Commentaire de la chaire de James Nisbet
1 Corinthiens 1:23,24
LA « FOLIE » DE LA PREDICATION
'A la folie des Grecs.'
Il y a bien des années que saint Paul, écrivant aux Corinthiens, parlait de la folie de la prédication, et alors il ne voulait pas dire par cette expression ce que les mots dans leur sens moderne impliqueraient. Tout au long des siècles, cela a été un thème populaire et le restera toujours. Saint Paul ne voulait pas dire ce que les critiques ultérieurs voulaient dire habituellement : que les préceptes du prédicateur sont insensés, ses connaissances insuffisantes, sa logique faible, son choix de langue faible, ses exhortations peu sincères.
Ce qu'il voulait dire, c'est que pour les Grecs cultivés, le message réel que le christianisme a apporté au monde était insensé. C'était l'histoire du Rédempteur crucifié qui était une folie. Maintenant, je pense, c'est plutôt l'enseignement général des ministres ordonnés du Christ qui est considéré comme insensé. Est-ce juste ? Voyons.
I. La prédication reste le moyen ordinaire et reconnu par lequel la connaissance du message évangélique est apportée aux hommes. — La foi vient en entendant, non en lisant, et comment peuvent-ils entendre sans prédicateur ? Vue sous cet aspect, la prédication semble donc n'être pas du tout une folie, mais une question de première importance. Pourtant c'est ainsi que de nos jours les sermons sont pour la plupart considérés comme ennuyeux, et bien que les hommes se pressent parfois pour entendre quelques prédicateurs distingués, ils sont moins disposés à écouter les sermons habituellement que ne l'étaient leurs pères.
Mais la prédication est un facteur indispensable dans toute religion vivante, et s'il est vrai que les prédicateurs sont ennuyeux et les auditeurs ennuyés, cet état de choses humiliant peut être échappé si nous nous secouons tous les deux pour sortir du sillon dans lequel nous sommes tombés.
II. Les hommes peuvent penser trop peu ou trop à la prédication, et de toute façon ils peuvent perdre tout le bénéfice qu'ils auraient pu en retirer autrement.
(a) Penser trop peu est naturellement la faute du préposé conventionnel moyen à l'église, qui est là parce qu'on s'attend à ce qu'il soit là, qui y vient assez patiemment mais avec peu ou pas d'intérêt. Un tel auditeur n'attend rien, et par conséquent ne reçoit rien. Son acquiescement langoureux se traduit par une sorte d'apathie morale, peut-être aussi par le cynisme inexprimé « Qui nous fera du bien ? et pour lui, la prédication est presque nécessairement une folie.
(b) Trop penser . L'autre défaut de trop demander au prédicateur semble résider en ceci, que de nombreuses congrégations ecclésiastiques sont susceptibles d'attribuer à ce qu'elles entendent de la chaire une sorte d'autorité que le prédicateur n'a vraiment aucun droit de revendiquer, et avec cette impression dans leur esprit, ils sont en outre susceptibles de ressentir ce qu'ils entendent comme s'ils étaient contraints à un accord tandis que les circonstances dans lesquelles les sermons sont prêchés les empêchent de répondre à ce qui est dit. La distinction que fait saint Paul dans 1 Corinthiens 7. suffit à expliquer cette erreur.
-Tour. AW Hutton.
Illustration
« Alors que le prédicateur doit parler et doit parler avec autorité, lorsqu'en tant que ministre du Christ, il proclame le message du salut, et c'est son premier devoir de le délivrer, cette autorité ne couvre pas les mille sujets apparentés, les questions de morale, questions d'interprétation, questions d'ordre, questions d'opportunité, sur lesquelles aussi de temps en temps il doit s'exprimer s'il veut remplir utilement sa mission.
Dans ces choses, il n'a pas de dernier message à livrer, il ne peut que contribuer, pour ainsi dire, au fonds commun. Vous n'êtes pas obligé d'accepter comme évangile, comme l'est l'expression, ce qu'il met ainsi devant vous. Vous auriez du ressentiment à juste titre et n'aimeriez pas toute prédication si vous pensiez être ainsi lié, mais si vous écoutez un homme avec équité et considération, vous vous trouverez en mesure d'apprendre quelque chose de lui.