Ésaïe 33:21
21 C'est là vraiment que l'Éternel est magnifique pour nous: Il nous tient lieu de fleuves, de vastes rivières, Où ne pénètrent point de navires à rames, Et que ne traverse aucun grand vaisseau.
LES RIVIÈRES DE DIEU
«Mais là, le Seigneur glorieux sera pour nous un lieu de larges fleuves et ruisseaux; où n'ira aucune galère avec des rames, et aucun navire galant ne passera par là.
I. Pour voir la force et la beauté de ce passage, il faut le replacer dans son cadre historique. — Jérusalem était exposée au plus grand péril possible. Le roi d'Assyrie mettait en œuvre un plan de campagne qui consistait à démolir Jérusalem et à l'effacer. Comme il avait avec lui une armée de 185 000 hommes et que les Juifs étaient des gens faibles, son dessein allait vraisemblablement bientôt devenir un fait accompli. La situation militaire de la ville était désespérée.
Le point du texte est que Jérusalem n'avait pas l'avantage de la protection naturelle d'un fleuve. Nous avons lu des montagnes qui entouraient Jérusalem, mais il n'y avait pas de « grandes rivières » pour la protéger de ses ennemis. Le prophète Nahum, parlant du non peuplé, qui était « situé parmi les fleuves », déclare que son « rempart était la mer ». Si depuis plus de huit siècles aucun envahisseur n'a touché nos rivages, c'est grâce à Dieu à « nos mers protectrices ». C'est pourquoi Tennyson a exprimé les sentiments de la nation dans ses lignes familières :
Dieu bénisse ces mers étroites ;
Je souhaite qu'ils aient été tout un large de l'Atlantique.
Mais Jérusalem n'avait pas cet avantage, et avec un ennemi invincible aux portes, le manque d'une telle protection se faisait douloureusement sentir. La ville était en vérité dans la plus profonde détresse. Le pays environnant était tout sous la botte de ce puissant conquérant, et une énorme armée attendait l'autorisation de piller la ville. Mais s'il n'y avait ni rivière ni fossé autour de la ville, il y avait un prophète à l'intérieur, et l'heure du péril donnait au voyant son opportunité.
Isaïe avait souvent écorché les Juifs pour leurs péchés nationaux, mais maintenant il venait à leur secours. Il réconforta le roi abattu et rallia le peuple en sonnant à leurs oreilles les paroles inspirantes du texte : « Mais là, le Seigneur glorieux sera pour nous un lieu de larges rivières et ruisseaux ; où n'ira aucune galère avec des rames, et aucun navire galant ne passera par là.
II. Ce que sont pour nous nos mers étroites que Tennyson a bénies, Dieu le serait pour les Juifs en temps de besoin, et c'est pourquoi ils pourraient dire hardiment en présence de l'ennemi : « Nous avons une ville forte ; le salut que Dieu désignera pour les murs et les remparts.' L'événement prouva que ce n'était pas une vaine vantardise de la part d'Isaïe. Ce n'était ni de la rhétorique en chaire ni du bluff politique. 'Ainsi parle le Seigneur au sujet du roi d'Assyrie : Il n'entrera pas dans cette ville, ni n'y lancera de flèche, ni ne viendra devant elle avec un bouclier, ni ne jettera un talus contre elle ; par le chemin par lequel il est venu, il reviendra par le même et n'entrera pas dans cette ville, dit le Seigneur. Car je défendrai cette ville, pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur.
C'était à peine dit que c'était fait. « Cette nuit-là, l'ange du Seigneur sortit et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre vingt cinq mille ; et quand les Juifs se levèrent le matin, voici, les Assyriens étaient tous des cadavres.
Car l'Ange de la Mort a déployé ses ailes sur le souffle,
Et a respiré face à l'ennemi alors qu'il passait;
Et les yeux des dormeurs sont devenus mortels et glacés,
Et leurs cœurs, mais une fois soulevés et pour toujours s'est immobilisé.
C'est une histoire merveilleuse, calculée à couper le souffle. Lorsque le roi Philippe perdit son invincible Armada sur nos côtes, il expliqua sa défaite non sans raison en disant qu'il envoyait ses navires combattre avec les hommes, et non combattre avec les vents. Le roi Sennachérib aurait pu dire avec plus de raison encore qu'il envoyait ses forces combattre avec les Juifs, et non combattre avec des anges.