Horae Homileticae de Charles Simeon
Romains 3:31
DISCOURS : 1835
LA FOI ÉTABLIT LA LOI
Romains 3:31 . Annulons-nous alors la loi par la foi ? Dieu nous en préserve : oui, nous établissons la loi .
Un préjugé GÉNÉRAL contre la voie du salut par la foi : mais il a prévalu également même dans l'âge apostolique. Paul lui-même a vu que sa déclaration de l'Evangile n'a pas échappé à la censure. Il s'aperçut qu'elle était jugée nuisible aux intérêts de la morale ; il a donc anticipé et répondu à cette objection.
Pour amener le sujet pleinement devant vous, je proposerai à votre considération trois choses : l'objection faite, l'objection évitée, l'objection répliquée.
I. L'objection faite—
Les gens supposent que nous annulons la loi par la foi ; mais la vérité, si clairement que nous puissions l'affirmer, est, pour la plupart, mal comprise. En expliquant le salut par la foi, nous affirmons deux choses concernant la loi :
1. Qu'il n'a le pouvoir ni de condamner ni de justifier un croyant—
[Elle ne peut pas le condamner , car Christ l'a racheté de sa malédiction [Note : Galates 3:13 .]. Elle ne peut le justifier , car il l'a transgressé, et ses exigences d'obéissance parfaite sont inaltérablement les mêmes. La foi au Christ le délivre des sanctions pénales de la loi, mais n'en diminue en rien ses exigences.]
2. Que son obéissance à elle ne fait pas partie de sa justice justificative—
[La foi et les œuvres, comme motifs de justification , sont opposés l'un à l'autre [Note : Romains 11:6 .]. Si nos œuvres avaient quelque part dans notre justification, nous aurions un motif de nous vanter ; ce qui est totalement à exclure [Note : Romains 3:27 .
]. La plus petite confiance en nos œuvres annule toute espérance par l'Evangile [Note : Galates 5:2 ; Galates 5:4 .]. Il faut donc renoncer entièrement à toute dépendance vis-à-vis des œuvres de la loi.]
Ces affirmations excluent évidemment la morale de l'office de justification. Ils sont donc censés écarter toute religion pratique ; mais cette erreur a son origine dans l'ignorance des opposants eux-mêmes.
Ceci sera vu, tandis que nous remarquons,
II.
L'objection a été levée—
Le croyant, loin d'annuler la loi, l'établit. Le pouvoir de la loi est double ; ordonner l'obéissance et condamner pour désobéissance. Le croyant établit la loi à chacun de ces égards :
1. Dans sa puissance dominante :
[Il possède son autorité absolue sur lui en tant que créature de Dieu ; toute son espérance est dans la parfaite obéissance que Christ lui a accordée pour lui ; il considère ses obligations de lui obéir comme augmentées, plutôt que annulées, par la mort de Christ ; il désire en réalité lui obéir autant que s'il devait être justifié par son obéissance.]
2. Dans son pouvoir de condamnation :
[Il se reconnaît justement condamné par elle : il fonde son espérance en Christ comme ayant porté sa malédiction pour lui : sa propre conscience ne peut être pacifiée que par cette expiation qui satisfaisait aux exigences de la loi : privé d'une espérance dans l'expiation, il désespérerait complètement : il fuit continuellement vers le Christ « pour porter l'iniquité de ses actions les plus saintes ».]
Ainsi il magnifie la loi, tandis que l'objecteur lui-même, comme je vais maintenant le prouver, la rend nulle.
Pour voir cela plus en détail, considérez,
III.
L'objection rétorqua :
Celui qui s'oppose au salut par la foi seule est en réalité celui qui annule la loi. Des objections contre la doctrine de la foi sont soulevées par un prétendu respect pour la loi ; mais la personne qui mélange la foi et les œuvres sape efficacement toute l'autorité de la loi. Il mine,
1. Sa puissance dominante—
[Il s'efforce de faire quelque chose qui puisse servir en partie de fondement à sa justification ; mais il ne peut rien faire qui ne soit imparfait ; c'est pourquoi il montre qu'il considère la loi comme moins rigoureuse dans ses exigences qu'elle ne l'est en réalité : par conséquent, il la prive dans une certaine mesure de sa puissance dominante.]
2. Son pouvoir de condamnation—
[Il ne se sent jamais vraiment un pécheur perdu; il ne reconnaît pas librement qu'il aurait pu être maudit à juste titre même pour ses actions les plus saintes ; il cherche même la justification à cause de ce qui en soi ne mérite rien d'autre que la condamnation : et qu'est-ce sinon abaisser son pouvoir de condamnation ?]
Ainsi, les avocats de la loi sont, en fait, ses plus grands ennemis ; tandis que les avocats de l'Evangile sont aussi les plus fidèles amis de la loi—
Déduire—
1.
Qu'il est absurde de se prononcer sur la religion sans en avoir jamais étudié les doctrines !
[Dans les sciences humaines, les hommes s'abstiennent de poser leurs dogmes sans une connaissance préalable des points sur lesquels ils décident ; mais en théologie, tous, si ignorants qu'ils soient, se croient compétents pour juger. Eux en effet, qui sont instruits de Dieu, peuvent juger ; mais la raison non éclairée ne nous qualifie pas pour déterminer. Gardons-nous de nous laisser aller à des préjugés contre la vérité. Cherchons à être « guidés dans toute la vérité par le Saint-Esprit ».]
2. Qu'il est excellent le salut qui nous est révélé dans l'Evangile !
[Le salut par la foi est exactement adapté aux besoins de l'homme. Il est aussi admirablement calculé pour faire avancer l'honneur de Dieu. Tout homme qui est sauvé magnifie la loi, et par conséquent le législateur. Le pouvoir de commandement et de condamnation de la loi est également glorifié par la dépendance du pécheur à l'égard de l'obéissance et des souffrances de Christ : mais chez ceux qui sont condamnés, seules ses sanctions sont honorées. Ainsi la loi est-elle plus honorée dans le salut d'un seul que dans la destruction de toute la race humaine. Que tous alors admirent et embrassent ce salut glorieux.]