LE VOLEUR DE COEURS

'Absalom a volé le cœur des hommes d'Israël.'

2 Samuel 15:6

I. Absalom nous montre la méchanceté de l'ambition égoïste. — L'ambition a raison quand on cherche honnêtement à exceller dans la voie du devoir. Un artiste peut s'efforcer d'être le meilleur artiste du monde. Un marchand peut chercher à être le meilleur marchand de sa ville. Un agriculteur peut avoir l'ambition d'avoir la ferme la plus riche et la meilleure du comté. Absalom avait le droit d'être le prince le plus noble et le plus viril de toute famille royale.

Cela aurait inclus la plus vraie dévotion filiale, la loyauté envers son père et envers le gouvernement, et la culture de tout ce qui est vrai, tout ce qui est beau de caractère. Mais l'ambition devient mauvaise au moment où l'on commence à mal planifier l'autre, lorsqu'elle cherche à s'élever en repoussant les autres ou en les piétinant. Absalom a comploté pour écarter son père et s'emparer de son trône. Son ambition était mauvaise.

II. Il est facile d'encourager un sentiment de méchanceté envers les autres. — Lorsque le peuple vint avec leurs affaires, Absalom les rencontra et fit profession de sympathiser avec eux, les assurant qu'ils avaient des motifs justes pour se plaindre, puis exprima son profond regret que le roi ne soit pas à sa place pour entendre leurs affaires. Ainsi, il leur fit sentir que son père ne faisait pas ce qu'il devait faire pour eux.

Il manifesterait alors davantage son intérêt et sa sympathie en souhaitant qu'il fût juge, que tout homme qui avait un cas pût avoir justice. Il est facile de voir comment ce cours blesserait David, rendrait le peuple mécontent de sa manière d'administrer la justice et susciterait le mécontentement. Il y a là aussi une leçon pour nous tous. Il est toujours facile de blesser les autres en écoutant avec sympathie les plaintes les concernant.

Quand on nous parle des lacunes ou des échecs d'un ami, il est facile d'ajouter au mécontentement. Il y a beaucoup de ce travail malicieux fait. Il n'y a pas de trahison plus subtile envers les autres que cette manière insidieuse de détruire la confiance et d'affaiblir les liens d'affection.

III. Nous obtenons une autre leçon de méchanceté en lisant les professions peu sincères d'Absalom et en voyant sa fausse démonstration d'affection. — Ce sont les arts du politique qui se dessinent en lui. S'il avait été juge, il se serait donné très peu de peine pour les causes du peuple. Il est juste de vouloir la confiance des gens, mais nous ne devons la rechercher que par un véritable intérêt et par des actes dignes.

IV. Absalom a utilisé le nom de religion pour couvrir sa mauvaise conspiration. — Il fit profession à son père d'être très pieux. Il avait fait vœu de payer. Il a menti à son père en disant qu'il avait fait une promesse au Seigneur qu'il voulait maintenant aller accomplir, son seul but étant de s'éloigner pour déclarer sa rébellion. Rien n'est plus bas que cette utilisation de la religion pour couvrir la méchanceté. Pourtant, même de nos jours, les gens essaient continuellement de troquer des professions de piété.

V. Trahison contre qui que ce soit est mal, mais la plus basse des trahisons est la trahison contre un père. — L'amertume du chagrin de David lorsqu'il apprit la rébellion d'Absalom, aucun mot ne peut le décrire. Il est de mode de parler de cette douleur de David comme d'un des fruits de son propre péché. Il ne fait aucun doute que la maison de David n'était pas ce qu'elle aurait dû être, sinon Absalom n'aurait pas prouvé si faux à son père.

Pourtant, il n'y a là aucune palliation du terrible crime d'Absalom. La loi de Dieu nous ordonne d'honorer notre père et notre mère. La leçon d'Absalom pour chaque enfant, plus grand ou plus jeune, devrait être une fidélité renouvelée aux parents.

Illustrations

(1) « Un tel avancement comme celui d'Absalom est un palais brillant construit sur du sable ; et il y en a un grand nombre toujours en construction. Avant qu'un jeune homme ne suive l'exemple d'Absalom, il ferait mieux de se demander ce qui est finalement arrivé au splendide palais d'Absalom. Sur cette question de voler le cœur des gens, nous devons nous attarder un instant. Voler, c'est prendre quelque chose qui appartient à un autre, auquel nous n'avons aucun droit.

Nous avons le droit de nous faire des amis de tous les gens autour de nous, et pourtant chacun d'entre nous peut voler des cœurs. Nous volons un cœur lorsque nous faisons en sorte qu'une personne soit notre amie en l'influençant contre une autre personne et en lui faisant croire que nous serons un meilleur ami que l'autre.

(2) 'Absalom envoya chercher Ahithopel pour qu'il soit présent lorsqu'il offrit un sacrifice ; l'intention étant que tous ceux qui ont participé au sacrifice soient liés ensemble pour poursuivre l'entreprise. Absalom, lui aussi, profiterait de l'excitation de la grande fête pour enflammer l'ardeur des convives, et les vouer irrévocablement à sa cause. Un incident similaire est relaté par Tacite de Civilis, le chef de la rébellion batave au temps de Vitellius : tenu dans le bosquet sacré; et quand leurs esprits étaient exaltés par le vin, à mesure que la nuit avançait, il s'adressait à eux, etc. Ils l'entendirent avec le plus grand enthousiasme, et Civilis les lia tous dans une ligue solennelle sous les malédictions et avec la sanction de leurs rites barbares. '

(3) « Le cœur d'un homme est en équilibre, comme une jeune vierge qui a de nombreux prétendants ; certains pour leur filiation, certains pour leurs amis, certains pour la richesse, certains pour l'esprit, certains pour la vertu, et, après tout, choisit le pire de tous ; ainsi le cœur a bien des prétendants en dehors de Dieu, que tantôt elle se marie avec l'un, tantôt avec l'autre, le monde la garde, la chair la garde, le diable la garde ; tous n'ont pas plus d'intérêt pour elle qu'Hérode pour sa sœur, mais cherchent son butin, comme ceux qui se marient pour la richesse sont heureux quand l'un meurt qu'un autre vienne. Ces prétendants sont comme Absalom, qui n'a pas cherché le cœur du peuple comme David, mais l'a volé avec flatterie.'

(4) 'Absalom s'est levé tôt pour faire du mal, pour user de son art de la trahison, pour empoisonner l'esprit des gens envers son propre père. La sympathie est aussi une bonne chose. On ne peut pas faire un travail plus doux et plus christique que d'aller parmi ceux qui sont accablés et surmenés et ceux qui souffrent, et de prononcer des paroles encourageantes et fortifiantes. Prendre par la main celui qui est à terre, qui est tombé dans un malheur, et être son frère, l'aider à se relever, est une chose bénie à faire.

Mais une telle sympathie que nous voyons dans Absalom n'est pas bénie, n'est pas christique. Il a seulement prétendu être l'ami du peuple afin d'obtenir la confiance, puis de l'utiliser dans son méchant complot pour s'emparer du trône de son père. C'était l'art du flatteur qu'il utilisait.

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