Commentaire de la chaire de James Nisbet
Apocalypse 1:10
LE JOUR DU SEIGNEUR
'J'étais dans l'Esprit le jour du Seigneur.'
Notre sujet est la question de l'observance du dimanche par opposition à l'observance du sabbat, l'institution chrétienne du jour du Seigneur, et sa place dans notre vie religieuse.
I. Qu'il n'ait pas été considéré comme le véritable successeur de l'ancien sabbat, il y a des signes clairs aux temps apostoliques. Dans les concessions faites aux judaïques chrétiens par le parti avancé de l'Église apostolique, on n'en douterait pas, l'observance conjointe des deux jours, le dernier et le premier. La double observance s'est longtemps poursuivie dans l'Église d'Orient. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que l'application du nom de « Sabbat » au jour de repos chrétien est d'origine moderne.
Il est vrai que saint Augustin utilise l'expression « Notre sabbat » ; mais ce n'est qu'un parallèle avec une expression telle que « Christ notre Pâque ». Le mot apparaît pour la première fois dans un traité publié en 1595. Nous devons le nom au puritanisme, et en reconnaissant notre dette envers cette source, nous pouvons à juste titre penser que les réformateurs avaient laissé intacts les abus de la pré-Réforme du jour du Seigneur.
II. Les disciples immédiats de notre Seigneur n'avaient aucune envie de séculariser leur nouveau jour de repos de la liberté évangélique. — Un devoir que nul n'est disposé à le négliger est inutile à faire respecter. Si nous entendons si peu dans les annales et les écrits apostoliques de l'obligation chrétienne de sanctifier le jour du Seigneur, nous pensons que la raison principale en est que ces premiers croyants en l'ardeur et la dévotion d'une foi jeune et fraîche, étaient plutôt enclins à transformer chaque jour de la semaine en un dimanche de sainte communion et de service que de ressentir le moindre désir de rendre séculier le jour de repos hebdomadaire.
Passant aux premiers témoignages postérieurs à l'époque du Nouveau Testament, nous n'hésitons pas à affirmer qu'il n'y a pas de fait historique bénéficiant d'une meilleure preuve que celui-ci - que l'observation du jour par l'intermittence du travail et par des exercices religieux spéciaux était la pratique constante des Église chrétienne du temps des apôtres.
III. Sur la question pratique et délicate de la prise de plaisir permise ou interdite le dimanche, nous ne pouvons pas nous lancer.— En s'en tenant au principe apostolique : « Que chacun soit pleinement persuadé dans son esprit », nous ne nous écarterons pas loin du droit et du vrai. Mais une réflexion préliminaire est proposée ici qui peut nous aider à régler les détails. Avant que nous soyons capables d'apprécier la vraie valeur du dimanche du chrétien, peut-il jamais être un jour vraiment agréable ? Devrions-nous essayer d'en faire le jour le plus heureux de la semaine pour ceux dont la vie entière n'est qu'un long "deuil du Saint-Esprit de Dieu", entre les âmes desquelles et la source divine de tout bonheur le plus vrai s'étend "un grand gouffre, ' sans pont, ou, étant ponté, sans franchi par leurs pieds réticents ? Et que nous ne soyons pas dissuadés d'essayer de rendre ce bon don de notre Père acceptable aux sans Christ en reflétant ce même principe qui le rendrait agréable pour eux, tandis qu'ainsi, transformerait le ciel lui-même en paradis pour les mondains, et dégraderait ses joies pures en plaisirs creux de la mode égoïste ? L'œuvre de l'Église est sûrement autre que celle-ci : il ne s'agit pas d'abaisser les choses de Dieu au niveau du monde, mais, par ses ministères incessants de persuasion amoureuse, d'élever les hommes vers l'altitude des choses de Dieu.
—Évêque A. Pearson.