telles circonstances, pourrait-elle être refusée? Je pense qu'il n'était pas possible pour Philémon, aussi indigné contre Onésime, de rejeter une pétition offerte par son propre père spirituel, en des termes tels que ceux-ci.
Il continue en rappelant à Philémon, qu'Onésime, qui avait jusque-là mais mal mérité ce nom [Note : Onésime signifie profitable : et c'est en référence à la signification de son nom que l'Apôtre parle.], puisqu'il avait été si peu profitable, jouerait désormais un rôle plus digne, et serait en effet profitable, à quelque titre qu'il soit employé. Cette considération ne serait pas sans influence ; d'autant plus que l'Apôtre parle de lui-même comme ayant bénéficié matériellement des services d'Onésime, comme Philémon lui-même le serait vraisemblablement à l'avenir [Note : v. 11-14.].
Il suggère alors une pensée qui doit nécessairement produire un grand effet sur l'esprit de Philémon. Philémon, étant lui-même un éminent serviteur du Christ, ne pouvait que savoir que Dieu a formé ses desseins de toute éternité ; et que, si quelqu'un se convertit à la foi de Christ, c'est en conséquence de l'amour élu de Dieu, qui a ordonné le temps, les moyens, la manière et tout ce qui concerne sa conversion, de toute éternité.
Maintenant, dit Paul, qui peut le dire ? Peut-être que tout ce qu'Onésime fit, et par lequel il provoqua si justement votre mécontentement, fut, dans le conseil de Dieu, destiné à être le moyen par lequel il devrait être converti à la foi du Christ ; et, bien que non dans sa propre intention, mais dans l'intention d'un Dieu infaillible, « il partit donc pour un temps, afin que vous puissiez le recevoir pour toujours, non pas maintenant un serviteur, mais au-dessus d'un serviteur, un frère bien-aimé [Note : ver.
15, 16.] ? » Cela n'excuserait en aucun cas la méchanceté d'Onésime, pas plus que l'intention de Dieu de racheter le monde n'excuserait les meurtriers du Seigneur Jésus. Onésime était un agent libre dans tout ce qu'il faisait : mais peut-être Dieu avait-il jugé bon de le laisser à la méchanceté de son propre cœur, afin qu'il puisse ainsi être amené sous le ministère de Paul, et avoir la grâce de Dieu plus abondamment magnifié dans sa conversion et dans toute sa vie future. Avec quelle efficacité une telle pensée engagerait-elle un esprit pieux, comme celui de Philémon, à coopérer avec Dieu et à faire avancer jusqu'au bout les desseins de sa grâce !
De peur que le souvenir des pertes subies au moyen d'Onésime ne vienne à l'esprit de Philémon, l'Apôtre ajoute que tout ce qu'Onésime pourrait lui devoir, il (Paul) s'engagerait très volontiers à payer ; bien qu'il ne s'attendait pas beaucoup à ce qu'une telle demande de compensation pécuniaire lui soit faite par quelqu'un qui lui devait ce qui avait plus de valeur que le monde entier, même sa propre âme [Note : v. 18, 19.].
Enfin, comme s'il plaidait pour sa propre vie, et que tout son bonheur était lié à l'obtention de cette demande, il supplie : comme moi-même [Note : ver. 17.]. " « Oui, frère, laisse-moi avoir de la joie de toi dans le Seigneur ; rafraîchis mes entrailles dans le Seigneur ; » car ils sont tous en émoi tandis que son acceptation avec toi est en suspens ; et rien d'autre que votre obéissance à ma demande ne peut leur donner du repos [Note : v. 20. C'est la force du mot .].
Or, le point que je désire remarquer ici, ce n'est pas seulement la ligne d'argumentation , mais la délicatesse du sentiment et l'adresse exquise avec laquelle l'Apôtre cherche à atteindre son but. Ceci, si cela avait été l'effet de l'art, aurait gagné notre admiration ; mais, comme effet du principe chrétien et de l'amour chrétien, il est édifiant au plus haut degré, en ce qu'il montre quel esprit l'Évangile respire, et quel christianisme authentique inspirera universellement [Note : Des observations pourraient avoir été faites aussi sur le v. 21, 22. Mais on en dit assez ici pour illustrer le point en question.]
D'après le récit que l'Apôtre fait d'Onésime, nous sommes amenés à remarquer,
II.
Le changement qu'il opère là où commence son influence—
« Onésime », dit l'Apôtre, « était autrefois inutile, mais maintenant il sera profitable à toi et à moi. » On peut dire que l'état de tout homme avant sa conversion n'est pas profitable, parce qu'il ne répond pas aux véritables fins de sa création : il ne fait rien pour Dieu, rien pour l'Église, rien pour son âme. Mais dès que la grâce divine atteindra son cœur, il s'efforcera d'être utile,
1. À l'Église de Dieu en général—
[Onésime, ayant reçu la vérité dans l'amour de celle-ci, s'est immédiatement mis au travail, si par quelque moyen il pouvait rendre service à l'Apôtre dans son emprisonnement. Sans aucun doute, un tel serviteur, à un tel moment, était un réconfort indicible pour l'Apôtre, et soulagerait grandement les douleurs et les chagrins de son emprisonnement. Et, sans aucun doute, tout ce qu'Onésime a pu faire, il l'a fait avec un grand plaisir, ne reculant pas devant les horreurs d'une prison, ni intimidé par les souffrances infligées à St.
Paul, mais se réjouissait d'avoir l'occasion de témoigner son amour à quelqu'un qui avait été un instrument de bien pour sa propre âme.
Maintenant, nous voyons ici ce que tout vrai converti fera. Il commencera à se demander : « Comment puis-je coopérer avec mon ministre dans ses travaux d'amour ? Comment puis-je renforcer ses mains? Comment puis-je encourager son cœur ? Que puis-je faire, soit pour lui témoigner mon amour, soit pour communiquer aux autres les bienfaits que j'ai moi-même reçus ? Puis-je aider de quelque manière que ce soit à visiter les malades, à instruire les ignorants, à soulager les nécessiteux, à instruire la génération montante ? Que mes talents soient plus ou moins, je suis déterminé à ce qu'ils ne soient pas enveloppés dans une serviette, mais qu'ils soient diligemment améliorés pour mon Dieu.
Librement j'ai reçu ; et je donnerai librement. Oui, frères bien-aimés, si inutile qu'un homme ait pu être dans le passé, il ne le sera plus volontairement, mais il sera utile à son ministre et à l'Église du Christ, autant que sa capacité l'admettra.]
2. A ceux qui ont un droit plus immédiat sur lui—
[Onésime serait désormais « utile à son maître Philémon ». ! dans quel esprit différent servirait-il maintenant son maître ! Nous craignons en effet que Philémon lui rendit aussitôt sa liberté ; et qu'il devint immédiatement assistant dans l'église de Colosse, à qui saint Paul lui donna un témoignage des plus satisfaisants [Note : Colossiens 4:9 .
] : mais, s'il avait continué au service de Philémon, nous ne pouvons avoir aucun doute qu'il aurait justifié le caractère donné de lui par saint Paul, et s'est avéré vraiment profitable à son maître. Et ici la grâce divine ne manquera pas de se manifester : elle nous conduira à remplir notre rang dans la vie, quel qu'il soit, avec le plus grand soin et la plus grande diligence. Sommes-nous des serviteurs ? nous considérerons notre maître comme placé au-dessus de nous par le Seigneur lui-même, et nous le servirons comme pour le Seigneur.
Si nous étions encore esclaves, nous remplirions nos devoirs comme envers Dieu lui-même, qui nous a assigné notre sort, et qui exige que nous exécutions avec fidélité l'œuvre qu'il nous a assignée. On se plaint en effet souvent contre les serviteurs religieux, qu'ils sont oisifs et impatients de reproches. Et je serais heureux, s'il n'y avait pas trop de raisons pour cette plainte. Mais que ce mal ne soit pas imputé à la religion : car la religion le condamne entièrement : l'Évangile ne donne aucune sanction à une telle conduite, ni aucune occasion pour cela.
Il exige que les serviteurs s'abaissent avec modestie et humilité ; et non seulement envers les bons maîtres, mais envers ceux qui sont durs et sévères [Note : 1 Pierre 2:18 .] : et il enjoint spécialement, qu'ils remplissent tous leurs devoirs, mais comme à Dieu, faisant la volonté de Dieu de tout leur cœur [Note : Éphésiens 6:5 .
]. " Souvenons-nous donc que la véritable et propre tendance de l'Evangile est de nous améliorer dans chaque station et relation de la vie : et que, s'il n'opère pas ce changement dans nos cœurs et nos vies, nous ne l'avons jamais reçu comme nous devrait [Note : Tite 2:11 .]
Apprenez donc d'où,
1.
Abonder en tous actes et offices d'amour—
[Qui n'admire pas le caractère donné à Philémon, dont l'amour était tel qu'il attirait l'attention de tous, et les contraignait à reconnaître l'abondance de la grâce qui lui était accordée, tandis que, par sa bonté et sa générosité, « les entrailles du les saints étaient si grandement rafraîchis [Note : ver. 6, 7.] ? » Et qui n'admire l'intérêt que l'Apôtre prenait au bien-être d'un pauvre esclave qui s'était enfui de son maître ? Tels, bien-aimés, sont les offices dont nous devons nous réjouir.
Aucun sur terre n'est si bas ou abandonné, mais ils méritent que nous en soyons avisés et devraient être l'objet de notre pitié et de notre compassion. Je vous demande donc, s'il y en a, que par vos instructions vous pouvez rendre à Dieu, ou par vos bons offices vous pouvez réconcilier avec l'homme, à s'engager dans le bon travail de tout votre cœur, et à travailler au maximum pour répandre les bénédictions qui sont le résultat certain de la foi et de l'amour.]
2. Amener les hommes, si possible, au son de l'Evangile—
[Voyez les effets produits sur ce personnage sans valeur. Pire que inutile l'avait été Onésime : mais, par l'audition de l'Évangile, il se tourna vers Dieu. De qui donc désespérerez-vous ? Qui ne déposera les armes de sa rébellion, quand Dieu parle avec puissance à son âme ? Il se peut qu'une personne soit endurcie sous l'Evangile, comme l'était Onésime : car on ne peut douter que le pieux Philémon n'ait tâché de veiller sur ses domestiques : mais en vain toutes ses instructions avaient-elles été.
Il n'en est pas de même des instructions de l'Apôtre Paul, lorsqu'il est accompagné d'une puissance divine sur son âme : alors il devient une nouvelle créature ; et, bien qu'esclave de l'homme, il a été fait homme libre du Seigneur : qu'il en soit ainsi de ceux que vous pouvez amener à assister à la prédication de Christ. Dieu peut les rencontrer, comme il l'a fait pour Onésime. Beaucoup de ceux qui, comme Zachée, n'ont pensé qu'à satisfaire une folle curiosité, ont été amenés à obéir à la voix du Christ, et ont trouvé le salut venu dans leurs âmes.
Si un tel cas se produit par votre intermédiaire, vous aurez « sauvé une âme de la mort et caché une multitude de péchés [Note : Jaques 5:19 .] »]
3. Pour garder à l'esprit vos propres obligations envers votre grand Avocat et Intercesseur, Jésus-Christ—
[Sans aucun doute, Onésime se souviendrait longtemps de ses obligations envers saint Paul. Mais qu'étaient-elles en comparaison de ce que vous devez au Seigneur Jésus-Christ ? Pensez à la façon dont vous avez rejeté le joug du Dieu Tout-Puissant, lui avez volé tout le service auquel il avait droit, et vous vous êtes éloigné de lui, afin que vous puissiez vivre comme «sans Dieu dans le monde». Pensez à la façon dont le Seigneur Jésus-Christ vous a instruit, vous a amené à la connaissance du salut et vous a rendu la grâce de votre Dieu offensé.
Pensez à la façon dont il ne s'est pas contenté de vous offrir de payer votre dette, mais l'a en fait acquittée. Oui; « de lui cela fut exigé, dit le prophète, et il en fut rendu responsable [Note : Ésaïe 53:7 . La traduction marginale.] : » et il « a donné sa propre vie en rançon pour vous. » C'est aussi à son intercession continuelle que vous devez toute cette paix qui est maintenue entre Dieu et vos âmes.
Ne lui en seras-tu pas reconnaissant alors ? ou plutôt, y aura-t-il des bornes à votre reconnaissance ? Bénis-le donc, adore-le et magnifie-le, et invoque tout ce qui est en toi pour bénir son saint nom. Et maintenant efforcez-vous de lui être « profitable ». Consacrez-lui toutes vos facultés et tous vos pouvoirs. Vivez pour lui : mourez pour lui, s'il le faut : et commencez maintenant le chant dans lequel vous vous joindrez bientôt à tous les chœurs du ciel : « A celui qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang , et il nous a établis rois et sacrificateurs pour Dieu et notre Père, à lui soient gloire et domination aux siècles des siècles, Amen [Note : Apocalypse 1:5 .].”]