Commentaire de la chaire de James Nisbet
2 Rois 5:1
LE SEUL INCONVÉNIENT
— Mais c'était un lépreux.
I. Combien de fois voit-on, dans l'expérience humaine, qu'une condition, autrement de parfaite prospérité, a un alliage, un inconvénient, qui l'endommage ou la gâte pour son possesseur. - Nous n'avons pas besoin de limiter notre observation aux vies de grands hommes - écrits dans l'histoire ou écrits dans les Écritures - qui ont fait la paix ou la guerre, et ont laissé leurs noms comme l'héritage d'un pays, ou la propriété commune de tous - et qui pourtant, scrutés avec acuité, ont été plus l'objet de pitié que d'envie, à cause d'une bénédiction refusée, ou à cause de quelque chagrin ajouté.
''Un grand homme et honorable avec son maître... un homme puissant et vaillant... mais un lépreux' - pourrait être l'inscription, si nous savions tout, sur beaucoup de ces célébrités dont (pour citer le grand vieux dicton) 'chaque pays est le tombeau.
Mais n'est-ce pas tout à fait dans la vie commune, tout à fait dans les maisons humbles ? Où est la maison dans laquelle il n'y a pas un seul élément d'insatisfaction - une disposition peu agréable, un caractère déraisonnable à supporter - une chose particulière qui ne peut pas être obtenue ou qui ne peut pas être faite - une tâche difficile toujours récurrente, un avenir désagréable toujours menaçant — un goût auquel on ne peut se livrer, ou un caprice auquel il faut se plier — un poids mort d'encombrement toujours pressant, et un soulagement promis toujours « un peu au-delà » ?
II. Je propose l'exemple de Naaman comme une merveilleuse leçon dans le traitement des inconvénients. — Quelle excuse avait Naaman pour une vie de vains regrets, d'inutilité absolue et de réprimandes coupables ! Avec quel malaise, avec quelle détresse, avec quelle honte et avec quelle mortification a dû s'accomplir chaque acte de sa vie, social, politique, militaire ! Comment a-t-il dû se sentir le sujet de la remarque ou l'objet du ridicule, parmi tous ceux à qui il s'adressait et tous ceux qu'il commandait ! Pourtant, il n'en faisait pas moins son devoir, commandait ses énergies et dirigeait son esprit. Toi qui as dans ta santé, ou dans ton travail, ou dans ta maison, quelque inconvénient semblable — peu il doit être en comparaison de la sienne — va et fais de même.
III. Nous faisons un pas en avant dans notre sujet lorsque nous traitons « le seul inconvénient » comme « le seul défaut ». — De combien de personnes dans notre propre entourage doit-on dire, il est tout ceci et cela — il est industrieux, utile, honorable, c'est un grand homme avec son maître, il est au service de sa génération — mais il a un défaut. Peut-être est-il juste et droit, mais il est peu aimable. Peut-être qu'il est gentil et affectueux, mais il est menteur.
Peut-être qu'il est excellent dans toutes les relations sauf une. Peut-être est-il strict avec lui-même, inflexible envers le mal, mais il est aussi peu généreux, censeur, méfiant ou même cruel. Peut-être est-il charitable, indulgent, bon à tous — mais il prend la licence qu'il donne, et son caractère (à un certain égard) ne supporte pas l'investigation. Il est comme le « gâteau non retourné » dont parle Osée — un côté pâte, l'autre cendre : c'était un grand homme, valeureux et chevaleresque — mais c'était un lépreux.
Oui, le seul défaut est en chacun de nous - et nous entendons par là, la direction particulière dans laquelle la souillure et les préjugés du mal chez la créature déchue suivent leur cours et trouvent leur issue. C'est vain, c'est ridicule, de professer l'ignorance qu'il n'y a pas de perfection dans la créature qui a une fois laissé entrer le diable et essayé d'exclure Dieu - et c'est le vrai diagnostic de l'homme, tel que nous le voyons et montrez-lui — un vaisseau brisé — un temple en ruines — en un mot (car nul ne peut être plus expressif) un être déchu. Le seul défaut est dans le langage théologique, le péché obsédant. Qui n'en a pas un tel ?
IV. Alors, frères, essayez aujourd'hui le courant de guérison. — La maladie qui est sur nous est très profonde et s'étend très largement — elle a dépassé la guérison humaine, la nôtre ou celle de notre frère — il n'y a que Celui qui en a le secret, mais celui qui en a la vertu. Il offre le pardon, avant qu'il n'offre la purification — le pardon du pire possible, avant même qu'il n'examine la maladie. La double guérison — d'abord de la culpabilité, puis de la puissance — c'est le charme de l'eau qui est du sang, du sang qui est de l'eau.
Doyen Vaughan.
Illustrations
(1) 'Voici la différence entre l'homme naturel et Naaman. Naaman se savait lépreux ; il détestait sa lèpre et désirait être guéri. Hélas! combien il est difficile de persuader l'homme naturel, d'abord de voir, puis de se lamenter sur sa lèpre ; comprendre qu'une créature ne peut être créée que pour obéir à son Créateur ; et que lorsque la nature d'une créature est corrompue au point de la rendre réticente et incapable d'obéir, alors la créature est condamnée, et dans sa réticence et son incapacité porte la marque de la mort sur elle.'
(2) « La terrible maladie dont souffrait Naaman a dû être un terrible inconvénient pour son bonheur et sa prospérité. Ce fut pourtant l'occasion de sa plus grande bénédiction. La miséricorde spéciale de Dieu découlait de ce qu'il était probablement habitué à considérer comme sa malédiction spéciale. Et il arrive souvent avec nous-mêmes, que la seule chose qui a paru à un moment gâcher notre bonheur est celle à laquelle nous avons ensuite l'occasion de regarder en arrière comme nous ouvrant la voie de la paix.