Commentaire de la chaire de James Nisbet
1 Pierre 1:14
L'OBÉISSANCE CHRÉTIENNE
'Comme des enfants obéissants.'
Il y a trois et seulement trois motifs d'obéissance : l'intérêt ; Peur; Amour. Il y a l'obéissance du mercenaire ; de l'esclave ; de l'enfant.
I. L'obéissance du mercenaire. — On l'a souvent confondu avec l'obéissance chrétienne. Voici un homme dont la vie est un sujet d'émerveillement. Les hommes disent de lui : « Quelle sainteté ! Mais à y regarder de plus près, je m'aperçois qu'il n'y a pas dans cette âme une étincelle d'amour. Il a raisonné ainsi : « Pour gagner le ciel, je dois souffrir et vivre méritoirement. Un tel homme est-il digne du royaume des cieux ? Non. Le ciel ne s'achète ni avec de l'argent ni avec des mérites.
Dieu n'acceptera pas une obéissance dont le mobile secret et suprême est l'intérêt. Il y a peut-être encore dans votre cœur une teinte d'esprit mercenaire. N'as-tu pas murmuré quand l'affliction t'a assailli ? Ces murmures, d'où venaient-ils sinon d'une erreur de calcul ? Si le chrétien n'obéit pas pour une récompense, il ne s'ensuit pas que l'obéissance chrétienne reste sans récompense. L'enseignement du Christ peut être résumé en ces termes : « Heureux ceux qui pleurent. « Ceux qui pleurent », c'est le sacrifice. « Bienheureux », c'est la récompense.
II. L'obéissance de l'esclave. — Il avait été facile à Dieu d'obtenir une obéissance servile. Il aurait pu s'incliner sous son joug toute volonté rebelle. Il ne l'a pas fait. Il n'a pas souhaité le faire. Une obéissance inspirée par la terreur n'a aucune valeur à ses yeux. L'évangile n'est en réalité qu'un appel solennel et touchant à notre liberté. Un poète antique a dit que les tempêtes qui agitent les profondeurs de l'océan ne servent qu'à former les gemmes qui se trouvent sous les eaux.
Ne pouvons-nous pas dire de même que tous les desseins de la Providence, tels qu'ils nous apparaissent dans l'Écriture ; que toutes les menaces de Dieu, ses châtiments, les afflictions qu'il envoie n'ont d'autre but que de produire ce chef-d'œuvre de la création, ce triomphe de l'amour divin, des âmes qui se consacrent librement à Dieu ? En présence de la Croix, l'obéissance servile est dérision.
III. L'obéissance de l'enfant. — Dieu ne sera pas servi par des mercenaires ni par des esclaves. Qui donc le servira ? L'Apôtre répond, les enfants. Ce mot résume tout le sujet : dépendance absolue de Dieu, saint respect, tendre amour. Cela nous rappelle les motifs que nous avons pour l'obéissance. Elle ôte tout ce qui de servilité ou d'intérêt pourrait se mêler à l'obéissance chrétienne.
Illustration
'Voici un homme qui se flatte de secouer le joug. Il sera son propre maître et fera sa propre volonté. A peine s'est-il engagé dans cette voie qu'une passion apparaît, disant : « Suis-moi », et il la suit ; « Déshonore-toi », et il se déshonore lui-même. Et lorsqu'elle l'a conduit où il n'allait pas, lorsqu'elle a écrasé ses énergies et paralysé sa volonté, la malheureuse victime découvre qu'elle n'a échangé qu'une obéissance volontaire contre la plus servile dégradation.
L'homme créé pour obéir ne se soustrait pas à ce devoir en se séparant de Dieu ; il ne change que de maître. Il y a ceux qui obéissent à la nécessité, à la force ; certains au devoir, d'autres à la charité. Le chrétien seul obéit directement à Celui qui est vérité et amour. Ce qui fait sa grandeur, c'est qu'il répond librement au dessein de son Créateur. Pas fatalement, comme le font les mondes que sa main puissante a dispersés dans l'espace.