Commentaire de la chaire de James Nisbet
1 Pierre 3:15,16
LE SEIGNEUR ET LE COEUR
« Sanctifiez le Seigneur Dieu dans vos cœurs ».
À l'époque d'Isaïe, le peuple d'Israël était en danger imminent parmi de nombreux ennemis, et le prophète voulait qu'il se tourne exclusivement vers le Seigneur et attende avec calme et confiance l'issue de la crise, comme leurs ancêtres l'ont fait à la mer Rouge. C'est pourquoi il leur dit : « Sanctifiez le Seigneur des armées lui-même, et qu'il soit votre crainte et votre effroi. Le manteau du prophète tomba sur les épaules de l'Apôtre, ainsi l'un sentit avec l'autre ; et comme les professeurs de christianisme risquaient à chaque instant d'être traînés par leurs adversaires devant les magistrats pour répondre à la fois de leur croyance et de leur conduite, saint Pierre, d'accord avec le sentiment d'Isaïe, leur conseille d'imiter l'Israël de Dieu en le sanctifiant dans leurs cœurs.
I. Sa signification. — Ne pas sanctifier le Seigneur ; car il est toujours saint, absolument saint, indépendant de toutes nos pensées et sentiments envers lui, de sorte que nous ne pouvons changer ni sa nature ni son caractère.
( a ) Il doit être considéré par nous comme saint . Et cela aussi, en toutes circonstances. Lorsque des dispenses providentielles semblent contre nous et que d'innombrables ennemis nous entourent, nous ne devons pas permettre à nos cœurs de se laisser aller à la déception et à la méfiance, ni à notre langue de se plaindre d'injustice et de partialité, mais croire que tout concourt à notre meilleur intérêt ; comme 'Il est trop sage pour se tromper, et trop bon pour être méchant.'
( b ) Nous devons désirer que les autres l' estiment comme nous . Nous souhaitons toujours que l'on tienne dûment compte de l'ami que nous aimons, et nous y sommes sensibles exactement comme nous le considérons nous-mêmes. Ainsi de notre divin ami : nous respirons la prière que Jésus nous a enseignée par ses disciples : « Que ton nom soit sanctifié », et en conséquence, son appellation même serait consacrée par toutes les lèvres en tout lieu.
II. Son respect.
( a ) Pas par un simple assentiment intellectuel . La proposition selon laquelle il est saint et digne de confiance est loin d'être tout. Des foules d'hommes le considèrent comme tel : c'est un article de leur credo ; mais des milliers le considèrent comme unilatéral et cruel. Ils ont tristement tort dans leur cœur. Il ne doit pas en être ainsi avec nous.
( b ) Pas par une simple dévotion formelle . Ceci, bien qu'ayant l'apparence de la réalité, peut manquer du sentiment qui devrait jamais y être associé, et en fait en former la vie même. Les paroles d'un adulateur ne seront peut-être jamais aussi justes et éloquentes ; mais que valent-ils quand ils sont faux et creux ? La forme est là, l'esprit est absent. Nous sanctifions le Seigneur dans nos cœurs lorsque nous Lui attribuons sans feinte la sainteté dans toutes nos louanges et toutes nos prières.
( c ) Cet hommage pieux doit être rendu avec une émotion digne . Isaïe spécifie « d'effroi » et « la peur » ; Saint Pierre parle de « douceur et crainte ». Non pas la terreur écrasante ressentie par le peuple du désert lorsque le Sinaï secouait le tonnerre et brûlait avec le feu, mais la peur affectueuse qu'a celui qui trouve son bonheur principal sur terre en faisant la volonté de son Père céleste. Cette peur rend toutes les autres impossibles ; car l'amour ne redoute jamais un ami, mais se réjouit à la seule pensée de lui.
Craignant Dieu, nous n'avons vraiment rien d'autre à craindre ( Daniel 3:16 ; Romains 8:31 ).