Commentaire de la chaire de James Nisbet
1 Pierre 2:15
HOMMES FOLLES SILENCIEUX
'Car telle est la volonté de Dieu, qu'en faisant le bien vous réduisiez au silence l'ignorance des hommes insensés.'
Les disciples du Christ ne doivent pas s'attendre à mieux réussir que leur Maître. Les hommes diront faussement toutes sortes de maux contre eux à cause de lui, méconnaîtront leurs principes et leurs motifs, dénatureront leurs actions et leurs paroles, exagèreront leurs infirmités et magnifieront leurs incohérences.
I. Ceux qui parlent contre eux sont des hommes ignorants et insensés. — C'est un réconfort. De tels parleurs ne comprennent pas le chrétien dans ses difficultés et ses conflits, ses aspirations et ses objectifs, ses succès et ses échecs. Ils n'ont jamais ressenti la même chose, de manière à sympathiser et à se taire. Ils sont fous de ne pas avoir de tels buts, de juger les chrétiens par leur propre ignorance, de parler contre les excellents de la terre, d'être eux-mêmes dépourvus de sagesse salvatrice. Cependant le chrétien peut être irrité par le fait même qu'il a à souffrir de l'ignorance, et cela aussi des hommes insensés ; pourtant il devrait avoir pitié plutôt que de s'irriter.
II. L'ignorance des hommes insensés peut être réduite au silence. — Cette ignorance, la pire, la plus obstinée et la plus désespérée. Ils peuvent ne pas être convaincus, mais ils peuvent être réduits au silence, comme s'il s'agissait de la déraison et de l'ignorance des bêtes brutes.
III. Pas par mot, ou stylo, ou argument, ou riposte. — Ne réponds pas à un sot selon sa folie. Bien faire seul les fait taire ; dans toutes les relations de la vie, spécialement dans celles qui sont les plus publiques, en tant que citoyens et sujets de la monarchie et de la magistrature, dans l'exercice du devoir politique et la jouissance des privilèges politiques, dans l'exercice de notre liberté chrétienne, agissant dans tous les les choses en tant que serviteurs de Dieu et pour le bien des hommes, en tant que membres de la société honorant tous, respectant ce qui est bon en tous, en tant que membres d'une même église, aimant les frères, craignant Dieu. Les actes sont des choses têtues. Même les hommes ignorants et idiots ne peuvent pas se remettre du « bien faire ».
IV. C'est la volonté de Dieu que cela soit fait. — Ce n'est pas une question de politique ou de prudence mondaine pour le confort personnel. Nous n'osons pas être indifférents pour nous-mêmes, ou pour le leur, ou pour celui du Christ. Non seulement notre confort et notre utilité, mais leur salut et l'honneur du Christ sont impliqués. Ce n'est peut-être pas à notre goût d'employer le bien-faire. Que ce soit la volonté de Dieu devrait suffire.