Commentaire de la chaire de James Nisbet
1 Corinthiens 10:12
L'AVERTISSEMENT DU CHRÉTIEN
'Que celui qui pense qu'il se tient debout prenne garde de tomber.'
A l'époque où l'Apôtre écrivait, il était très dangereux de se déclarer chrétien. Il était très rare qu'un chrétien apostasie, mais il arrivait parfois que la foi de l'un s'effondre, et chaque fois qu'elle le faisait, c'était généralement pour cette raison même dont parle Saint Paul ici, c'est-à-dire l'orgueil spirituel. Aucun d'entre nous n'a à craindre d'être contraint par la violence et la torture d'abandonner sa foi.
I. Ce qu'il faut craindre, c'est d'être tenté d'y renoncer volontairement, de céder aux séductions du monde et de la chair. Le monde a de mauvaises coutumes, des coutumes malhonnêtes, des coutumes égoïstes, et lorsque nous cédons à ceux-là, nous tombons en disgrâce et tachons nos âmes de péché. Le corps aussi a ses propres tentations particulières à l'avidité, à l'impatience, à l'impureté, et lorsque nous permettons à celles-ci de nous dominer, nous tombons en disgrâce.
Nous sommes constamment tentés par ces choses. Il ne se passe pas un jour sans que nous soyons cent fois éprouvés par certaines de ces choses. La seule garantie contre eux réside dans la prière et la vigilance et, surtout, dans l'humilité constante de l'esprit. 'Que celui qui pense qu'il se tient debout prenne garde de tomber.' Si nous sommes présomptueux, nous nous laissons prendre par une tentation ; si nous sommes humbles et prenons bien soin de notre conduite, alors, par la grâce de Dieu, nous l'évitons.
Vous savez lequel des deux trébuche : l'homme qui tient la tête haute, trop haute pour lui permettre de remarquer où il va et s'il y a quelque chose sur son chemin, ou la personne prudente et modeste qui regarde par terre. et remarque où il met les pieds ! Toute pierre ou bâton se trouvant accidentellement sur la route fera trébucher l'un, tandis que l'autre verra chaque danger et l'évitera.
II. Notre sauvegarde est d'être humble. — « Dieu résiste aux orgueilleux ; mais donne la grâce aux humbles. Il y en a sûrement assez pour nous humilier dans notre nature et nos circonstances. Péché par nature; sujet à l'indulgence de toutes sortes de mauvaises passions, sujet aux revers de fortune, aux accès de maladie, à la douleur, et certain de mourir, il y a de quoi nous humilier sûrement dans toutes ces choses. Comment devrions-nous être fiers quand il n'y a pas un jour de toute notre vie sans péché ? Comment devrions-nous être fiers de ce que le prochain souffle de fièvre de l'infection, venant on ne sait d'où, peut tuer ? L'humilité nous convient le mieux ; l'humilité est notre sauvegarde.
III. Jamais, en effet, nous ne pourrons fixer les limites de la grâce de Dieu d'une part, de la coopération de l'homme d'autre part, à l'œuvre du salut. Nous ne pouvons pas dire où l'un commence et l'autre s'arrête. Mais moins nous nous attribuons à nous-mêmes l'œuvre du salut, et plus nous attribuons à Dieu, plus nous serons en sécurité. Dieu, nous ne devons jamais l'oublier, fournit le salut par Son Fils Jésus-Christ.
Dieu, nous ne devons jamais l'oublier, accomplit l'œuvre du salut dans nos âmes par Son Saint-Esprit. Mais pourtant, l'âme de l'homme est une chose vivante et ne peut être sauvée sans son libre arbitre. C'est comme un arbre vivant qui doit être formé dans la forme que vous souhaitez, et non comme un tronc mort que vous pouvez couper et sculpter dans n'importe quelle forme que vous choisissez. Il est doté du pouvoir du libre choix et de la volonté, et la question est de savoir de quelle manière ce libre arbitre tourne-t-il ? Le cœur se tourne-t-il vers le mal ou vers le bien ? Tout semble dépendre de cela. Prières, sacrements, ordonnances, rien ne sauvera une âme qui s'obstine à choisir le mal malgré ces moyens de grâce.
IV. Plus l'orgueil est grand, plus la destruction est sûre. — Pensons-nous toujours à l'humilité de nous-mêmes et de notre état spirituel. Plus nous verrons clairement notre propre péché et imperfection, plus nous nous jetterons sérieusement au pied de la Croix et nous confierons aux mérites de notre Sauveur, Jésus-Christ. En Lui est toute inspiration pour une vie sainte ; en Lui tout le pardon pour nos transgressions et nos péchés ; en Lui tout réconfort et tout soutien lorsque nous nous couchons sur le lit de la mort ; par Lui une entrée abondante dans le Royaume des Cieux.
Illustration
« Priez tout spécialement pour ceux qui occupent des positions importantes, car il n'est pas facile de garder l'esprit clair quand on est au sommet d'un pinacle ; mais quand vous avez prié pour eux, priez aussi pour vous-mêmes. Dieu peut garder les hommes en sécurité au sommet des pinacles s'il les y met ; mais les hommes de la vallée tomberont s'ils pensent pouvoir se tenir en sécurité. M. Spurgeon parlait une fois à une dame, qui lui assura encore et encore qu'elle priait quotidiennement pour lui afin qu'il puisse rester humble.
Il lui a dit qu'il devrait prier la même prière pour elle ; et quand elle a dit: "Oh, je ne suis jamais tenté d'être fier", il a répondu: "Eh bien, cher ami, je crains que vous ne soyez déjà très loin dans cette direction, sinon vous ne parleriez pas comme vous le faites." '