Commentaire de la chaire de James Nisbet
1 Corinthiens 10:1-5
PRIVILÈGE ET RESPONSABILITÉ
« Je ne voudrais pas que vous ignoriez comment tous nos pères étaient sous la nuée et tous ont traversé la mer ; … Mais avec beaucoup d'entre eux, Dieu n'était pas content, car ils ont été renversés dans le désert.'
Il en est pour nous exactement comme pour ces Israélites : nous aussi nous jouissons des mêmes privilèges, nous avons tous été baptisés d'un même baptême, confirmés d'une espérance et d'une promesse ; nous sommes dans un pays chrétien, jouissant tous des privilèges récurrents de la vie chrétienne.
I. Comment affectent-ils votre vie ?— Comme la vie d'une congrégation comme celle-ci est variée ! Pourtant tous dans l'ensemble également privilégiés. Comment ça va avec toi ? N'est-il pas étrange qu'il y ait cette différence, que certains d'entre nous soient si imperméables aux influences qui nous entourent ? Cette question des influences de la vie, qui peut la pénétrer ? Vous entendez les voix, vos cœurs s'émeuvent plus ou moins, vous savez que vous avez ces privilèges, et pourtant combien de fois la vie se gâche-t-elle parce que nous jouissons de ces privilèges dans le mauvais esprit, nous en sommes fiers, ou nous prenons tout naturellement, et nous nous concentrons sur d'autres choses, et ainsi les privilèges nous surchargent ; un autre élément de notre nature, qui aurait dû être extirpé de nous, devient l'élément fort, et il détruit le don de la vie chrétienne.
II. Il doit être bon que nous contemplions comment les hommes ont gaspillé leurs privilèges et comment Dieu punit. — Nous sommes portés parfois à ne penser qu'à la miséricorde et à l'amour de Dieu ; nous ne devons pas oublier qu'il ne retient pas sa main pour punir. Il est très significatif que l'Apôtre qui prêche toujours et partout le don gratuit de la grâce de Dieu, ait lui-même vécu et travaillé dans cet esprit de crainte et de tremblement qu'il a décrit dans le neuvième chapitre de cette épître ; qu'il devrait prononcer les avertissements qu'il prononce ici à ces Corinthiens pour leur montrer le danger de peur que la grâce promise et les dons de Dieu ne soient rien pour eux. De toute la multitude d'Israël, seulement deux; de toute une congrégation comme celle-ci, combien au final ?
III. Ces choses sont pour notre avertissement. — Si nous n'utilisons pas le moment présent, si nous ne jouissons pas de nos privilèges dans l'humilité, si nous ne pensons pas moins aux privilèges et plus aux devoirs, si nous ne nous agenouillons pas chaque jour pour plus d'Esprit salvateur de Dieu, pourquoi, alors, il est très probable qu'il sera écrit de nous aussi, 'Avec beaucoup d'entre eux, Dieu n'était pas content', et notre sort sera comme le sort d'Israël. Les dons de Dieu sont tous des dons sous conditions, et les conditions sont ce à quoi nous devrions souvent penser.
Mgr Perceval.
Illustration
« Si nous voulons comprendre clairement l'argument de l'Apôtre, nous devons revenir à la première partie de cette épître. Nous constatons, en lisant les chapitres précédents, que les chrétiens de Corinthe étaient très épris de leur liberté ; le seul privilège chrétien qui semble avoir saisi leur imagination était leur liberté chrétienne. Corinthe, comme certains d'entre vous le savent sans doute, était une ville maritime de grande licence ; c'était l'un des endroits les plus dangereux de Grèce, car les villes maritimes sont parfois très dangereuses ; et cette atmosphère de licence au milieu de laquelle vivait cette petite église chrétienne semble les avoir affectés de cette manière, qu'ils pensaient bien plus à leurs libertés qu'à leurs devoirs.
Ainsi, nous constatons que très bientôt cette Église chrétienne de Corinthe est devenue une Église divisée ; ils exerçaient leur liberté en suivant les uns tel maître, les autres tel maître ; ils sont devenus très critiques. Mais pire que tout, elle devint très vite une Église immorale, comme nous le voyons dans les chapitres précédents de saint Paul dans cette épître. Et une partie de la racine du mal, semble-t-il, était cette notion exagérée de leur privilège de liberté en tant que chrétiens.
Et comment saint Paul le rencontre-t-il ? Il le rencontre en considérant son propre cas. Oui, dit-il, la liberté est le fondement de la vie chrétienne. Il revendique toujours la liberté pour lui-même, il inculque toujours que tout chrétien est un homme libre. Vous vous souvenez comme il le souligne dans l'Épître aux Romains : « Pour son propre maître, tout homme doit se tenir debout ou tomber. Et c'est ainsi qu'il dit : « Je suis moi-même libre ; tout m'est permis.
» Mais immédiatement suit la condition : « Toutes choses ne sont pas opportunes. » Prenant son cas, il revendiquait sa liberté, mais on voit que toute sa vie, en dirigeant son action, en se reniant, en faisant l'œuvre de son Maître, il n'a pas pensé à sa liberté, mais à sa responsabilité personnelle.