Commentaire de la chaire de James Nisbet
1 Corinthiens 9:20-23
CHRISTIANISME COMPLET
«Je suis devenu juif pour les Juifs, afin de gagner les Juifs; à ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi, afin que je puisse gagner ceux qui sont sous la loi ; … et cela je le fais pour l'amour de l'Evangile.'
Sans jamais sacrifier pour un instant la vérité ou le principe, pourtant, pour autant que la vérité et le principe l'admettaient, saint Paul portait l'apparence et parlait avec les accents des personnes à qui il s'adressait.
I. Le caractère global du christianisme peut être vu—
( a ) Dans ses documents. L'histoire de notre Seigneur est, bien sûr, le fondement du christianisme. Pourtant cette histoire nous a été transmise, non par un, mais par quatre auteurs distincts, qui écrivent évidemment à partir de quatre points de vue distincts et s'adressent à des classes distinctes de lecteurs. De telles différences sont-elles simplement une question de curiosité ? Si Dieu avait voulu enseigner de la manière la plus catégorique à un ministre chrétien qu'il devait étudier l'époque, les caractères, la société avec laquelle il a affaire, comment aurait-il pu faire autrement ?
( b ) Dans les préceptes de l'Evangile. Ils portent le même sceau d'exhaustivité. Comme ils sont énoncés en termes généraux, et avec un évitement évident de ces détails qui pourraient en limiter et restreindre l'application !
( c ) Dans les grandes doctrines de l'Evangile. La paternité de Dieu en Christ ; l'Incarnation, par laquelle le Fils Éternel a condescendu au niveau de nos sympathies et entre en fraternité avec toute la famille humaine; le sacrifice béni de la Croix, répondant à ces peurs coupables de conscience qui se cachent dans la caverne sombre de chaque sein humain; le don de l'Esprit rencontrant cette faiblesse de la volonté que tout homme éprouve dans le chemin du devoir ; la fraternité des hommes dans l'Église du Christ, et la résurrection dans l'incorruption de ce corps dont les infirmités pèsent tellement sur l'esprit ; ce sont évidemment des doctrines dont la portée est aussi vaste que la race humaine, et qui correspondent aux instincts du cœur humain, sous quelque climat ou sous quelque habit extérieur qu'il bat.
II. Comment ce caractère de l'Évangile devrait-il déterminer la conduite du clergé en l'exposant ? — En premier lieu, il est vain d'espérer faire revivre un type de christianisme qui a manifestement fait son temps, fait son œuvre et s'est éteint. Mais pour passer des conseils négatifs aux conseils positifs, quelles sont les principales caractéristiques et exigences religieuses de notre époque ? et sous quelle forme le ministre chrétien doit-il tenter de les rencontrer ?
( a ) C'est un âge de connaissance superficielle sur le sujet de la religion . Le ministre chrétien ne doit pas se contenter de quelques platitudes dominicales ; il doit s'efforcer de se faire un homme d'érudition par opposition à la connaissance fragile, et un homme de pensée par opposition à la superficialité.
( b ) Notre Seigneur nous ordonne de faire sortir de notre trésor des choses nouvelles et anciennes, anciennes dans la substance qui doivent toujours demeurer, nouvelles dans la forme qui change toujours avec le temps et les mœurs des hommes. Mais notez les mots emphatiques, 'Son trésor.' Ce n'est pas d'un dépôt de vérité extérieur à nous-mêmes ; ce n'est pas des Pères, ce n'est pas du Livre de Prières, ce n'est pas des Saintes Ecritures elles-mêmes, sauf si nous nous en sommes approprié et avons fait la nourriture de notre propre vie spirituelle, que nous devons produire une part paître le troupeau de Dieu qui est parmi nous.
Chaque vérité que nous devons distribuer à notre peuple doit d'abord avoir été forgée dans notre homme intérieur par la prière, par la discipline de l'affliction et de l'abnégation ; et ce peut être pour beaucoup une lutte acharnée à genoux contre les péchés qui nous obsèdent. Aucune somme d'érudition chez un ministre chrétien ne peut un instant compenser l'absence d'une religion expérimentale.
—Doyen Goulburn.
Illustration
'St. Matthieu nous donne la vision hébraïque du Christ, et est donc important dans ses allusions à l'Ancien Testament et dans ses références à la prophétie. Saint Marc — un Romain peut-être de naissance — (en tout cas, cette vue semble beaucoup plus probable que celle qui l'identifie avec Jean-Marc des Actes) nous donne la même histoire, coulée dans un moule de pensée romain. Il emploie des mots latins exprimés sous une forme grecque, et adopte dans l'ensemble un style compressé avec une abondance de détails vifs, qui, selon l'excellente remarque d'un écrivain moderne, nous rappelle beaucoup les commentaires de César.
Saint Luc, manifestement un prosélyte grec, et connu de l'Écriture elle-même comme l'associé de saint Paul, écrit, comme les deux anciens évangélistes, conformément à sa situation et à sa position. Il ouvre son récit dans le style des historiens classiques, et son langage est notoirement plus pur que celui des autres évangélistes. Saint Jean, enfin, est l'évangéliste de la contemplation pieuse. Il s'adresse particulièrement aux lecteurs d'une distribution spéculative plutôt qu'historique, décrivant davantage l'esprit qui était en Christ que les incidents de sa carrière.'